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La maison Amérique de l'intérieur
Les Etats-Unis. Loin des clichés et des idées reçues
Publié dans El Watan le 12 - 06 - 2007

Vous arriverez aux Etats-Unis en tant qu'étranger, mais, nous l'espérons, vous repartirez en ami… » C'est comme cela que se termine le petit guide que le bureau des affaires éducatives et culturelles du Département d'Etat remet aux visiteurs internationaux, dès qu'ils atterrissent à l'aéroport de Washington.
Etats-Unis. De notre envoyé spécial
Plus de 4000 personnes, dont des journalistes, des hommes politiques, des acteurs associatifs et des enseignants issus des quatre coins du monde, sont invitées chaque année aux States pour un séjour de trois semaines. Le département d'Etat dégage 200 millions de dollars pour financer une multitude de programmes de formation académiques qui traitent de thèmes aussi variés que la sécurité internationale, la démocratie, l'immigration, la liberté d'expression et de la presse, la diversité et les droits de l'homme. Les participants ne mettent bien sûr pas la main à la poche. La présence des nominés reste l'objectif principal des think-thank du Département d'Etat qui pilote ces programmes. Pourquoi donc ces Américains dépensent autant de fric pour offrir des séjours académiques et touristiques à des Algériens, des Egyptiens, des Guatémaltèques et même des Timoriens qui n'ont, a priori, rien à offrir en contrepartie ? Raisonner ainsi serait, assurément, oser un blasphème à la première religion des Etats-Unis : le pragmatisme. L'Amérique et les Américains souffrent. Ils souffrent terriblement d'être mal aimés. Détestés, honnis et maintenant diabolisés, même après le passage très remarqué de Ben Laden à New York, un certain 11 septembre 2001… Ce terrible sentiment de solitude qui (re)gagne les Américains, accentue la peur et convoque, presque mécaniquement, le réflexe atavique de l'isolationnisme cher à Monroe. Les citoyens de cet immense pays veulent désespérément que le reste du monde les comprenne. Qu'il saisisse leur insoutenable mal-être. Celui d'être maudits partout sans trop savoir pourquoi. L'Américain « basic » que vous croisez devant la Maison-Blanche à Washington, en plein Manhattan, à New York ou dans la lointaine Arizona, est hanté par le même sentiment. Il formule les mêmes craintes et les mêmes interrogations sur cette américanophobie rampante qui s'est emparée du monde. Il s'échinera modestement à plaider sa cause à lui, de n'être pour rien dans ce que son gouvernement entreprend de détestable en Irak, en Afghanistan et ailleurs.
Bush and co.
C'est ce feed-back étonnant que vous recevrez dès les premiers mots échangés avec les Américains. Quel que soient leurs conditions, leur religion, leur sexe et surtout leur couleur. Pour la majorité ici, la politique étrangère des Etats-Unis semble n'avoir qu'une seule odeur : celle du sang. Cela suffit pour expliquer la fracture entre Washington et le reste du pays. « Bush is a criminal ! » (Bush est un criminel !). Cet adjectif peu glorieux à l'égard du président des Etats-Unis revient comme un refrain chez la majorité des Américains. Jamais, sans doute, un président de ce pays n'a été aussi vomi par son peuple. Le contraste est saisissant entre l'image, mais surtout les préjugés qu'on se fait, de loin, des Américains et de la réalité offerte en « live ». Sur ce plan, les habitants de ce pays très « complexe et compliqué », pour reprendre la formule de notre ami interprète André, semblent tout à fait en phase avec le reste du monde. Les administrations successives tentent justement d'exploiter la sympathie des citoyens américains pour vendre une image plus reluisante des Etats-Unis, que celle écornée par les errements politiques et les dérives guerrières de George Bush and co. C'est là toute la substance de ces programmes destinés aux visiteurs internationaux pour lesquels toutes les institutions politiques, économiques, culturelles, universitaires et autres sont mises à contribution pour vous apprendre à aimer ce pays. Il est bien sûr et par expérience difficile d'en sortir « indemne ». Comme dans un scénario hollywoodien, les concepteurs de ces programmes ciblent les esprits. Dès votre descente d'avion à l'aéroport Dulles de Washington, vous êtes illico conduits en pèlerinage à la Maison-Blanche (White House), au Capitol Hill (siège du Congrès) et aux différents monuments qui font la fierté des Etats-Unis. Vous voilà donc à quelques mètres du bureau ovale de George Bush… ! Comme dans une espèce de séance d'hypnose, vous êtes enivré, transporté dans un monde irréel, dans un monde de rêve. Le rêve américain grandeur nature… Mine de rien, vous vous sentez important ici. Toutes les portes s'ouvrent, y compris celles bien cadenassées du Congrès où se fait et se défait la politique des Etats-Unis.
