Il y a quelques mois, il a été annoncé l'institution d'un prix de la République, une journée nationale et un observatoire spécialement dédiés à la promotion de la ville en Algérie. Bonne initiative lorsqu'on connaît l'extension incontrôlée et incohérente des grandes métropoles, le rétrécissement et la médiocre gestion des espaces verts, le dysfonctionnement dans l'urbanisme, la mauvaise distribution des équipements publics et de services et l'absence totale de la dimension culturelle et identitaire. Même l'initiative Co-ville censé rapprocher les gestionnaires des administrés n'a pas fait long feu. Le travail dit de proximité s'est révélé un feu de paille. L'inertie a fini par prendre le dessus sur les acteurs des collectivités locales, dont les signes de délitement en matière de gouvernance sont évidents. L'action citoyenne est indigente. On continue à gérer la chose publique par à-coups. On fait, on défait avant de refaire pour ensuite démolir ce qu'on a réalisé hideusement. Le hic est que personne n'est responsable à cause, croit-on savoir, des nombreuses interférences dans la gestion des villes. Les Epic de wilaya s'emmêlent les pattes depuis leur mise en place au moment où les communes n'ont plus les coudées franches, de surcroît lorsque des édiles doivent gérer leur territoire avec une manne ne dépassant pas 30 millions de dinars. Parfois, la commune n'est même pas au fait des opérations de voirie réalisées dans son secteur. A l'occasion, un pavé jeté dans… notre mare. On s'interroge sur le sort des pavés enlevés le long des caniveaux de la rue Bencheneb (La Casbah). Quelle destination a pris ce précieux matériau ? En attendant le code de wilaya et de commune qui tarde à voir le jour et la prochaine promulgation qui se résume dans le Pacte du quartier un outil visant l'implication des citoyens dans la gestion de leur cité, contentons-nous du numéro vert (60-15) qui permet de nous exprimer sur les préoccupations de notre environnement. Un numéro qui, malheureusement, ne répond pas.
