C'était le même spectacle désolant, ce jeudi, au niveau de plusieurs agences postales d'Oran. Les titulaires de compte courant postal ont été nombreux à se donner rendez-vous en cette journée chômée, pour retirer leur pécule. Beaucoup d'usagers venaient du secteur de l'enseignement, après avoir été informés du virement d'une indemnité tant attendue. Une chaîne interminable serpentait à l'intérieur de l'agence El Maqarri, qui a connu récemment un grand lifting. Mais l'espace, beaucoup plus avenant que par le passé, n'est pas devenu plus vaste pour autant, afin de contenir le flux important des clients en nombre sans cesse croissant. Chacun des titulaires de CCP, fin de mois oblige, tenait absolument à retirer son salaire. L'attente pouvait atteindre jusqu'à 20 minutes, car de temps en temps, on entend « la machine est bloquée ». Une phrase lancée par le préposé au guichet. Arrivé au guichet, un client s'est vu refuser le retrait de 30 000 DA en raison de l'insuffisance de numéraires, alors qu'il s'agissait de contenter tout le monde. Mais l'usager n'avait pas son chéquier sur lui pour libeller une somme inférieure. De même qu'il avait déclaré que cette somme lui était nécessaire pour honorer ses engagements. Il a fallu l'intervention du receveur de l'agence pour satisfaire le client. Ce qui ne veut pas dire que le guichetier avait tort. Par ailleurs, les mêmes pannes intempestives n'ont pas épargné l'autre « machine ». Installée, celle-là, dans la cour intérieure de l'agence postale d'El Mnaouer, et autour de laquelle s'agglutine une foule désabusée, une carte à puce à la main. « Ce moyen de retrait d'espèces a été mis en place pour faciliter la tâche aux usagers et leur faire gagner du temps... », a fait remarquer un cadre d'une entreprise publique. Ce n'est qu'aux environs de 11h 30 que la foule a commencé à se disperser. Quoique beaucoup ont dû quitter la chaîne pour d'autres occupations sans doute plus urgentes. La fameuse carte à puce semble encore loin des résultats escomptés. Quoi qu'il en soit, selon certains employés, la recette d'El Mnaouer n'est plus en mesure de faire face à tout cet afflux, dans la mesure où elle est sollicitée par des usagers venant de plusieurs quartiers et même de certaines localités situées à la périphérie de la ville. Les raisons de cet « engouement » pour le bureau postal d'El Maqarri, qui restent inexpliquées, ne sont pas sans poser des problèmes et pour les agents et pour les usagers habitant les quartiers limitrophes.
