Le groupe pétrolier Sonatrach a remporté le bras de fer l'ayant opposé depuis plusieurs semaines à Air Algérie concernant le contrôle de Tassili Airlines. La compagnie aérienne Air Algérie aurait été récemment invitée par sa tutelle à céder à Sonatrach la totalité de ses actions (49%) détenues dans le capital de Tassili Airlines. Le reste des actions de Tassili Airlines est détenu, rappelle-t-on, par le groupe Sonatrach. La décision de redonner à Sonatrach le statut d'actionnaire unique de Tassili Airlines aurait été prise, il y a quelques jours, lors d'une réunion qui a regroupé les ministres des Finances, de l'Energie et des Transports. Dans l'air, après l'éclatement de l'« affaire des 160 détachés » (lire El Watan du 24 août 2004), le divorce entre Sonatrach et Air Algérie est ainsi définitivement consommé. Depuis l'évocation du départ d'Air Algérie, des compagnies aériennes européennes prestigieuses ont commencé à défiler à Alger dans l'espoir de décrocher des contrats d'assistance et de partenariat avec Tassili Airlines. L'intérêt affiché par les majors de l'aviation civile européenne pour la filiale de Sonatrach s'expliquerait, selon certaines sources, par les ambitions de Tassili Airlines. Des experts du secteur aérien s'attendent à ce que Tassili Airlines face sa mue et passe en effet du transport spécifique au transport grand public. Dans l'entourage de la compagnie, l'on ne cache pas, en tout cas, le souhait de l'actuelle direction de relever le défi et de prouver son savoir-faire. Malgré le traumatisme causé par la chute du groupe Khalifa, il est difficile d'imaginer que les pouvoirs publics continueront, pendant longtemps encore, à garder le coude sur les nombreuses demandes d'agrément pour la création de nouvelles compagnies aériennes. D'autant que le vide laissé par Khalifa Airways n'a toujours pas été comblé. Et en termes de moyens et d'expérience, il semble bien que Tassili Airlines soit la mieux placée actuellement pour remplacer l'ancienne concurrente d'Air Algérie. Selon nos sources, les pouvoirs publics ne seraient pas défavorables à l'idée de laisser Tassili Airlines tenter sa chance dans le transport grand public. La filiale de Sonatrach jouit d'un préjugé favorable auprès du gouvernement. Pour preuve, l'Exécutif a placé cette compagnie à la pointe de la lutte antiacridienne après les faibles résultats réalisés par ses prédécesseurs. 20 des 40 avions Dromadaires M18B, importés d'Allemagne, commandés par Tassili Airlines pour les besoins de cette lutte, seront d'ailleurs réceptionnés aujourd'hui.
