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Entrée en scène des employés de la BCIA au procès d'Oran
Les inspecteurs témoignent à décharge de Adda Larbi
Publié dans El Watan le 13 - 02 - 2007

Selon le caissier de la BCIA Gambetta, appelé à témoigner hier vers 17h00, il décaissait 6 à 7 fois par mois, des sommes allant de 3 à 5 millions de dinars au profit de son patron. « Qui était présent ? », interroge le juge. Au début, le témoin se contente de dire le chef d'agence. La cour lui rappelle qu'il avait déclaré auparavant que cela se faisait en présence de Addou Samir.
Oran : De notre bureau
Là, il avoue que cela s'est effectivement passé ainsi une fois. Il indiquera qu'en général ce sont des agents qui font monter l'argent dans le bureau du directeur mais qu'il a eu lui-même à effectuer cette tâche de temps à autre. L'argent est remis en mains propres à Mohamed Ali, devait-il également déclarer en précisant que lui ne cherchait pas à comprendre du moment que l'opération s'effectue avec des chèques libellés au nom du bénéficiaire qui dispose d'un compte. Questionné sur l'origine de cet argent, il déclarera une première fois que cela provient des versements des clients. Mais il se rétractera plus tard en disant que son souci consiste à vérifier sa caisse en fin de journée et de trouver que ses comptes sont bons. C'est pourtant ce que tout le monde avait compris au départ car le juge le relance : « C'est normal que ton directeur prenne l'argent des clients ? » Il répond : « Puisque j'ai un chèque qui me couvre comme pièce comptable donc je donne l'argent. » Pour plus de précisions, la cour le sollicite pour donner des explications sur la manière dont ce compte est alimenté. Le témoin déclare ignorer le fait mais ce dont il est sûr, c'est que « sur le chèque c'est écrit Kharroubi. » Les opérations s'effectuent, selon lui, toujours dans les horaires de travail même si parfois il lui arrive de payer en fin de journée. Parmi les employés de la BCIA appelés à témoigner, Mhenni Samir était le chargé du service crédit à la BCIA Gambetta. « Je travaille sous les ordres de Mohamed Ali qui m'envoie les clients puis je remplis les montants sur les traites en m'assurant que ceux-ci disposent d'un ticket d'assurance, d'une part, et de l'autre, d'une provision dans leurs comptes équivalent à 25% du montant des traites dont ils bénéficient », explique-t-il en préambule. Selon lui, les clients viennent avec un ticket d'autorisation signé par son patron. Plus loin, il indiquera néanmoins avoir accepté des traites déjà remplies au préalable. Il confirme le fait que des clients laissent des traites à blanc en précisant que ces effets portent la signature du client mais aussi celle du même responsable de la banque. « Quand tu as affaire à une traite vierge mais au nom d'un client, tu t'assures que c'est bel et bien la même personne qui en est son bénéficiaire ? », lui demande le juge. Là, sa réponse reste vague car il se contente de dire : « Oui, ils sont tous connus. » Cependant, lorsque le juge le relance au sujet d'un certain Tamacha pour lui demander si celui-ci venait le voir, il avoue : « Je ne le connais pas, il venait chez Mohamed Ali (Kharroubi) et c'est lui qui lui a signé. » Au sujet des clients à qui on demandait de laisser des traites à blanc, il confirme que « c'est Kharroubi Mohamed Ali qui le faisait. » Les traites qu'il enregistre, poursuit-il, sont remises soit à son patron soit aux clients mais aussi à Addou Samir car parfois il en est le bénéficiaire.
