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Un vide inquiétant
La littérature dans le manuel scolaire
Publié dans El Watan le 22 - 09 - 2007

Un colloque international s'est tenu les 5 et 6 septembre 2007 à la Bibliothèque nationale d'Alger (Hamma).
Le thème choisi est captivant, car il a connu un tel boycott qui ne dit pas son nom depuis des lustres : « Le texte littéraire et les valeurs dans le manuel scolaire. » Un sujet qui a toujours relevé du tabou dans presque tous les pays arabes. En Algérie, c'est la première fois que cette problématique est abordée de façon quasi officielle. Quoique les représentants des ministères de l'Education nationale et celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique aient brillé par leur absence. Des universitaires sont venus du Liban, de Syrie, d'Egypte, de Tunisie, du Maroc, de France et d'Angleterre, pour participer avec des communications, dont certaines étaient d'un haut niveau académique. A les entendre dresser le tableau qui prévaut dans leurs pays respectifs, on peut affirmer que le constat est le même dans tous les pays arabes, à l'exception du Liban. Au pays du Cèdre, la littérature (la vraie) a pu se glisser jusque dans les programmes scolaires. Au lycée, les élèves libanais s'adonnent à l'étude d'une œuvre littéraire puisée du patrimoine universel. Dans la patrie de l'immense Jérome K. Jérome (Gibran Khalil Gibran) cela coule de source. D'où d'ailleurs, le dynamisme de sa production culturelle.
Ostracisme
Dans les autres pays, le texte littéraire est réduit à la portion congrue. Les intervenants ont tous soulevé le poids préjudiciable du monopole étatique sur la conception, la confection et la diffusion du manuel scolaire. Il n'y a de place que pour le discours officiel. Afin de bien le verrouiller, les autorités compétentes battent le rappel de pédagogues de service. Ils sont triés — non pas pour leurs compétences ou leur production intellectuelle — mais sur le volet de la docilité et du conformisme idéologique. Il suffit qu'ils soient allergiques à des sommités de la littérature locale ou universelle pour que les noms et les œuvres de ces dernières soient mis hors de portée du public scolaire. L'exemple type nous arrive d'Egypte. La conférencière a cité le cas de Taha Hussein, exclu des programmes après avoir trôné pendant des décennies. Ses idées modernistes estampillées d'universalité n'ont pas la cote chez les directeurs de conscience d'Oum Eddounia. Notre pays ne réalise pas des prouesses en la matière. Allez demander à un étudiant préparant son magistère en Lettres de vous citer des noms et des œuvres lues d'écrivains algériens. Peine perdue. Il a subi durant sa scolarité, les effets néfastes du rouleau à effacer les hommes de lettres du paysage éducatif. Dans son discours d'ouverture, Amin Zaoui, écrivain et directeur de la BN, a livré un vibrant plaidoyer pour l'ouverture de l'école sur le patrimoine littéraire national et universel. Il mettra l'accent sur les valeurs transmises par le biais du texte littéraire (le vrai) : la liberté, la tolérance, l'ouverture sur autrui, la paix , l'amour. Pour leur part les Marocains et les Tunisiens ont abordé l'épineux problème du statut social de l'enseignant. Selon eux il y a des enseignants qui ne peuvent même pas s'acheter un livre. Ils végètent ainsi dans la sous-alimentation intellectuelle. Le pire des fléaux ! Ce constat est relayé par la salle. Certains parmi l'assistance ont témoigné de leurs salaires de misère. Ils ont profité pour dénoncer l'appauvrissement dont est victime l'enseignant algérien. Ce qui n'habilite pas — toujours selon ces témoignages — à nourrir leurs élèves des valeurs véhiculées par les belles œuvres littéraires. Cet argument —la cherté de la vie — n'a pas drainé l'unanimité. Un enseignant a affirmé —à juste titre — qu'il est dans l'obligation d'alimenter son esprit et sa curiosité intellectuelle afin d'en nourrir ses élèves. En d'autres termes, le livre de littérature est l'oxygène de l'enseignant. Que vaut-il professionnellement parlant s'il ne dispose pas d'une bibliothèque personnelle ? N'est-ce pas là un outil de travail incontournable ? A la suite de la communication de Ameur Makhlouf, universitaire et vieux routier de l'enseignement de la langue arabe, les langues se sont déliées. Il a traité plus particulièrement du livre d'arabe de 1AS édité en 2006. Selon lui, le manuel est truffé d'imperfections. « Des fautes trop élémentaires pour les imputer à l'incompétence des concepteurs », dira-t-il. Quant à son contenu, il va sans dire que le texte littéraire est pratiquement absent. Il s'indignera de l'ostracisme qui frappe nos hommes de lettres et dénoncera l'archaïsme de la méthode employée pour concevoir et enseigner la langue arabe. En réponse à toutes ces critiques, un universitaire algérien membre de la CNP (commission nationale des programmes), a tenté de défendre le travail de ses collègues concepteurs. Il lancera à la cantonade : « Personne ne nous a imposé de ligne à suivre. Nous n'avons reçu d'ordre ni de Bush ni de Tony Blair. » Cette phrase a réveillé la salle. La responsable de l'association Ikhtilef pour la promotion de la littérature lui a répondu sèchement : « La médiocrité n'indispose nullement les deux personnalités que vous venez de citer. Ils n'ont pas besoin d'intervenir pour nous l'imposer. » A la fin du colloque, une proposition de recommandations a été soumise à débat pour approbation. Espérons que les leçons de ce colloque international seront portées à qui de droit : les autorités des pays arabes en charge de l'éducation scolaire et de la culture. La réhabilitation de la littérature, dans toutes ses expressions, poésie, romans, nouvelles, théâtre, est la seule voie de salut pour les peuples arabes s'ils veulent promouvoir leurs cultures.
PS. Vu son importance, nous reviendrons sur ce thème.


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