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Chaînes thématiques : des musées du cinéma à domicile
Publié dans El Watan le 03 - 05 - 2007

L'émergence de chaînes de télévision thématiques est sans doute le phénomène majeur qui caractérise l'évolution du paysage audiovisuel mondial et c'est encore plus sensible pour les chaînes dédiées au cinéma.
Leur leitmotiv est pour l'essentiel celui de susciter l'engouement des téléspectateurs, notamment les plus jeunes, pour les grands classiques qu'il n'est plus possible de voir — ou de revoir — dans les circuits commerciaux. Les cinémathèques, les salles d'art et d'essai restent les seules institutions où la défense du patrimoine cinématographe est assumée. Il est donc positif que la télévision, média de masse, prenne le relais et positionne donc ses diverses chaînes thématiques comme de véritables musées du cinéma. C'est un service rendu à la culture, car où les téléspectateurs peuvent-ils désormais entrer, à travers des cycles, dans l'univers de Joseph Von Sternberg, des Marx Brothers, d'Abel Gance ou de Poudovkine, ailleurs qu'à la télévision ? Les exemples peuvent être multipliés à l'infini et s'appliquer aux chefs-d'œuvre de Lubitsch, Renoir, King Vidor, Michael Curtiz, John Ford, Raoul Walsh, autant de maîtres que les nouvelles générations ignorent. Quel entrepreneur de spectacles prendrait aujourd'hui le risque de proposer un cycle Delbert Mann, S.M. Eisenstein ou Marcel Pagnol ? Il n'est pas du tout sûr que de tels noms dont les œuvres ont nourri l'imaginaire de générations de cinéphiles suscitent un fort mouvement d'adhésion des jeunes qui ont d'autres référents, plus particulièrement encore ceux de la consommation rapide. Le sit-com est pour le cinéma ce que le fast-food est pour la grande cuisine. Le recul de la cinéphilie est à cet égard lié aux impératifs de rentabilité que se sont assignés les grands circuits d'exploitation qui ne sont pas dans la grille du mécénat qui reste par contre un attribut de tout Etat soucieux de la sauvegarde du niveau culturel des populations. C'est en cela que les cinémathèques, hors de tout souci commercial — dans la mesure où elles sont soutenues financièrement par la puissance publique — n'ont que la vocation de propager la culture cinématographique. Même la mondialisation ne devrait pas empêcher que les Etats investissent dans la pérennité du savoir et il est difficile d'accepter que le nouvel ordre mondial se traduise par la disparition, y compris dans les cinémathèques des films de Satyajit Ray, d'Ingmar Bergman ou de Lino Brocka. Il est même dangereux de croire que les jeunes, dans le monde, peuvent tout à fait bien grandir en se passant de connaître Fritz Lang, Emilio Fernandez ou Akira Kurosawa. C'est comme si — pour le domaine de la musique— Berlioz, Puccini, Albeniz, Prokofiev ou Vila Lobos avaient été effacés de la mémoire collective. C'est sur ce registre de la mémoire que le cinéma, ou en tout cas une certaine idée du cinéma, est en péril. Il pourrait être tentant d'expliquer cette situation par le phénomène du jeunisme qui consiste à accréditer la thèse d'un recentrage, voire d'une réappropriation de l'imaginaire du cinéma par de nouveaux opérateurs qui, du passé, veulent faire table rase. Mais on observe dans le même temps que ce ne sont pas en fait les jeunes cinéastes qui préméditent la disparition des aînés. Pour preuve, cette tendance lourde des remakes qui s'attache à refaire les films de George Cukor, de Frank Capra ou d'Alfred Hitchcock. Ce procédé qui consiste à faire du neuf avec de l'ancien, par-delà même l'hommage implicite, pousse à se redemander s'il est acceptable de réécrire des œuvres de Mozart et de Bellini, ou de repeindre des tableaux de Van Gogh ou Picasso pour qu'ils soient acceptés par des jeunes qui ne les admettraient pas autrement. C'est dans un tel contexte que l'arrivée des chaînes dédiées au cinéma aide à préserver un patrimoine largement menacé par les effets d'un désengagement grandissant des institutions qui ont la mission de former le goût et la sensibilité culturelle. Il n'y a pas bien longtemps, les enfants étaient initiés au cinéma à l'école. Les films de Chaplin— et son personnage de Charlot — ont sans doute été à l'origine de vocations de cinéastes. Sur ce plan aussi, la page semble tournée et il convient de se demander si un tel vide peut être compensé, en termes de construction d'imaginaire, par le spectacle hégémonique de séries télévisées dont la finalité paraît être de faire rentrer sans ménagement les enfants dans la violence du monde.

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