C'est assurément l'un des trois dadas du wali de Constantine et des autres officiels de la wilaya -les autres étant le viaduc et le tramway-le téléphérique sera, sauf impondérables, inauguré le 27 décembre prochain. Entamés en avril dernier, les travaux de cette réalisation de haut vol n'auront duré que neuf mois, le jour de sa livraison, selon M.Dakkar, un des chargés du suivi du projet. Les hommes en bleu de chauffe, recrutés localement à 100%, nous assure-t-on, pour les travaux d'infrastructure, de génie civil et de construction, ainsi que leurs homologues suisses de l'entreprise Garaventa, en charge de la pose des pylônes et de tout ce qui est mécanique et électronique, triment H24 au chantier sous le régime du travail posté en vue d'être dans les délais. Au point où en sont les choses, neuf pylônes, une sorte de grands piliers métalliques auxquels seront suspendus les câbles devant transporter les cabines, ont déjà été implantés. Il n'en reste qu'un dont la pose, quelque peu délicate techniquement parlant,étant donné que la plate-forme sur laquelle il sera consolidé doit être construite sur un sol rocheux se trouvant dans un ravin. Cela nécessite un surplus d'efforts pour, principalement, le forage sur lequel les équipes s'échinent inlassablement, mais l'achèvement de l'ouvrage n'est qu'une question de jours, selon notre source. Pour en venir à l'aspect fonctionnel du téléphérique, celui-ci sera doté de 33 cabines, chacune d'elles peut contenir 15 personnes et assurer la navette ou rotation en seulement quatre minutes. Une petite arithmétique nous apprend qu'une cabine peut transporter 2 000 passagers en une heure de temps sur un parcours de 2 km à vol d'oiseau, soit 7km linéaires environ. Trois stations ont été prévues pour ce faire : Tatèche Belkacem (ex-rue Thiers), la station intermédiaire qui se situe près du CHU Benbadis et la troisième à la cité Emir Abdelkader. Une autre station, encore au stade de projet, devrait être conçue plus en amont, et devrait relier les hauteurs de Bekira à Djebel Ouahch. D'un autre côté, cet ouvrage d'art, mis à exécution par la Sapta et le Métro d'Alger avec le concours du bureau d'études A.A.Bouhired sera, à n'en pas douter, d'un apport esthétique et touristique certain, car les cabines, au cours de leur navette, surplomberont le pont suspendu, les gorges du Rhummel, le nid d'aigle qu'est le massif rocheux, ainsi que le maquis de Djebel Ouahch. Sur un plan pratique, le téléphérique contribuera, non moins certainement, à désengorger le trafic routier d'une ville qui étouffe.
