Plusieurs containers de pomme de terre importée ont été saisis samedi dernier au port d'Alger. C'est ce que nous avons appris hier de source digne de foi. Il s'agit, selon notre source, de près de 3000 t de pomme de terre de très mauvaise qualité importée de Turquie. « Ce produit est plein d'insectes doryphores, appelés aussi leptinotarses, qui parasitent la pomme de terre. C'est un insecte mis en quarantaine et interdit d'entrée en Algérie », explique la même source. Encore des millions de dollars jetés à la poubelle. La saisie de cette quantité de marchandise a eu lieu grâce à la vigilance des services phytosanitaires. Il semble que certains importateurs, avides de gain facile, veulent profiter de l'opportunité de la défiscalisation de la pomme de terre importée pour inonder le marché même avec une marchandise pourrie. En effet, après la pomme de terre destinée à l'engraissement des porcs canadiens, voilà que des importateurs sans scrupule importent des produits infestés. Pourquoi autant de gaspillage ? Pourquoi importer un produit qui dans d'autres pays est destiné à l'alimentation animale ? Ces importateurs ont-ils un peu de respect pour les Algériens ? Décidément, ils sont rares ceux qui ont encore de l'estime pour le consommateur algérien, victime déjà du diktat des spéculateurs. Conscients que l'exemption des droits de douanes et de la taxe sur la valeur ajoutée des opérations d'importation de la pomme de terre est de courte durée, les importateurs semblent vouloir engager une course contre la montre pour plus de millions de dinars. Cette saisine, rappelons-le, est la deuxième depuis l'entrée en vigueur de la décision portant sur la suppression des taxes à l'importation de la pomme de terre. Une mesure prise en vue de compenser l'insuffisance de cet aliment très demandé et de réduire son prix qui a dépassé la barre de 50 DA/kg. Au début du mois en cours, les services du contrôle au niveau de la direction du commerce de la wilaya d'Alger avaient procédé à la saisine de 10 t de pomme de terre canadienne avariée. La marchandise a été récupérée sur le marché de gros des Eucalyptus (ouest de la capitale) et son propriétaire a été verbalisé pour vente de produit périmé. Il a été présenté au procureur de la République.
