Après avoir été accusés de traîtrise et d'avoir non seulement fait exprès d'amputer un couplet de l'hymne national, mais d'avoir aussi reçu de l'argent en contrepartie, les deux inspecteurs de l'éducation, incriminés, affirment leur innocence et l'implication directe du ministre dans l'adoption des programmes consignés dans les manuels scolaires. S'exprimant dans les colonnes de notre confrère Djazaïr News, les deux inspecteurs, en l'occurrence Mohand Cherif Amirouche et Fritesse Ahmed, soulignent qu'un agrément officiel a été apposé sur l'édition des manuels scolaires, notamment celui de l'éducation civique, destiné aux élèves de cinquième année, cité dans l'affaire de l'hymne amputé. « C'est le ministre en personne qui a délégué le directeur général de l'Institut national de la recherche sur l'éducation, Baghdad Lakhdar, pour agréer ce manuel qui a été présenté à trois commissions de lecture différentes placées sous la coupe de la commission nationale d'agrément dépendant des orientations directes du ministre Boubekeur Benbouzid, les mêmes orientations que nous suivons nous aussi à notre niveau », explique M. Amirouche, qui note que ladite commission a fait une évaluation favorable sur le contenu du manuel sans aucune mention sur l'amputation du couplet. Le directeur du projet, M. Amirouche, souligne que le manuel de cette année a été en totale conformité avec les orientations touchant le manuel de 5e année de l'année 2006 qui, faut-il le souligner, ne contenait aucun hymne ni chanson patriotique. Pour l'auteur du manuel, M. Fritesse, le délai octroyé par la tutelle pour mettre à jour l'ouvrage a été trop court, « la technique d'impression impose de proposer un nombre de pages en doublant le chiffre 16, j'ai donc proposé un manuel à 64 pages, mais la commission a imposé 96 pages en incluant les chansons patriotiques en vue d'encourager la fibre patriotique chez l'élève, nous n'avions donc que 7 jours pour tout corriger et préparer », et à M. Amirouche de rétorquer : « Je dis à ceux qui nous accusent de traîtrise que nous avons travaillé selon les orientations de Benbouzid. » M. Fritesse indique que l'ouvrage de référence d'où a été extrait l'hymne Kassamen sans le couplet en question est le manuel de l'éducation artistique de l'enseignant de sixième année, édité pour l'année scolaire 1985/1986, ainsi que sur la base d'un ouvrage édité par le Fonds national pour la promotion des arts et des lettres conçu en 2002 par un ancien du secteur de l'éducation Mohamed El Hacène Foudala. Ceci en notant que le ministère de l'Education vient de distribuer dans les écoles un CD audio dans lequel est repris l'hymne national sans le couplet sur la France. « Un CD qui a été édité grâce au partenariat entre l'Institut national de l'éducation et l'Institut national de musique sous la houlette de la commission nationale de musique. Alors si on me traite de traître, comment qualifier alors ceux qui ont édité ce disque ? », s'interroge l'inspecteur Fritesse. Ce dernier précisera que la seule remarque consignée dans le rapport de la commission de lecture a été de noter les chansons et chants patriotiques dans l'annexe du manuel.
