Etait-il prévisible que les négociations de vendredi à New York ne donnent rien ? Oui, car les positions de Belgrade et de Pristina sont très antagonistes. En fait, Belgrade a montré qu'elle pouvait aller loin en reconnaissant une large autonomie au Kosovo, sous la forme d'une co-souveraineté avec une souveraineté serbe symbolique. Mais même avec cette formule il n'y a pas le moindre espace de compromis Est-ce que l'accession du Kosovo pour le printemps 2008 est finalement inévitable ? Personne ne peut prétendre contrôler le calendrier du dossier du Kosovo. On pensait que tout serait réglé fin 2006. Et à chaque fois l'échéance est repoussée. On dit que les Albanais s'impatientent, mais ce n'est pas exact. La société albanaise en a marre et a compris que l'indépendance ne réglera pas tous ses problèmes. Par contre les politiques albanais, eux, contrôlés par les Occidentaux (par le biais financier et parce qu'ils traînent des dossiers chargés), ces politiques-là usent de la rhétorique : " Si on ne reconnaît pas l'indépendance, ça va éclater ", " Attention à la colère des Albanais ", etc. Ce n'est que de la rhétorique jusqu'ici, mais il est possible qu'interviennent des marginaux pour accroître la pression. Quel est le poids réel de Poutine dans les négociations ? L'idée de la solidarité slave ou orthodoxe est un conte pour enfant. Ce n'est pas sérieux. Depuis 2006 on se posait la question de savoir quelle contrepartie attendait la Russie qui, en fait, tenait sa position juste pour montrer sa puissance. Les choses n'étaient pas claires. Maintenant, on sait que si elle obtient une contrepartie - sur le dossier de la Corée du Nord par exemple - la Russie laissera vite tomber les Serbes. Et l'élection présidentielle en Russie ne changera pas la donne car il ne s'agit pas d'une position personnelle de Poutine mais c'est une position qui s'inscrit dans le recouvrement par la diplomatie russe d'un statut important sur la scène internationale. (http://balkans.courriers.info)
