La gestion des déchets ménagers dans la wilaya de Tizi Ouzou connaît de nombreuses contraintes. Le schéma directeur engagé par la direction de l'environnement pour la gestion, le contrôle et l'élimination des dépôts sauvages se heurte à de nombreux blocages imputés « à la mentalité des citoyens ». Ainsi, les plans de réalisation des Centres d'enfouissement techniques (CET) et l'aménagement des décharges contrôlées peinent à voir le jour. M. Oubabas, directeur de l'environnement, s'explique : « Ce n'est pas par manque de moyens financiers, mais c'est dû au relief qui est fortement accidenté qui complique l'aménagement des décharges, à l'absence d'assiettes foncières, mais aussi à l'opposition parfois injustifiée de la part de nos concitoyens. » Les bureaux d'études trouvent énormément de difficultés, même pour effectuer les relevés topographiques, ajoute notre vis-à-vis. Pour les 15 décharges prévues (intercommunales et communales), 21 sites sont identifiés. Plus de 45 localités vont bénéficier de cette opération dont Boubhir, Ouacifs, Draâ El Mizan, Azeffoun, et Tigzirt. Pour les autres communes, les responsables locaux n'arrivent pas à dégager un terrain approprié pour une décharge contrôlée, signale-t-on encore. Les oppositions sont faites aussi bien dans les zones montagneuses que dans les villes côtières. Dans la commune de Larbaâ Nath Irathen les villageois d'Afensou se sont opposés au projet. Les élus se sont rabattus sur le site domanial de Bled Akbou situé entre Aït Oumalou et Larbaâ Nath Irathen. La direction de l'environnement a également dégagé 11,5 millions de dinars dans le cadre de la conservation du littoral. Cinq communes (Tigzirt, Mizrana, Iflissen, Aït Chaffaâ et Azeffoun) ont été retenues dans le but d'aménager des sites de décharges contrôlées. Mais dans quatre communes (Tigzirt, Mizrana, Iflissen et Aït Chaffaâ) le projet n'a pas abouti à cause des oppositions de la population. En conséquence, une partie de la somme allouée a été transférée au profit des communes de Timizart et d'Akbil. En revanche, le CET conçu pour les communes de Tizi Ouzou, Draâ Ben Khedda et Tirmitine est en voix d'achèvement sur le site d'Oued Falli. Doté d'une somme de 301 millions de dinars, le projet est implanté sur une superficie de 20 ha. Dans de nombreux cas, la protection de l'environnement bute sur la protection de la santé. A tort ou à raison, les habitants des localités concernées par l'implantation de décharges publiques les rejettent dans le souci de protéger les fontaines, les points d'eau, les terrains à vocation agricole… Une commission de l'APW, récemment constituée, sortira sur le terrain dans le but de définir les causes de ces contrastes afin de bien y remédier. Désormais, l'administration compte beaucoup sur le travail de concertation avec les P/APC et les comités de villages pour convaincre les gens et traiter ces oppositions.