Hi Condoleeza Rice !
Aller par exemple prendre une photo sur la chaise de Barak O'bama, le probable candidat des démocrates à la Maison-Blanche au siège de la commission des affaires étrangères du Sénat, est aussi simple que d'aller aux toilettes. Ici, dans cette salle, sans doute la plus importante du Sénat américain, le conseiller de l'autre probable candidat des républicains, celui-là, John McCain, se plie en quatre pour répondre à nos questions. Toutes ! Quand, journaliste, vous n'êtes pas forcément familier des salons feutrés des institutions et de certaines personnalités politiques dans votre propre pays, vous êtes tout de suite impressionné et happé par tant de soins, de sollicitude et d'égards que les officiels américains vous témoignent. Ne pensez surtout pas qu'ils se payent votre tête ou qu'ils vous prennent pour de misérables tiers-mondistes. Pour les stratèges de cette formidable opération de marketing politico-médiatique, l'enjeu est tellement vital qu'il ne faut rien laisser au hasard. Il va au-delà de George Bush, voire d'une génération. Le souci majeur étant de pouvoir exporter autant que faire se peut, les valeurs américaines aussi loin que possible de l'autre côté de l'Atlantique et du Pacifique. Pour les think-tank US, « The American way of life » vaut tous les sacrifices. Il vaut d'être vécu, ne serait-ce que 21 jours, mais surtout d'être partagé au-delà des Etats-Unis. C'est aussi cela le génie des Américains de vouloir et de pouvoir formater les têtes et les cœurs de leurs invités, tout en restant égaux à eux-mêmes, à leur réputation d'être libres. Sur l'esplanade située juste devant le siège de la Maison-Blanche, une vieille femme d'origine hispanique dresse depuis…1981 un bras d'honneur à George Bush et à tous ses prédécesseurs. C'est là, en plein jardin La Fayette, que Conception Piccioto a planté une misérable tente ornée de pancartes et autres écriteaux qui disent tout le « bien » que la vieille femme et son mari pensent de la politique étrangère des Etats-Unis. « Vous êtes des criminels ! », « Arrêtez de massacrer des innocents en Irak, et en Afghanistan ! », « Non à l'alliance des USA avec les sionistes ! » sont autant de slogans mis en évidence par cette petite femme courage au visage ratatiné, à une portée de fusil du bureau ovale… De fait, cette image spectaculaire, inimaginable en Algérie par exemple, est l'attraction des touristes du monde entier qui viennent ici découvrir une maison noire… juste en face de la « maison blanche ». A quelques mètres de là, des éléments de la police départementale de Washington suivent avec un regard amusé cette scène qui se répète des milliers de fois par jour. Comme si chacun fait son job, ici. Les flics surveillent d'éventuels débordements, le couple d'opposants dénonce la politique américaine et, un peu plus loin, George Bush travaille tranquillement dans son bureau… Voilà un décor simple qui convainc les plus retors de la réalité de la liberté et de la diversité aux Etats-Unis. Mais le clou du séjour pour les 200 journalistes participant au programme Edward R-Murrow des visiteurs internationaux, aura été la rencontre avec la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères. Ce fut le 10 avril dernier, au siège du Département d'Etat. Pour cause, la dame la plus détestée au monde, arabe surtout, est là pour de vrai, devant nous, en ensemble jaune à rayures noires. Condoleeza Rice, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, est plutôt sympathique. Elle se fera un plaisir de répondre à nos questions et de s'épancher sur « ce pays extraordinaire par sa diversité qui permet à une jeune d'origine africaine comme moi d'être secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères ». Mitraillée de flashes et filmée de près, « Candy » présente son assistante, l'Egypto-américaine Dina Habib Powell, comme un bel « exemple » d'intégration et de diversité des Etats-Unis. Loin de l'image peu amène de la télévision, les journalistes d'origine arabe oublient l'arrogance cathodique de cette dame et dégainent leurs appareils photos pour immortaliser l'événement. Ici même, nous verrons défiler des sommités du journalisme américain, à l'image du grand Bob Woodward, l'icône et le « Lincoln » du Washington Post qui a fait démissionner l'ex-président Nixon en éventant le scandale du Watergate en 1973, ou encore Marc Withaker du Post également, John Miller, auteur du dernier entretien avec Oussama Ben Laden, actuellement porte-parole du FBI et David Bohrman de CNN. Un autre aréopage de personnalités, lié aux médias américains, répondra aussi aux questions des journalistes participants. L'on citera le porte-parole du