Renforcer la coopération entre la presse maghrébine et l'instauration d'un dialogue qui gomme l'incompréhension et les préjugés entre les professionnels du secteur de l'information. Rabat. De notre envoyée spéciale C'est le thème d'une rencontre qui a regroupé à Rabat (Maroc) du 13 au 16 du mois en cours une dizaine de journalistes maghrébins. Cette rencontre intitulée « Pleins feux sur la presse dans les pays du Maghreb » et qui a été organisée par la fondation Friedrich Naumannn a permis un échange intéressant entre les journalistes, entrecoupé de temps à autre de prises de position enflammées sur la situation politique, économique et sociale dans les trois pays, ainsi que sur l'état de la presse. Le débat a permis aux participants de donner des éclairages sur la réalité des évolutions et des bouleversements qui caractérisent chaque pays et de corriger parfois des informations dépassées ou erronées. Il faut dire que la proximité des pays, l'histoire et les racines communes des sociétés maghrébines, ne sont pas forcément, dans l'état actuel des choses, des atouts pour une meilleure compréhension. Au Maroc, en Tunisie et en Algérie, on traîne une méconnaissance flagrante des voisins immédiats et des idées dévalorisantes et quelquefois même hostiles alimentées par les désaccords politiques et stratégiques au niveau des Etats. Terrorisme, Sahara occidental, processus de démocratisation et élections ont été les points clés du débat entre les journalistes qui se sont efforcés de décortiquer les causes qui freinent la coopération inter-maghrébine et l'instauration de l'UMA. Les discussions se sont concentrées, par ailleurs, sur les élections législatives du 17 mai 2007 en Algérie, et du 7 septembre 2007 au Maroc et des perspectives démocratiques qu'elles pourraient ouvrir pour les peuples maghrébins qui vivent depuis trop longtemps dans un système politique qui peine encore à s'ouvrir, malgré les brèches réalisées, aux idées pluralistes et au processus démocratique véritable. Le rôle des journalistes maghrébins et leur aspiration à une plus grande indépendance dans l'exercice de leur métier, ainsi qu'à une meilleure formation, ont été par ailleurs évoqués lors de la rencontre et longuement débattus. Les journalistes présents ont profité également d'échanges enrichissants et de contacts humains chaleureux et convenu de faire un pas vers une coopération maghrébine à l'échelle de la presse en maintenant le contact entre eux en vue de tisser un réseau qui servirait notamment à tordre le cou aux idées reçues et à évoluer vers plus d'échanges journalistiques, en attendant une coopération maghrébine meilleure au niveau économique, social et politique.
