Les élections législatives se suivent et se ressemblent à un point tel qu'on se croirait en 2002, en 1997 ou… En effet, de nombreux candidats à la candidature de 2007, tous partis confondus, perpétuent le rituel de leurs prédécesseurs, en cherchant à connaître ce que leur réserve le sort. Ils brûlent de savoir s'ils auront jamais le bonheur de jouir un jour de l'immunité parlementaire, de disposer d'un passeport dont la couleur diffère de ceux des indigènes. Rien de plus facile, ils ont tout simplement recours aux talebs, cartomanciennes et autres voyantes. De sources dignes de foi, on apprend que de nombreuses personnalités n'arrêtent pas de se bousculer au portillon d'un grand spécialiste de l'astrologie qui reçoit exclusivement sur rendez-vous, dans son luxueux cabinet de M'dina Jadida, au tarif de 2 200 DA la séance. On précise que ce personnage, qui affirme tutoyer les astres, est licencié de la faculté de droit d'Es-Sénia. Une dame, dont on dit qu'elle dirige une armée de djins, qui lui obéissent tous au doigt et l'œil, reçoit, elle, dans une maison située aux environs de la cité des Amandiers, et seulement après la prière du maghreb. Ce que nous avons considéré comme étant de simples rumeurs dénuées de tout fondement s'est avéré tristement exact. Une fois le soleil couché, une première voiture est venue s'arrêter à quelques mètres du « cabinet » de la cité des Amandiers. Trois hommes sont descendus et dont un ne nous était pas inconnu. Amis… alors pas du tout. Quelques instants plus tard, le trio ressort apparemment satisfait de la consultation. Un riverain, que nous avons pu mettre en confiance, nous a affirmé que c'était un va-et-vient incessant chez cette femme. « Mais comme sa maison est éloignée et qu'elle n'embête personne, moi, personnellement, je m'en fiche… » On ignore les tarifs affichés chez cette grande dame qui trace les avenirs en osant braver la fatalité, mais tout laisse croire qu'ils sont nettement moins chers que ceux du juriste concurrent. Finalement, la bataille des élections se déroule sur plusieurs fronts et tous les coups sont possibles dans cette course à l'APN, dont les sièges sont désespérément vides même pendant les sessions plénières où il est question de débattre d'importants dossiers dont certains peuvent engager l'avenir du pays. Ce qui compte, a priori, c'est bien l'avenir du prétendant. Après lui… le déluge.
