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Un pontificat exceptionnel
Jean-Paul II, 26 ans de règne, malade et toujours là « Le mieux est l'ennemi du bien »
Publié dans El Watan le 11 - 11 - 2004

Aux cardinaux qui ont osé évoquer sa démission de ses fonctions papales, il y a quelques mois, Jean-Paul II, 264e évêque de Rome, élu en 1978, leur opposa cette réponse pleine de subtilité : « D'accord, mais à qui vais-je remettre ma démission ? » Avec cette pointe d'humour qui le caractérise, le pape a mis dans l'embarras ses contempteurs. Comme on le constate, malgré la maladie qui le ronge, le pape sait rester ferme sur les questions fondamentales, notamment au sujet d'un mandat que beaucoup voudraient bien voir écourté.
Face à la détérioration de son état de santé, certains même de ses proches lui ont suggéré de quitter le saint-siège. La détermination de Karol Wojtyla n'a pas été entamée par la maladie de Parkinson et il le fait savoir à travers de multiples messages adressés à tous les catholiques du monde et ils sont près de 2 milliards. A 84 ans, le pape donne l'image d'un homme âgé, fatigué, malade mais qui continue néanmoins à assumer son rôle à la tête de l'Eglise. Cela fait presque un quart de siècle qu'il préside au gouvernement de l'Eglise catholique avec plus de cent voyages internationaux, d'innombrables discours, tant de personnages rencontrés, des béatifications et des canonisations par centaines, sans compter le rituel de la place Saint-Pierre... Mais au-delà de ces performances, l'ex-archevêque polonais de Cracovie, Karol Wojtyla, ex-champion de ski et de canoë, est sûr d'avoir exercé un pontificat exceptionnel. N'a-t-il pas subi, en étant jeune, les rigueurs du régime communiste et son avènement à Rome a été perçu comme un défi face à la junte régnante à Varsovie. Le futur pape a vécu dans sa chair les dépassements du régime de fer de l'époque et il l'a si bien décrit dans ses livres... Exceptionnel son mandat ? Sûrement, parce qu'il a su restaurer une Eglise ébranlée par le concile Vatican II en renforçant sa présence dans la société. Et tout cela à une époque de l'histoire marquée par de grands bouleversements comme la chute du mur de Berlin, la fin de la guerre froide, supplantée par l'hégémonisme américain et l'avènement du néo-libéralisme et bien évidemment l'attaque terroriste contre les Etats-Unis qui restera, sans doute, le fait marquant de ce début de siècle... Les promoteurs de l'image qui ont contribué à le surmédiatiser, des années durant, sont face à un dilemme. Faut-il représenter régulièrement la vision d'un pape souffrant et qui déteint grandement sur un monde qui a peur de la maladie, de la souffrance et de la mort ? A défaut donc de le voir suivre le chemin de Célestin V qui dut claquer la porte le 13 décembre 1294 face aux ambitions de son successeur Boniface VIII, les adversaires du pontife doivent s'armer de patience, même si dans leur for intérieur, ils savent que le pape a de plus en plus de difficultés à se mouvoir et à apparaître en public. Il devient difficile pour lui de faire passer un message clair et intelligible. Pis encore, ses postures et ses balbutiements sont la cible de moqueries. Car au-delà des sarcasmes, c'est plus le symbole qui est visé.
Un mal évolutif
A 84 ans, jusqu'où le pape peut-il tenir le coup ? Ses médecins traitants estiment qu'on est à un stade évolutif plus marqué de la maladie de Parkinson, qu'il a contractée à l'âge de 75 ans. « C'est à cette époque qu'il aurait dû se retirer, comme tous les évêques sont invités à le faire depuis Vatican II », avaient noté les observateurs bien au fait des coulisses vaticanes. Le refus de Jean-Paul II renforça le pouvoir d'une administration de plus en plus conservatrice... Nouveau « prisonnier du Vatican » le pape en devint la victime... La maladie fit son lit depuis en l'affaiblissant considérablement. Le professeur Peter du collège de Londres considère qu'« on est au stade où il a des troubles de la parole importants, des difficultés pour s'alimenter. Les mots sont dans sa tête, mais il n'arrive pas à les prononcer de façon intelligible ». Son médecin traitant admet que « tout au long de la maladie, son traitement a été sous-dosé afin d'éviter des effets secondaires nuisibles, notamment lors de ses sorties publiques ». Son voyage, le 102e, le souverain pontife l'a effectué en septembre dernier en Slovaquie, où il a paru exténué, n'arrivant plus à marcher ou à tenir debout. Pour ses admirateurs, « ce pape malade et douloureux est porteur d'un message spécifique de courage et de volonté ». Cette souffrance expose tout le monde, c'est le pendant spirituel de Muhammed Ali, l'ancien boxeur, également atteint de la maladie de Parkison, et qui, tout tremblant, a porté la flamme olympique à Atlanta en 1996.
