Après une accalmie de quelques mois, les travailleurs de l'Algérienne de fabrication de pipes (ALFAPIPE), une entreprise publique économique, ont repris leur mouvement de débrayage, entamé depuis plusieurs semaines. Le licenciement, le 13 juin 2007, d'un membre du syndicat et président du Comité de participation (CP) est derrière ce mouvement de mécontentement. Pour M. Kouidri, le directeur de la tuberie spirale Annaba, signataire du licenciement : « L'assistant chargé des affaires juridiques et assurances est licencié sans indemnité ni préavis pour, entre autres, griefs : organisation d'une mission à Alger sans l'autorisation préalable de l'employeur, utilisation des moyens matériels et humains de l'entreprise pour accomplir la mission citée sans l'accord préalable de l'employeur. » Le même responsable précise qu'il avait préalablement consulté la structure syndicale qui aurait affirmé ne pas être au courant de l'initiative du membre du CP. S'en est suivi le mécontentement des 570 travailleurs et leur débrayage. Ce dernier est à l'origine de la paralysie totale de la production et des expéditions de pipes destinés au gazoduc oléoduc de Sonatrach. Hier, le mouvement des grévistes s'est durci avec l'arrivée des opérateurs privés. Ceux-ci avaient été sollicités pour procéder aux expéditions des tubes sous la surveillance d'un important dispositif de sécurité. « La mission que nous avions effectuée à Alger était urgente. Nos responsables étaient informés. Notre déplacement avait pour but d'alerter les responsables du gouvernement. L'enjeu est un plan de charge important. Il correspond à un marché de 1,5 milliard de dollars, portant fourniture de 1300 km de tubes. Ils sont destinés à la réalisation d'une conduite d'eau pour les régions du Sud dont l'avis d'appel d'offres avait été lancé par le ministre des Ressources en eau », a indiqué M. Aouadi, membre du syndicat de Alfapipe Annaba. Hier en fin d'après-midi, la situation était toujours extrêmement tendue. Alors que certains d'entre eux avaient été interpellés par les gendarmes, plusieurs travailleurs se sont mis au travers des roues des engins de transport. Ils voulaient, par cette action, empêcher l'opération d'expédition et démontrer leur détermination à aller jusqu'au bout de leur mouvement de grève, qu'ils ont qualifié de légitime. Ces expéditions de tube sont destinées aux chantiers du Sud de Sonatrach pour la réalisation de son gazoduc oléoduc Algérie Espagne.