« En principe, ils savent »
Pour l'exigence de l'assurance, il considère également que c'est Kharroubi Mohamed Ali qui la demandait car, lance-t-il, « c'est lui le directeur régional et en même temps le patron. » Parfois, ce dernier lui ordonne de saisir une traite en lui disant juste que le client va arriver plus tard. Etant donné que plusieurs accusés ont déclaré avoir signé sans connaître le montant qui allait être mentionné sur la traite, le témoin, en réponse à une question posée dans ce sens, n'est pas certain car il dit : « En principe, ils savent. » « Il y a des clients qui ont ouvert des comptes et ne sont jamais revenus à la banque puis, on a trouvé leurs noms sur des traites », lui fait savoir le juge, mais l'ancien chef de service du crédit affirme ne rien savoir à ce sujet. Il ignore également que des traites ont été émises mais qu'il n'y a eu aucune transaction commerciale. Dans le dossier de crédit, lui se contente d'apposer son cachet et, au sujet des cachets des clients absents qui se retrouvent sur les traites, il se montre catégorique : « Jamais, pas à mon niveau. » Quand la partie civile entame une série de questions sur les traites à blanc pour déterminer les signatures, le témoin répond successivement : « Je ne sais pas. » Le juge lui demande alors son niveau d'instruction : « CAP aide comptable. » La partie civile revient sur l'épisode du transfert d'argent pour lui demander : « Est-ce que vous transfériez de l'argent du compte de Addou Samir vers celui des clients ? » Le témoin confirme et précise que Addou Samir effectuait des virements aux comptes de ses clients débiteurs mais en présence de Kharroubi. Il ignore, par contre, si des ordres de virement non signés étaient effectués. A Sebti Abdeslam, directeur d'agence BCIA de Saint Eugène, qui bénéficie d'une procuration de signature à la place du directeur régional, en cas d'absence, la cour a voulu savoir si « la banque fonctionne avec les lois en vigueur ou selon la volonté du patron. » La réponse a été étonnante : « Normalement, c'est avec les lois, mais le patron représente tout, c'est lui qui ordonne ! » C'est ce qui est arrivé au compensateur de la BCIA quand il fallait rejeter les traites de l'agence BCIA Yougoslavie. La chambre de compensation (domiciliée au siège de la direction régionale de la Banque d'Algérie) se réunissait quotidiennement avec les délégués de toutes les banques pour échanger les valeurs entre elles, un moyen commode qui les dispense d'effectuer plusieurs déplacements pour assainir leurs situations respectives. « Le 13 mai 2003, avant de me présenter à la compensation, Mohamed Ali, sans me préciser le motif, m'a remis une ordonnance et m'a demandé de rejeter les traites de la BEA », a-t-il indiqué avant de préciser : « Il m'a dit quand la BEA te donnera les traites tu les rejettes et tu présentes cette ordonnance. » Quand le juge lui demande de spécifier s'il s'agit d'une ordonnance judiciaire, le témoin répond d'abord par la positive mais, plus tard, on lui fera remarquer que le document légal est daté du 17 mai et non du 13. Comment pourrait-il présenter un document qui n'a pas encore été émis ? A cette question, le compensateur de la BCIA n'a pas pu répondre et déclare qu'il n'était pas au courant du contenu que lui a remis son patron. Il n'avait pas non plus d'explication à donner, en réponse à une interrogation de la partie civile, au sujet d'un chèque sans provision revenu impayé 11 fois mais avoue que « c'est une anomalie ». Au sujet du fonctionnement de la chambre de compensation, la cour a auparavant appelé comme témoins des cadres de la Banque d'Algérie (BA), tel Belahnèche Kaddour qui a indiqué qu'« à [sa] connaissance, il n'y a jamais eu de rejet de traites pour présentation tardive » et que les retards n'ont posé aucun problème de payement avant et après cet incident. Signalé par le procureur de la République, la Banque d'Algérie a refusé, après le 13 mai 2003, à la BCIA d'entrer à la compensation. Ce témoin dit ignorer le motif mais il avait expliqué que si, en fin de journée, avant la fermeture de la Banque d'Algérie, une banque quelconque a un compte débiteur, elle est automatiquement suspendue et ne pourra pas assister le lendemain. Lakhlifi Youcef, directeur régional de la même institution bancaire (BA), a lui aussi attesté n'avoir jamais entendu parler du motif invoqué pour rejeter les traites. Il explique que les traites nécessitent une séance préparatoire qui a eu lieu le 12 mai 2003 pour le cas litigieux. Ce jour-là, la BCIA n'avait pas un solde