Les habitants de la localité d'Alliouen et ses environs (commune d'Aokas) ne savent plus à quel saint se vouer pour venir à bout du risque que peuvent provoquer les travaux d'extraction de la roche au niveau de la principale source qui alimente ce village et ses environs. « Notre combat n'a que trop duré pour convaincre les autorités d'intervenir pour mettre un terme au carnage qui se déroule au niveau de cette source. Nos interpellations sont restées lettre morte, mais nous n'allons pas baisser les bras », déclare M. Moussouni président de l'association du village. D'après notre interlocuteur, depuis 2003, date de l'ouverture de cette carrière, les habitants n'ont pas cessé de revendiquer l'arrêt des travaux. D'ailleurs, l'exploitant a été contraint de la fermer en 2005. Toutefois, à la surprise des habitants, en 2006, les travaux d'exploitation ont été repris, cette fois-ci, par un autre entrepreneur, ce qui a envenimé la situation et a nécessité, au début de l'année en cours, l'intervention des services concernés. Selon notre interlocuteur, après avoir constaté les dégâts occasionnés au site (éboulements, pénétration des eaux pluviales à l'intérieur de la conduite d'eau), la commission qui s'est déplacée sur les lieux a ordonné la mise en suspens des travaux jusqu'à ce que l'entrepreneur effectue des travaux pour l'aménagement et le renforcement du sol du site, afin de parer toute éventuelle érosion du sol au niveau de cette carrière. Au grand étonnement des habitants, après plus de 3 mois de l'arrêt des travaux, l'entreprise a redémarré l'exploitation de la carrière sans tenir compte des exigences de ladite commission, relève-t-on. Quant à l'entrepreneur, il a déclaré que l'exploitation de cette carrière répond aux normes requises, et elle ne présente en aucun cas un danger pour cette source d'eau. « Je ne vois pas comment mon exploitation peut mettre en danger la pérennité de la source. Si c'était le cas, les services concernés ne m'auraient pas accordé l'autorisation pour l'exploiter au détriment des habitants de plus de 6 villages qu'elle alimente », avoue cet exploitant. Un dialogue de sourds est entretenu. Le président de l'association est déterminé. « En tout état de cause, nous n'allons pas nous taire jusqu' à la fermeture de cette carrière qui menace de faire disparaître l'unique source qui alimente plusieurs villages de la commune. Cela relève de l'aberration d'aménager une carrière au même endroit où des milliers d'habitants s'approvisionnent en liquide rare et précieux », conclut-il.
