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La pérennité de l'œuvre de Camus et de Kateb
Colloque sur l'Algérie à Perpignan
Publié dans El Watan le 15 - 10 - 2007

En fin de compte, c'est le regard de deux hommes d'aujourd'hui qui demeurera de ces échanges d'une journée de réflexion. Celui du journaliste écrivain Jean Daniel, le seul dans l'assemblée à avoir connu les deux écrivains, et celui de l'universitaire Benamar Mediène qui a consacré une prodigieuse biographie à Kateb Yacine.
Perpignan (France) : De notre envoyé spécial
Jean Daniel, dès l'ouverture des travaux de ce troisième Festival « Lire en Méditerranée », a trouvé le ton juste. Il a su faire entre l'actualité du cinquantenaire du prix Nobel remis à l'écrivain en 1957 et l'attachement au pays. Il rappela le discours prononcé à cette occasion à Stockholm. Camus, en remerciant l'auguste assemblée, avait rappelé, avec sa distinction naturelle, que l'hommage rendu l'est à un « Français d'Algérie » : « En une seule première phrase, Camus fait référence à une origine contestée alors. » Cette expression, alors que la France a mis sa force militaire pour venir à bout du soulèvement, signifie la « fierté et la fidélité » de l'auteur de L'Etranger à sa terre dont, dans son douloureux exil, il savait qu'elle était perdue. « Camus avait fait son deuil de l'Algérie française », explique le directeur du Nouvel Observateur : « On ne le sait pas assez, mais dès les tueries du 8 mai 1945, il l'avait compris. Il avait essayé avant guerre de dire et construire une Algérie multiple avec les écrivains de l'époque : Feraoun, Mammeri, Roblès… » Mais Camus avait ensuite mesuré son impuissance face aux deux belligérants que plus rien ne pourrait réunir. « Il a pris acte que la violence conduit peu à peu à oublier la raison pour laquelle elle a débuté, menant à l'injustice ». Jean Daniel a connu le Camus des temps difficiles des années 1956/1957, où, déchiré, il s'était enfermé dans un silence dont on n'a pas compris tout le sens humaniste, mais qu'on gagnerait certainement aujourd'hui à analyser, dans une Algérie que les démons n'ont pas quittée. C'est d'ailleurs tout le sens du dernier livre de Jean Daniel consacré à Camus et sous-titré : « Comment résister à l'air du temps ? » C'est Benamar Mediene qui eut la responsabilité d'évoquer la vie et l'œuvre de Kateb Yacine qu'il a bien connu. Il fit le portrait de l'auteur de Nedjma, le « rebelle », en le croisant avec celui de Camus, « l'homme révolté ». « Leur point commun, c'est la puissance de séduction. Ils sont des séducteurs en eux-mêmes par le simple rayonnement qu'ils dégagent ». Séducteurs, mais, « comme les chats, ils sont des insoumis. Ils ont un orgueil superbe, insolent, ils ont l'orgueil de la provocation ». L'émotion suscitée par cette phrase gagne l'amphithéâtre accroché aux lèvres de l'universitaire. « De leur vivant, ils sont des mythes. Ils sont vivants, réels, politiques, ils traînent dans leurs textes une quantité de symboles qui les transcendent, mais ils sont toujours à hauteur d'homme ». Là, tout est dit : ils restent humains, eux dont les mots ont touché les voûtes célestes. « Camus et Kateb sont des êtres magnifiques parce qu'ils nous rassemblent. » L'éditeur au Seuil Louis Gardel (qui publia notamment les œuvres de Tahar Djaout auquel le colloque rendit hommage) eut ces mots qui sonnent comme une conclusion à une journée de débat : « Camus et Kateb ont fonctionné à l'indignation, laissant ce message : ‘'Dites votre vérité, et pas les vérités du moment''. » C'est presque une feuille de route léguée à la postérité.


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