Une succession d'accidents
La première hospitalisation date de l'attentat du 13 mai 1981. Une intervention de 6 heures sera nécessaire et il faudra procéder à l'ablation de certains organes touchés par la balle meurtrière. Le pape guérit et rentre au Vatican le 3 juin 1981. Il est hospitalisé de nouveau le 20 juin pour une infection, séquelle de sa première opération. Il est opéré le 15 juillet 1992. Le pape est opéré d'une tumeur bénigne à l'intestin. Il quitte la clinique le 26 juillet. Le 11 novembre 1993, le pape glisse accidentellement dans la salle des Bénédictions du Vatican. Sur les marches du podium, à la fin d'une audience de la FAO, il se luxe l'épaule droite. Il est hospitalisé pour la quatrième fois. Le soir du 28 avril 1994, Jean-Paul II tombe dans sa salle de bains et se fracture le col du fémur de la jambe droite. Il est opéré le 29 avril et quitte l'hôpital au bout d'un mois. Désormais, il a des difficultés à marcher, il s'appuiera sur une canne. Le 6 octobre, c'est une appendicite qui nécessite une hospitalisation. Le pape est opéré le 8 octobre. Le 12 juin 1999, lors de sa visite dans son pays natal, la Pologne, il tombe dans la salle de bains de la nonciature de Varsorvie et se blesse à la tête. La blessure nécessite trois points de suture. En mars 2002, une arthrose du genou droit l'oblige à renoncer au lavement des pieds du jeudi saint...
La voix de la paix
Chantre de la paix, le pape s'est opposé à la guerre du Golfe et a mis en garde contre celle du Kosovo. Il a revendiqué le droit des Palestiniens à un Etat. La paix et la compréhension entre les peuples furent son combat de toujours, de même qu'il s'est montré sensible aux souffrances des peuples soumis aux guerres, à la famine et aux embargos. Initiatives louables s'il en est mais qui restent au stade de vœu... pieux. La connexion des intérêts économiques de l'Occident donne l'illusion de compatir, en mettant en avant les effets dévastateurs des guerres et des injustices, sans en aborder les causes profondes, c'est dire que l'Eglise a toujours été du côté du plus fort. Le saint-siège est riche et dispose d'un patrimoine considérable, grâce aux accords de 1929, par lesquels l'Italie fasciste dédommagea le Vatican de la perte des anciens Etats pontificaux. Les institutions bancaires du Vatican ont connu sous ce pontificat des scandales retentissants, dont celui de la banque Ambrusiano qui coûtèrent des centaines de millions de dollars à l'Eglise catholique. Mais face à cette grave dérive, le pape se confina dans un silence religieux. Il fut plus loquace lorsqu'il s'est agi de demander pardon au nom de l'Eglise catholique aux victimes de l'inquisition, de la guerre de religions et du silence, devant les violations des droits de l'homme. Le mea culpa s'adressant aux chrétiens et aux juifs a, par un bizarre raccourci historique, omis la terrible période des Croisades, et l'évangélisation forcée aux Amériques avec les conquistadors et en Afrique... Intervenant régulièrement dans des thèmes politiques, le pape ne manque pas de condamner la mafia, l'avortement et l'homosexualité. La Constitution européenne n'a pas l'heur de lui plaire. Il l'a dit publiquement, en exprimant sa déception pour l'absence de référence au christianisme dans le préambule de la Constitution. « Je remercie ceux qui ont défendu les racines chrétiennes de notre continent. On ne peut pas couper les racines de nos origines. » Déjà, un clin d'œil allusif à la Turquie musulmane qui s'efforce de rejoindre la communauté européenne. Récemment, le souverain pontife « recommande, sans ambages, d'éviter les mariages entre catholiques et musulmans. Ils sont trop à risques », ce qui a provoqué une grande polémique au sein de « la communauté musulmane d'Italie qui ne comprend pas qu'on puisse mettre de l'huile sur le feu », dans un environnement de plus en plus islamophobe... A 84 ans, et en tant que sportif qui se respecte, Karol a sans doute battu le plus grand nombre de records au crépuscule de sa vie. Le prélat sportif et l'ancien travailleur des usines Solvay à Cracovie, restera, le pape qui a traversé les périodes les plus mouvementées de ce siècle déclinant, où la mondialisation a eu raison des idées nobles et simples. La nomination au sein d'une commission du Vatican en qualité de conseiller de Michel Camdessus, ancien directeur du Fonds monétaire international, suffit à faire douter qu'elle puisse être le porte-parole des pauvres et des opprimés, que pourtant le pape ne manque pas de mettre en valeur à chaque occasion... Star entre les stars, le pape détrône les icônes dans les églises et le crucifix dans la plupart des foyers. Wojtyla, le petit évêque de Cracovie, est entré dans l'histoire depuis longtemps.


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