Considéré comme le plus grand site historique de l'Est algérien, dépassant Djamila et Timgad, le théâtre romain de Skikda fait partie des plus anciens monuments de la ville, puisqu'il a été aménagé une première fois au temps de l'empereur Hadrien. Permettant d'accueillir près de 6000 spectateurs, c'est l'endroit le plus prisé des Skikdis en période estivale, vu qu'il constitue une sorte de théâtre de verdure à l'occasion de soirées artistiques. Au début de la colonisation française, il a été très endommagé, puisque la scène et l'entrée du théâtre ont été détruites. Depuis, il n'a cessé de se dégrader. Au lendemain de l'indépendance, les gradins et les quelques objets archéologiques s'y trouvant ont été complètement détériorés. Pis encore, des tentatives de restauration ont été réalisées avec du ciment, matériau interdit dans ce genre de travaux. Le théâtre n'est plus opérationnel depuis mars 2006, puisqu'il fait actuellement l'objet d'une vaste opération de restauration initiée par le ministère de la Culture, devant s'achever dans environ 14 mois. « Cette restauration est un moyen de préservation du site, étant donné que c'est un monument classé qui était géré de façon anarchique, et a fini par se détériorer au fil du temps », a expliqué Ghania Chekrit, chef de service du patrimoine à la direction de la culture de Skikda. « Il s'agit de préserver les objets archéologiques se trouvant au sein du théâtre, tels que les stèles funéraires, les sarcophages et les chapiteaux qui risquent une dégradation irréversible, si rien n'est fait », a t-elle ajouté. Il est prévu, par ailleurs, d'apporter une touche de modernité grâce à l'installation d'un poste de réception, de sanitaires, de clôtures et l'aménagement d'un jardin. Mais le plus important reste la réalisation d'un musée à ciel ouvert à la place de l'ancienne pépinière communale, où seront exposés divers objets archéologiques. Le bureau d'études 3D d'Alger, qui s'occupe de la restauration du théâtre, a pris un certain retard au niveau de l'avancement des travaux, dont la fin est prévue pour juin 2007. Mais par manque de moyens financiers, il est actuellement difficile de déterminer avec exactitude la date de l'achèvement.Ce n'est pas ce retard qui va gâcher la joie des Skikdis et des assoiffés de culture, qui désespèrent depuis longtemps que leur ville soit cataloguée comme « inculte »et spécialisée uniquement dans la pâtisserie /pizza/fraises et poisson ! « Après sa restauration, le théâtre va être ouvert au public et offrira de meilleures conditions d'accueil et d'organisation ; des visites guidées seront réservées aux touristes étrangers, l'accès sera payant même s'il reste symbolique ; des activités culturelles et artistiques seront programmées afin d'instituer un début de vie culturelle à Skikda », a conclu Ghania Chekrit.