fameux conseil de sécurité des Etats-Unis, Gordon Johndroe, l'ex-attaché de presse de Bill Clinton, Charles Fierstone, directeur de l'institut Aspen et Tom Rosenstiel, directeur du projet d'excellence en journalisme. Le débat a été parfois très tendu avec certains de ces illustres intervenants au sujet de la Palestine et de l'influence du lobby juif aux USA au point que ces derniers furent surpris de constater que la salle a voté contre la politique étrangère américaine, et au siège du Département d'Etat ! Ce fut du reste Bob Woodward qui s'est employé le premier à dépeindre George Bush dans son attirail de guerrier des temps modernes. Quittés les bâtiments officiels, Washington et toutes les villes des Etats-Unis à l'image de Syracuse (New York), Pentagone-City (Virginie) et Phoenix (Arizona), la politique étrangère cesse d'être la tasse de thé des Américains. Dans ce melting-pot où toutes les races du monde se côtoient, joyeusement, vous ne pouvez qu'embarquer dans ce train de vie en route vers le nouveau monde… Dehors, vous ne risquez pas d'être toisé ou arrêté par un flic ou autre autorité. Même si vous ne trimballez pas vos papiers, personne n'ose vous interpeller à moins que vous ne commettiez un acte répréhensible. Un sheriff de l'Arizona à qui nous avions posé la question, a répliqué : « Vous êtes fou, je vais me retrouver en taule si jamais je demandais les papiers à une personne, même si je suis sûr d'avoir affaire à un clandestin. Cela s'appelle le ‘‘profilage'' (une sorte de délit de faciès) en langage juridique, et chez nous, c'est lourdement sanctionné ! » C'est que, aux Etats-Unis, chacun fait son bizness quelle que soit son origine, dans cette nation composée d'immigrés. On est loin des rafles des sans-papiers, si courantes à Paris et à Madrid.
L'Aipac ou l'arme fatale des juifs
Il n'est pas difficile pour un visiteur aux Etats-Unis de saisir le comment et le pourquoi de cette relation presque charnelle entre les juifs et les politiques américains. Il suffit de faire un tour dans certaines institutions de décisions pour découvrir les postes stratégiques qu'occupent les Américains d'origine juive. Que ce soit à la Maison-Blanche, au Congrès, au Département d'Etat, dans les principales firmes, mais surtout dans le très influent monde des médias, les suffixes « man », « stein » et « stone » dans les noms des hauts responsables font largement autorité. Comme la politique, étrangère surtout, des Etats-Unis est inspirée dans une large mesure par la puissance et le pouvoir des lobbies, la communauté juive des States détient une arme fatale en l'Aipac (American Israël Public affairs Commitee). C'est le principal lobby qui influe directement sur l'Administration américaine. Depuis plus d'un demi-siècle (il a été créé en 1950), l'Aipac travaille pour s'assurer que l'appui américain demeure « fort et essentiel » pour Israël. D'une petite boutique d'affaires publiques dans les années 1950, Aipac, cette entité, s'est développée dans un mouvement national de 100 000 membres. Pour la presse des Etats-Unis, l'Aipac est l'« organisation la plus importante affectant les rapports entre l'Amérique et Israël ». Cette organisation définit et arrête avec les autorités exécutives du pays les contours de la politique étrangère US en prenant en considération les intérêts d'Israël. L'Aipac aux Etats-Unis est, toutes proportions gardées, un autre Etat dans un immense Etat. C'est lui qui diabolise l'Iran et le Hamas palestinien aux yeux des USA ; c'est lui qui fixe l'aide annuelle à accorder à l'Etat hébreu ; c'est lui qui a accordé le statut peu glorieux « d'entité terroriste » au Hezbollah, et c'est également lui qui a inspiré les pressions américaines sur la Syrie. Officiels et journalistes des Etats-Unis sont gênés d'aborder le sujet, a fortiori avec les Arabes que nous sommes. En plein symposium international au Département d'Etat sur la liberté de la presse, un célèbre journaliste a refusé de répondre à une question d'une consœur palestinienne qui lui demandait pourquoi les médias américains ont passé sous silence l'assassinat d'une femme américaine qui tentait de s'interposer entre un char du Tsahal et une fournée d'enfants à Ghaza, il y a quelques mois. « Je ne réponds pas, ça c'est un commentaire ! », a-t-il lâché, à la surprise de tous. Il y a visiblement un accord tacite entre les hauts responsables des Etats-Unis et les personnages publics de ne pas froisser la sensibilité des juifs et de les défendre contre vents et marées. Pourquoi donc l'Aipac est-il si puissant ? La réponse est simple : les juifs ont la haute main sur le monde de la finance, des médias et du cinéma entre autres. Et si