débiteur en fin de journée. C'était en réponse à une question déjà posée par la partie civile qui a ironisé en disant que les 770 DA trouvés dans le compte de la BCIA, le 3 juin 2003, n'équivalaient pas le chiffre d'affaires d'un vendeur de cacahuètes à la Bastille (rue commerçante oranaise) alors qu'elle escomptait des milliards. Mais là, le directeur régional atteste seulement que le compte régional est de type local et que, à la fin de la séance qui se tient dans la chambre de compensation de la BA, cette banque peut toujours renflouer son compte en liquide ou en faisant appel à ses ressources à un niveau national pour combler le trou, à condition que cela se fasse le même jour. Il expliquera également que les incidents de payement sont enregistrés tous les jours, mais la BA n'a aucun rôle à jouer et que c'est toujours la justice qui tranche en cas de conflit ou de délit. Appelé à témoigner, Mhenni Ramdane, qui est lui aussi chef d'agence de la BCIA de Haï Essalem (ex-Saint Hubert), a juste indiqué que Cherif Hadria (l'accusé qui a pleuré lors de sa comparution et pour qui la BCIA reste redevable de 500 millions de centimes) est un bon client de la banque. Il indiquera également que les bons de caisse émis au profit de Selmane Abderrahmane, d'une valeur de 24 milliards de centimes, l'ont été sur versement d'argent. L'autre catégorie de témoins appelés à la barre, hier, concerne les inspecteurs de la BEA. Ils ont, dans leur quasi majorité, notamment ceux qui sont actuellement en retraite, témoigné à décharge de Adda Larbi, directeur de l'agence Yougoslavie (74). C'est au point où celui-ci, la mine triste, a bravé l'interdit et levé sa main pour demander la parole. Le juge la lui refusera en lui expliquant que c'est à son avocat de saisir l'occasion pour poser des questions aux témoins, comme il est d'usage. A ce moment de l'audience, son avocat n'était pas dans la salle. Excédé, on a même vu Adda Larbi exprimer par un geste de la main son irritation vis-à-vis de son avocat. Le premier, Benstita Mohamed, dispose de rapports d'inspection remontant à 1997. Il était favorable à un arrangement entre la BCIA et la BEA quand le fondateur de la banque s'était montré favorable à payer les traites des autres clients, hormis Sotrapla. Ceci pour la gestion de cette affaire. Car une fois la procédure déclenchée, tout a été bloqué. « Vous avez déclaré que la direction générale a mis tous vos rapports au placard », lui demande-t-on. « Non, j'ai dit qu'on nous a tous mis au placard, je parlais du système, car si la direction juge de continuer à travailler avec un client alors que les rapports l'accablent c'est son problème », avait-il laissé entendre, mais il s'exclamera juste après : « Celui qui veut parier, qu'il le fasse avec son propre argent ! » Une manière de dire pas avec l'argent de l'Etat et comme s'il avait conclu que la gestion de la Bea était proche de la spéculation. « On a trouvé des sommes colossales escomptées sans autorisation à Sig ainsi que des chèques certifiés sans contrepartie », témoigne Bezzou Layâchi qui poursuit : « On a fait en sorte de ne pas faire apparaître le montant global des escomptes et les chèques émis dépassaient de beaucoup le montant des traites. » A une question du procureur, l'inspecteur déclare que l'agence BEA 74 dissimulait les traites, mais n'a pas pu confirmer si cela a été fait à bon ou à mauvais escient. En réalité, la plupart des inspecteurs s'accordent à dire que ce n'est qu'après l'éclatement de l'affaire qu'un contrôle rigoureux a permis de déceler les infractions. Lors des inspections routinières, les inspecteurs n'ont pas décelé de traces inquiétantes car, dira l'un d'eux, nous travaillions sur l'existant et vérifions la balance comptable. « Si cela avait continué durant des années, auriez-vous découvert ce genre de pratiques ? », demande le représentant du ministère public et la réponse a été : « Je ne pense pas. » Un autre inspecteur, Benramdane Ahmed, a révélé qu'à l'agence Yougoslavie, en 2001 déjà, 90% des traites sont tirées sur la BCIA, ce qui aurait été suspicieux. Pour lui, les rapports sur les dépassements ont été tous envoyés à la direction générale. Il dit ne pas comprendre pourquoi l'ancien directeur de la BEA de Sig a été maintenu à son poste malgré des rapports accablants, mais aussi pourquoi les papiers commerciaux de la BCIA sont revenus d'Alger avec la mention : « Bonne qualité », alors que l'inspection a tiré la sonnette d'alarme, y compris au sujet de Sotrapla.


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