Les très fortes rafales de vent qui se sont déchaînées dernièrement sur Alger et ses environs n'ont pas occasionné trop de dégâts. Dieu merci, à part quelques toitures arrachées et des arbres déracinés, on n'a pas enregistré de pertes humaines. Au lendemain de la furie violente de Eole, les secouristes (Protection civile, services communaux, Epic) se sont mis à l'œuvre pour déblayer les routes et accès divers. On revient sur un sujet, diriez-vous qui n'est pas d'actualité. Certes, mais qui ne nous interpelle pas moins sur la manière dont s'en sont pris certains de nos Samaritains relevant de la wilaya d'Alger. Des gestes qui donnent le haut-le-cœur. Et le haut-le-corps en même temps. On n'en disconvient pas qu'il fallait désengorger la voie des amas de détritus et des arbres que Dame Nature a extirpés de leurs racines. Mais l'on s'interroge sur ce geste de plus, celui d'abattre nombre d'arbres séculaires dont seulement quelques branches sont mutilées. Une idée nous tarabuste dès lors. Notre auguste Edeval – dotée de quatre pépinières – suit-elle vraiment le patrimoine végétal de la cité dans son processus de développement ou préfère-t-elle fermer l'œil sur les nombreux délits commis par la main de l'homme ? A-t-elle pensé remplacer les arbres décimés ? Cette entreprise de wilaya même qui cultive l'art d'ailleurs de sevrer les jeunes pousse sitôt qu'elle prend la peine de les mettre en terre. On les parachève dès qu'un vent gronde, c'est plus pratique ! On les abandonne à leur propre sort comme c'est le cas de l'avenue Omar Lounès, bordée autrefois de beaux platanes. L'unité Edeval de Bab El Oued qui élit domicile à Bhirat Marengo, au milieu d'une luxuriance végétation, a eu finalement raison de cette belle allée verdoyante et de bien d'autres peu fréquentées par les officiels. On a beau ressasser que notre cadre bâti pâtit de la calvitie végétale – 1m2 par habitant en Algérie et 38 m2 en Chine –, mais l'on ne daigne en prendre soin que le temps que dure un événement ou le passage d'un carrousel de voitures toujours officiel. Dans le sillage, il ne serait pas déplacé de s'interroger sur le rôle de la police de l'environnement. Y a-t-il une âme qui peut m'édifier sur les attributs qui lui sont assignés sur le terrain pour arrêter le massacre des arbres ?