un Américain s'amuse à jouer l'anti-conformiste, il est vite rappelé à l'ordre ou désigné à la vindicte populaire. Avec l'Aipac, cela se paye cash : boycottage systématique des médias et plus si inimitié… Mel Gibson, ce monstre sacré de Hollywood, qui a commis The passion of the Christ (La Passion du Christ), un film d'époque accusant les juifs d'avoir tué Jésus, en sait certainement quelque chose. Le Grand Mel est devenu incognito dans les médias des Etats-Unis et les portes de Hollywood se sont subitement fermées devant lui. Bien sûr que beaucoup d'Américains étouffent sous la terrible étreinte de l'Aipac et du lobby juif. Mais que peuvent-ils faire pour casser ces chaînes qui les enserrent ? Pas grand-chose, aussi longtemps que l'Aipac n'aura pas un vis-à-vis aussi puissant que lui. C'est ce que pense John Mc Clure, grand professeur à l'université de Syracuse à New York. « Il n'y a malheureusement pas de lobby arabe en face. Vous devez savoir que l'Aipac finance la campagne électorale des candidats à la Maison-Blanche et au Congrès pour s'assurer qu'ils marcheront sur ses pas. Et comme l'argent est le nerf de la guerre — au propre et au figuré — de la politique aux Etats-Unis, il est aisé de comprendre les fondements de la sainte alliance. »
Petite histoire, grande fierté
Les Etats-Unis sont un immense musée à ciel ouvert. Ce jeune pays d'à peine deux siècles d'histoire épate le visiteur par tant de monuments, de stèles et de musées qui ornent ses villes. Des noms et des lieux si prestigieux qu'ils sont devenus La Mecque où les étrangers font le pèlerinage aux States. A Washington, vous ne pouvez résister à la tentation d'aller voir de près le grand monument de George Washington, cet héros de la guerre d'indépendance et premier président élu des Etats-Unis le 4 mars 1789. Un des pères fondateurs de la République fédérale américaine, George Washington, dont la capitale des USA porte le nom, est un personnage presque mythique ici. Au même titre que l'autre monument Abraham Lincoln, le seizième président des Etats-Unis fut le premier président républicain de l'histoire du pays et dont le nom est associé à la guerre de sécession et à l'abolition de l'esclavage. Il y a également Thomas Jefferson, auteur de la fameuse Déclaration de l'Indépendance en 1776 avant qu'il ne soit élu troisième président des Etats-Unis en 1800. Ces trois personnages que les Américains surnomment affectueusement et fièrement « Our founding fathers » (Nos pères fondateurs), occupent une place de choix dans les cœurs de tous les citoyens mais aussi dans les quatre coins de ce grand pays. Pour les étrangers, c'est un rituel inévitable que d'aller voir de près ces somptueuses stèles à la gloire de ces illustres personnages. A Washington comme dans le lointain Arizona, les rues et les boulevards portent invariablement les noms de Jefferson street, Lincoln road et Washington avenue. La jeune histoire des Etats-Unis est omniprésente à chaque coin de rue. La nation américaine est ainsi soudée par ces pères protecteurs veillant sur une épopée, parfois sanglante, mais qui aura libéré irrémédiablement le peuple des Etats-Unis du joug britannique. Il y a aussi ce petit document de 58 pages qui fait la fierté des Américains : la Constitution ! Ici, le petit livret, couleur acajou, est une deuxième bible pour les citoyens de ce pays. Rédigée en 1787 et ratifiée en 1789, les 12 articles de la Constitution des Etats-Unis constituent le principal « produit d'exportation » de ce pays pour reprendre la formule géniale d'un professeur du droit constitutionnel à l'université de New Jersey. C'est d'abord la première Constitution écrite de l'histoire du monde moderne et sans doute la plus progressiste. Au fil des années, elle est passée aux yeux des constitutionnalistes pour un modèle d'inspiration pour toutes les démocraties du monde. C'est un document historique exceptionnel qui, pour beaucoup, a changé le monde. Inspiré de la célèbre devise du président Abraham Lincoln : « Le gouvernement par le peuple et pour le peuple », la Constitution des Etats-Unis de par l'importance qu'elle accorde à la liberté et à la dignité de la personne humaine, constitue un chef-d'œuvre juridique et philosophique. Et quand vous discutez avec les Américains, vous comprendrez leur souci d'« exporter » le plus loin possible les principes de la bonne gouvernance qu'on ne trouve pas forcément ailleurs. Cela explique aussi, quelque part, le va-t-en guerre des administrations successives, dès qu'un idéal américain contenu dans ce précieux document est foulé au pied y compris à mille lieues de Washington.


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