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Le pillage prend de l'ampleur
Le Patrimoine culturel et archéologique national menacé
Publié dans El Watan le 25 - 04 - 2007

Sans doute, jamais les temps n'ont été aussi durs pour notre patrimoine culturel et archéologique. Pour alimenter un balbutiant marché local et les marchés d'art européens, des milliers de pièces, d'une valeur inestimable, empreintes millénaires laissées par de riches civilisations en Afrique du Nord, se retrouvent chaque année soumises à un pillage en règle et à un trafic juteux.
Des pointes de flèches préhistoriques, des statuettes en bronze ou en marbre d'empereurs romains, des divinités antiques, des toiles de maître, des pièces de monnaie et même des canons espagnols et turcs du XVIe siècle, rien n'est épargné. Discrètement et loin des feux des projecteurs, le trafic d'art prospère mettant en péril la mémoire. Les rapports des services de police, de gendarmerie et des douanes sur les atteintes au patrimoine tirent la sonnette d'alarme. La quantité d'affaires de vol et de trafic traitées par les services spécialisés de ces corps a carrément explosé. Les deux brigades spécialisées des douanes, crées en avril 2005, à IIlizi et Tamanrasset où se trouvent les plus importants parcs nationaux, le Tassili et l'Ahaggar, livrent des bilans inquiétants. Durant l'année 2006, la brigade de Tamanrasset a saisi lors de contrôles effectués à l'aéroport Aguenar, sur une cinquantaine de vols à destination de l'étranger, 2300 pièces archéologiques. Rien qu'en janvier dernier, 250 objets de la même valeur ont été récupérés sur des touristes au niveau du même aéroport et remis pour expertise à l'Office du parc national de l'Ahaggar. Les douanes d'Illizi totalisent de 2003 à 2006, un record de 1401 pièces archéologiques saisies. Un trafic qui ne s'attaque pas uniquement au matériel archéologique mais aussi à la flore : 948 plantes protégées ont été retrouvées dans les paquetages des touristes. La création de ces brigades fait suite, selon le chef adjoint de la brigade de Tamanrasset, Zitouni Rachid, à l'affaire dite des « Rolling rover », une agence de voyage allemande qui versait dans le trafic d'objets archéologiques. Des escouades de 20 douaniers initiés à l'archéologie ont été formées dans la perspective de « contenir » les pillages. Le gros des saisies, 90%, s'effectue, d'après l'officier, au niveau de l'aéroport. Cependant, il y a une faille dans l'action des douaniers, note un observateur : ce service se contente de pratiquer des « saisies préventives », sans finaliser la procédure judiciaire à l'encontre des touristes mis en cause. Sans doute pour ne pas toucher aux intérêts du segment touristique.
Tourisme, une menace ?
Pointés du doigt pour être en partie mêlés aux actes de pillage, les tours opérateurs se défendent d'en être les responsables. « C'est faire un mauvais procès à la profession et aux touristes passionnés que de parler de trafic », réplique sèchement Madjid Amouche, propriétaire d'une agence de voyages . « Ces accusations émanant, dit-il, des autorités et de certains médias, ne reflètent pas la réalité ». Selon ce dernier, il n'y a même pas lieu de parler de trafic, puisqu'« il est inexistant ». « Quand un touriste ramasse des objets, il le fait souvent par naïveté ou inadvertance », déclare-t-il. La remise en cause du travail des agenciers sert, d'après lui, à masquer l'« incompétence », et les « limites du système de gestion » des pouvoirs publics, dont « certains services versent dans le braconnage et couvrent le commerce illicite d'objets culturels », donnant pour exemple le marché d'El Goléa, où ce trafic se fait au vu et au su de tous . « Si faillite il y a dans la protection du patrimoine national, observe-t-il, elle est d'abord celle de l'autorité car c'est elle qui délivre les licences d'exploitation, qui contraint les touristes étrangers à passer par une agence agréée pour se rendre dans le Sud. Mêmes les guides sont nommés par les offices des parcs nationaux, ajoutant que les dégradations des sites sont imputables aux militaires et aux migrants et non aux touristes ». De son côté Farid Ighilahariz, directeur du parc de l'Ahaggar, ne se voile pas la face : « Les proportions que prend le pillage sont évidemment alarmantes », nous répond-il. Des belles pièces ont été, d'après lui, saisies au niveau de l'aéroport de Tam, malgré l'interdiction faite à « quiconque » de ramasser ou de prélever le moindre échantillon de matériel archéologique, de la faune ou de la flore. Actuellement, mentionne Ighilahariz, un travail de « sensibilisation et d'information », en collaboration avec les agences de tourisme, est en train de se faire. Ils étaient 10 000 touristes, principalement des Allemands, des Espagnols, des Français et des Italiens à se rendre, l'année dernière, dans le grand Sud, où plusieurs cultures se juxtaposent. La particularité des gisements préhistoriques sahariens réside dans le fait qu'ils sont en plein air. Une sorte de musée à ciel ouvert qui, par sa superficie, 450 000 m2, donne du fil à retordre à ses gestionnaires. « Il y a des endroits qu'on ne connaît pas encore. Heureusement d'ailleurs. Plus de la moitié des sites sont inaccessibles pour les véhicules, ce qui les préserve des dégradations, c'est le cas par exemple du massif de l'Immidir, se réjouit Ighilahariz. « Le tourisme est beaucoup plus présent dans le Tassili et le Hoggar, précise-t-il, d'où les dégradations et les pillages constatés. Des gravures rupestres ont été altérées rien que par le toucher », témoigne-t-il. Il observera également que certains sites sont marqués de graffitis et d'autres pillés à cause de leur proximité des milieux urbains. Et d'ajouter que des touristes participent au trafic en s'adonnant à la chasse aux « souvenirs » ou par des procédés plus élaborés. Les « spécialistes », dit-t-il, font d'abord dans le repérage au moyen du GPS, de photos satellites et utilisent ensuite les nationaux et les touristes pour s'approprier les pièces désirées. « Maintenant, nous avons de moins en moins de cas », rassure-t-il. C'est le résultat, d'après lui, du dispositif de surveillance et de contrôle. Un dispositif intégrant l'installation de 50 postes fixes aux limites des zones frontalières avec le Niger et le Mali, et 20 autres prochainement. Le Parc a reçu, en 2005, 300 millions de dinars pour renforcer son dispositif. Des brigades camelines devraient aussi voir le jour, idem pour les brigades mixtes, douanes-OPNA. Des moyens qui demeurent tout de même « insuffisants » pour contrôler toute la superficie du parc de l'Ahaggar.


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