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Un intérimaire bien singulier de l'agence BEA de Sig
Troisième jour du procès de la BCIA à Oran
Publié dans El Watan le 31 - 01 - 2007

Le procès de l'affaire BCIA s'est poursuivi hier pour son troisième jour avec le premier accusé cité à la barre, Adda Larbi, directeur de l'agence 74 (Yougoslavie), qui a continué à répondre aux questions de la cour interrompues l'avant-veille.
Le procureur lui soumet un document signé à blanc concernant des transferts de compte à compte au profit de clients pour savoir si cette pratique était légale. Le prévenu répond qu'il suffit de faire une photocopie et d'insérer le montant qui doit être transféré pour qu'il soit comptabilisé. Il ajoute, en réponse à cette question précise, que ce genre d'opération s'effectue toujours pendant les horaires de bureau pour réfuter l'idée que cela puisse se passer à l'extérieur de l'établissement bancaire. Le cas des 8 virements de Addou Samir (responsable de Sotrapla) a été cité. Entre 2001 et 2003, Adda Larbi ignore le nombre d'opérations effectuées, évaluées à 92. Le 2 décembre 2001, une inspection a eu à traiter des traites d'une valeur de 2,5 milliards DA au profit du responsable de Sotrapla, c'est-à-dire trois fois le montant de la ligne de crédit dont il dispose. Un mois avant, en novembre, des traites ont été escomptées pour une valeur de 1,2 milliard, mais le solde informatique ne faisait apparaître que 759 millions DA, c'est-à-dire moins des 800 millions DA de ligne de crédit autorisés pour ce client. Le 18 juin 2002, la valeur de l'escompte était de 4 milliards DA, mais sur ordinateur, on ne trouvait que 620 millions DA, c'est-à-dire toujours moins des 800 millions autorisés. A cette présentation des faits, Adda Larbi répond : « Cela veut dire que c'est sorti du calcul, on escompte le 2 décembre, mais on enregistre des sorties chaque 15 ou 20 du mois par exemple. » Suite à ses explications, ses avocats étaient appelés à poser leurs questions. Ces derniers, en l'absence de Mokrane Aït Larbi, se sont d'abord intéressés à l'organigramme de l'agence et aux prérogatives du directeur, sans doute pour mieux situer les responsabilités de chacun, notamment les chefs de service. Leur mandant a expliqué le fonctionnement du courrier et la navette qui a été créée à cet effet pour acheminer les documents vers la direction régionale ou vers le service de compensation de la BEA Emir Abdelkader où il a exercé pendant 20 ans. Il expliquera notamment comment l'agence qu'il a eu à diriger, qui était de troisième catégorie et qui devait être fermée, est devenue une banque performante engrangeant des bénéfices appréciables au point de le féliciter. « Nous avons déclassé la succursale et nous sommes devenus les premiers dans le commerce extérieur », devait-il déclarer. Ses avocats sont revenus ensuite sur l'épisode de la fatidique date du 13 mai 2003 avec le rejet par la BCIA des traites escomptées par la BEA. Le courrier concernant ces traites était arrivé le 29 avril, mais il n'a été enregistré que le 30 avril. Pour lui, ce n'est pas grave, mais ce dont il est sûr, c'est que le traitement de ce courrier n'aurait pas exigé plus de 2 heures. « L'opération est très simple, faisons une simulation, ramenez-moi 200 documents et vous verrez que je peux vous les traiter en quelques minutes », lance-t-il. L'avocat pose une autre question : « Si les traites étaient arrivées à temps (elles sont arrivées bien après le 6 avril 2003), la BCIA aurait-elle payé ? » « Elle est obligée de payer », explique-t-il pour signifier qu'il ne cherche pas à savoir si le client a ou pas de l'argent puisque c'est la banque qui a garanti les traites qui paye. Au sujet d'une annulation par la direction d'avances sur titre, le 4 juin 2003, le prévenu a juste signifié qu'il ne pouvait plus rien faire, mais qu'il devait contacter le client pour des explications. « C'est ce que j'ai fait et il m'a dit : j'ai des traites en jeu pour régulariser », conclut l'accusé. De légères tergiversations sont apparues au sujet de Baghdadi Djamel, directeur régional de la BEA, qui, pour certains avocats, s'il devait être cité en tant que témoin, doit quitter la salle. Le juge a tranché en disant : « C'est lui (le directeur régional) qui a porté plainte et il représente donc la partie civile. » Après cet intermède, Lotfi Mohamed, deuxième accusé, est appelé à la barre. Il a été recruté à l'agence de Sig (84) de la BEA, le 9 avril 1989. Diplômé en sciences économiques, il a entamé sa carrière au guichet de payement avant de devenir, en 1999, sous la responsabilité d'un ancien directeur de cette agence (le dernier, Ardjoum, étant incriminé dans cette affaire, mais décédé), chef de service par intérim du secrétariat des engagements confirmé une année après. Il dit que ses missions se limitaient au suivi des crédits accordés, des statistiques et des chèques impayés. Assez sûr de lui, cet accusé, malgré la gravité de la situation, a provoqué des rires dans la salle lorsque, à chaque réponse au juge, il inclut dans ses réponses : « Tu m'entends ? Tu m'as compris ? etc. » Cette familiarité n'a pas échappé au juge qui lui a signifié ironiquement qu'il l'entendait bien, surtout avec le microphone.
