Intitulée « Génération en courts », la première nuit du court métrage débutera ce soir. L'association Chrysalide, en collaboration avec la Filmathèque Mohamed Zinet, organise une nuit du court métrage de fiction à travers laquelle elle entend donner une visibilité à des productions qui ne se caractérisent pas seulement par leur durée mais aussi et surtout par la fraîcheur de leur regard et leur sens de l'innovation thématique et visuelle. Ces films qui vont d'une minute, pour le plus court, à vingt-six, pour le plus long, sont représentatifs d'une nouvelle génération de jeunes cinéastes, essentiellement amateurs, qui constituent une pépinière tangible pour le cinéma algérien. De grands réalisateurs de par le monde ont forgé leurs talents dans ces exercices, plus ou moins accomplis mais toujours formateurs, et les plus grandes écoles de cinéma y astreignent leurs étudiants, sachant leurs vertus d'apprentissage. Cela dit, souvent ces petites productions s'avèrent de belles pièces d'expression et donnent à voir, entendre et ressentir des moments de grâce que le grand cinéma s'avère incapable de fournir. C'est l'effet de la spontanéité, de l'audace et de la liberté que confèrent paradoxalement le manque de moyens et qui pousse les auteurs à des recherches originales et audacieuses. Les organisateurs ont structuré la nuit en trois séances (20h30, 23h30 et 2h), entrecoupées d'indispensables pauses-café. Ce sont 31 films de 25 réalisateurs, en herbe ou un peu plus confirmés, qui chercheront l'adhésion de spectateurs noctambules, dans une ambiance conviviale où l'association Chrysalide (fidèle à son nom de post-cocon) entend montrer de jeunes talents algériens et sensibiliser l'opinion et surtout les décideurs du monde culturel sur un potentiel qui ne demande qu'à éclore à plus grande échelle. On notera ainsi qu'au Maroc, des mesures strictes obligent toute nouvelle société de production à financer un certain nombre de courts métrages de jeunes réalisateurs. En montrant ce que les jeunes Algériens produisent comme fictions et vidéos d'art, avec des moyens de fortune mais une extraordinaire inventivité, utilisant toutes les ressources du numérique, « Génération en courts » postule à devenir une vitrine, un tremplin et une tradition. Aujourd'hui, à partir de 2h30. Filmathèque Mohamed Zinet. Riadh El Feth. Alger. Entrée libre.
