Le décès d'une patiente quelques jours après avoir subi une opération chirurgicale à la clinique privée Abir El Kaouther de Tiaret continue de soulever une grande polémique parmi l'opinion publique locale mais aussi l'implication de la direction de la Santé ainsi que le Conseil de l'ordre des médecins. Hier, le Dr Ahmed Hallouz, président de la section ordinale régionale de Chlef, qui regroupe cinq wilayas, contacté par El Watan, s'est dit «scandalisé qu'on continue de jouer avec la vie des citoyens» expliquant que «cette infrastructure initialement autorisée à ne pratiquer que des actes relevant de la gynécologie-obstétrique s'est muée en clinique effectuant des actes chirurgicaux délicats ne relevant pas de sa compétence». Notre interlocuteur qui semblait affecté par le décès d'une femme de 38 ans dont l'état de santé s'est subitement dégradé au point de tomber dans le coma pour être admise aux urgences de l'hôpital où elle a succombé, a fait savoir qu'«après saisine par le mari et les parents de la victime, un rapport a été transmis à la commission de discipline nationale relevant du conseil de l'ordre des médecins après audition de toutes les parties concernées dont le médecin-réanimateur qui n'est autre que le directeur de la clinique mise en cause». «Bien plus, renchérit le Dr Ahmed Hallouz, en vertu du décret exécutif 92/276 du 6 juillet 1992 portant code de déontologie médicale, une lettre datée du 13 février 2018 a été adressée à tous les praticiens relevant de notre section pour rappeler les règles en usage et édicter les principes d'exercice de la chirurgie dans les cliniques privées». Selon toute vraisemblance, «la victime en est sortie très mal et dans un état fébrile dès lors qu'est suspectée une infection nosocomiale», dira le président du conseil de l'ordre. «Admise pour un banal acte chirurgical (crise hémorroïdaire), la patiente a été anesthésiée sans qu'il fut exigé un bilan complet», explique-t-il et de conclure: «Ce n'est malheureusement pas un cas unique et isolé puisqu'un autre accident aurait pu valoir à un patient de passer de vie à trépas il y a quelque temps». Bien que la DSP ait diligenté une enquête similaire et transmis ses conclusions à qui de droit, il est à se demander ce que les pouvoirs publics attendent pour procéder à la fermeture de cette clinique, ne serait-ce qu'à titre conservatoire en attendant les suites à donner à cette triste affaire ?