« Tout se faisait sUR les ordres du directeur »
Il affirme que ce n'est qu'en 2002 qu'il avait vu la première traite de sa vie, car ce genre d'opération est pris en charge par le service caisse. Selon ses déclarations, son directeur qui devait effectuer le pèlerinage aux Lieux Saints de l'Islam l'avait désigné pour le remplacer. Auparavant, toujours selon lui, il a eu le temps de lui montrer la manière de procéder. « Prenez soin de la banque ! », aurait lancé le directeur de l'agence de Sig avant de partir. Il affirme que le mouvement des traites se faisait de manière habituelle avant, pendant et après la période du pèlerinage et que lui ne faisait qu'exécuter les ordres de son directeur qui avait la prérogative d'autoriser des escomptes. Mais on lui rappellera plus tard, notamment par la partie civile, que sa signature était de catégorie A et qu'elle engageait la banque dans ses opérations. « Nous travaillons comme une famille et il règne une confiance totale entre nous », s'était-il exclamé, sachant que pour certaines opérations de plus de 100 millions DA, trois signatures étaient nécessaires. Il y avait à chaque fois la sienne, celle de ses collègues Benyettou Nacer et Bentayeb. Le représentant du ministère public lui rappellera même que le directeur de l'agence de Sig, alors vivant, a nié devant le juge instructeur avoir donné des ordres et que toutes ces opérations litigieuses ayant causé des préjudices ont été effectuées sans qu'il soit au courant (le préjudice global dépasserait les 6 milliards DA). Il lui citera également le cas d'un client, Selmane Abderrahmane, dont le domicile fiscal est à Alger et qui a ouvert un compte en 2002. En moins d'une année, il a bénéficié de crédit ou d'escomptes faramineuses qui normalement auraient suscité de la méfiance. Ce même client de la banque, lorsque le directeur était en pèlerinage, s'est présenté avec des traites de 9 mois que le prévenu a refusées. Le client est revenu avec des traites de 3 mois qui ont été escomptées. Le juge s'est demandé comment un client qui n'a pas bénéficié d'une ligne de crédit et dont le compte date de moins une année pouvait-il bénéficier d'escomptes sans autorisation, une quinzaine, un chiffre dont le prévenu ne se rappelle pas. L'accusé répond juste que c'est en regardant son mouvement d'affaire, vu comme une garantie, qu'il lui a accordé cette faveur. Le client en question avait aussi des procurations d'autres commerçants comme Reffas et Merabti. Le juge est intervenu pour signifier que la procuration portait sur le compte bancaire et non sur les traites. « Tu as escompté 27 traites pour une valeur de 1,71 milliard DA sans rien savoir des bénéficiaires », lui lance le juge, en lui citant des détails : « Merabti El Hadj 3 traites pour 356 millions DA sur la base d'une procuration, Hadid Yacine qui a lui-même ramené les traites, Benachour, qui a ramené ses traites de la BCIA, Douar de la BCIA également, Cherif qui possède une station d'essence. » Une grande partie de ces opérations a été effectuée les 11, 12 et 13 mai 2003, c'est-à-dire juste avant la notification de refus de la part de la BCIA pour honorer le montant des traites escomptées par la BEA. Pour les chèques encaissés sans qu'il y ait un solde suffisant, la cour a donné le chiffre 217 (80 pour Selmane, Reffas 54, Merabti 33 et Gueti 50) pour une valeur globale de 2,6 milliards DA. « Pour moi, quand j'ai signé après mes collègues, cela voulait dire que le compte était suffisant ou couvert par l'escompte. Tout cela s'est fait sous les ordres et les instructions du directeur et tout ce que nous disons ici nous l'avons dit au juge instructeur du vivant du directeur de l'agence », a rappelé le prévenu. Une bonne partie de l'intervention de la partie civile a tourné autour des prérogatives et de la terminologie bancaire : la différence entre un escompte et un crédit, entre un chèque et une traite, le calcul des intérêts, les effets brûlants, les effets de commerce, etc. Elle a montré un document où le prévenu avait, vers la fin 2002 et début 2003, apposé la mention escompte néant alors que durant la même période plusieurs traites ont été escomptées. Pour M. Lotfi, le souci était d'élever le chiffre d'affaires de son agence, comme on le lui a appris lors des rencontres auxquelles il a pris part avec ses pairs. Pour les chèques certifiés où se retrouvait sa signature, il répond que les comptes étaient alimentés par les traites avalisées, mais il arrive qu'il y ait des retards dans les écritures. Alors que la dernière traite date du 10 mai 2003 et validée le 12 mai de la même année, on lui fait remarquer qu'un client a, le 18 mai, c'est-à-dire 6 jours plus tard, eu 37 chèques certifiés d'une valeur de 246 millions en un jour. Le prévenu a déclaré que ce même client a ramené des traites ultérieurement, c'est-à-dire après le 12 mai. Avant que la séance ne soit levée, la défense a relevé en posant une question dans ce sens que ce deuxième accusé n'a pas rencontré l'expert. M. Lotfi déclare que le juge d'instruction est allé l'interroger dans son lieu de détention à Sig, mais pas l'expert désigné. Aussi, étant donné que les deux premiers accusés ont eu à citer les noms des autres accusés, des avocats ont demandé eux aussi à intervenir pour poser des questions. Le juge a retenu le principe que cela peut se faire, mais dans un cadre restreint. Au départ, il était question d'attendre le tour des autres accusés et de rappeler ceux qui sont déjà passés.


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