La FAO a célébré, cette année, la Journée mondiale de l'eau sous le thème « Affronter la pénurie d'eau », en mettant l'accent sur la nécessité de renforcer la coopération au niveau international et local pour protéger les ressources en eau de la planète. Plus de 1,1 milliard de personnes dans le monde n'ont pas accès à une eau propre pour répondre à leurs besoins quotidiens de base et 2,6 milliards ne disposent pas d'un système d'assainissement adéquat. Ces chiffres rendus publics par l'Organisation des Nations unies pour l'Agriculture et l'Alimentation, durant la cérémonie de célébration de cet événement, organisé le 22 mars au siège de la FAO, à Rome, dictent l'urgence d'une stratégie mondiale efficace pour limiter les conséquences néfastes du problème de la discrimination entre les habitants de la Terre, lorsqu'il s'agit de disposer d'un bien précieux et vital comme l'eau. Le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, a qualifié la pénurie d'eau d'« enjeu du XXIe siècle », alors que les experts de l'agence onusienne ont rappelé que l'agriculture reste l'un des premiers secteurs confrontés à une demande croissante en eau. Selon un rapport rendu public par l'organisation internationale, l'agriculture représente environ 70% de tous les prélèvements d'eau douce des lacs, fleuves et nappes aquifères du monde entier, mais dans plusieurs pays en développement, où se trouvent les trois quarts des terres irriguées de la planète, ce chiffre atteint 95%. Il va sans dire que la sécurité alimentaire dépend, par ailleurs, directement de la disponibilité des ressources hydriques, comme le montre cette équation établie par les experts de la Fao ; il faut 1000 à 2000 litres d'eau pour produire un kilo de blé et 13 000 à 15 000 litres pour la même quantité de viande de bœuf. L'enjeu, selon les responsables de la Fao, réside essentiellement dans la nécessité de trouver des moyens plus efficaces de conserver, d'utiliser et de protéger les ressources en eau dans le monde. Car la nécessité de garantir, à tous, un accès libre et équitable à l'eau se fera sentir de manière plus aiguë à l'avenir. La population mondiale devrait atteindre 8,1 milliards de personnes d'ici 2030, nécessitant une quantité équivalente à 14% de plus d'eau douce pour l'agriculture au cours des 30 prochaines années. Malheureusement, le réchauffement de la planète aggrave les fléaux naturels comme la sécheresse et les inondations qui compromettent sérieusement les cultures. « Polluant l'eau douce et endommageant les installations de stockage et de transport de l'eau », avertit la FAO, dont le responsable rassure quant à l'existence du « potentiel d'une alimentation adéquate et durable en eau de qualité pour tous ». Mais M. Diouf précise tout de même que cela « ne doit pas entraîner d'excès d'optimisme. Nous partageons la responsabilité de relever le défi de la crise mondiale de l'eau ».
