De nombreux établissements scolaires à travers la wilaya souffrent, depuis la rentrée scolaire, d'un manque flagrant de professeurs, particulièrement dans la filière des mathématiques. A El Kerma, à Chteibo et à travers tant d'autres localités de la région, les chefs d'établissements et les associations des parents d'élèves se retrouvent face à une situation inextricable. Pour la direction de l'Education, la pénurie s'explique, en partie, par le manque de professeurs spécialisés en mathématiques ; ceux formés sont tous en poste. Du côté de la fonction publique, la réglementation en vigueur stipule et exige explicitement un diplôme en la matière, soit un D.E.S (diplôme d'enseignement secondaire) ou une licence en mathématiques. Cette disposition, certes réglementaire, fait que de nombreux élèves sont sans professeurs de mathématiques depuis la rentrée. Certains parents, en désespoir de cause, et tentant malgré tout de combler ce déficit de l'école publique, se sont carrément rabattus sur les cours particuliers, mais ce n'est pas tous les élèves, ni tous les parents qui peuvent se permettre une telle option. Ceci étant dit, pour rester pragmatique, dans tous les pays du monde, lorsqu'une disposition réglementaire pénalise, porte préjudice où tout simplement ne trouve pas une application équitable et pratique sur le terrain, elle est systématiquement contournée par une autre disposition légale, universellement admise, qu'on appelle « dérogation ». Pourquoi les responsables en charge du secteur de l'éducation et ceux de la fonction publique n'useraient-ils pas de cette disposition pour permettre aux ingénieurs et autres licenciés dans les matières scientifiques d'assurer cette fonction, même à titre transitoire, pour ne pas pénaliser des centaines, si ce n'est plus d'élèves ?
