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Après l'échec du processus de Barcelone
Un projet d'union aux contours flous
Publié dans El Watan le 12 - 11 - 2007

Est-il réalisable de fédérer, dans une union méditerranéenne, des pays ayant des économies aussi inégales ? La question a fait débat lors d'un colloque sur les « enjeux de l'union méditerranéenne » organisé la semaine dernière par le Cercle de réflexion autour de l'entreprise (CARE ) en collaboration avec le Cread et les quotidiens El Watan et El Khabar.
L'initiative de l'union méditerranéenne fait grincer des dents. Il est difficile, a souligné Mouloud Hamrouche, ancien chef du gouvernement, de faire adhérer les Algériens à cette idée car ils portent en eux toutes les déceptions. "L'Algérie a une longue expérience des choses qui n'aboutissent pas", assène l'ancien chef de file des réformateurs. Beaucoup ont souligné lors de ce séminaire les obstacles économiques et politiques qui pourraient barrer la route à ce projet cher au président français. L'union méditerranéenne risquerait ainsi d'être rangée au rayon des illusions perdues au même titre que le processus de Barcelone, l'Euromed ou la PEV. Il est cependant difficile de porter un jugement sur un projet ayant des contours aussi flous. D'emblée, certains participants ont tenu à souligner que l'idée d'union méditerranéenne ne collerait pas avec une Europe forteresse. "L'Union européenne fait preuve d'un égoïsme inutile. Nous ne parlons pas le même langage", a souligné M. Reda Amrani, consultant en économie. Jean Louis Guigou, délégué général de l'IPEmed, qu'on dit proche de Nicolas Sarkozy, a précisé qu'une Union méditerranéenne de "blonds aux yeux bleus" ne pouvait être envisageable. Plus que tout, la méfiance qui semble s'être installée entre les deux rives de la Méditerranée risquerait de faire capoter le projet. L'un des exemples qui illustre le mieux cette situation est celui de la question énergétique. " Les uns veulent diversifier leurs sources, les autres leurs clientèles. Il y a là tous les syndromes de la méfiance ", a constaté Jean Pierre Hansen, directeur général de Suez. Dans une allusion à la directive européenne sur l'énergie, Amor Khelif, spécialiste en énergie, a estimé que " depuis une douzaine d'années, tout ce qui constituait une certaine sécurité a été démantelé". Et d'enchaîner : " Quand on demande la sécurité énergétique, les Européens n'avaient pas tort mais c'est surtout des compagnies américaines qu'il fallait se méfier. " Mustapha Faid de l'Observatoire méditerranéen de l'énergie (OME) estime qu'il ne faudrait plus considérer les pays du Sud comme de simples pourvoyeurs en énergie. Le secteur de l'énergie pourrait, selon lui, constituer un élément moteur de cette union méditerranéenne. L'Algérie pourrait ainsi jouer un rôle central dans la mesure où il est le premier exportateur d'hydrocarbures en Méditerranée en 2006 dont 61% par gazoduc. Il est le troisième fournisseur de l'UE après la Russie et la Norvège. Notre pays compte arriver à une capacité de livraison de 85 m3 à l'horizon 2010. En tout et pour tout, l'Europe détient 70% de son pétrole et 90% de son gaz de l'Afrique du Nord.
Disparités entre les pays des deux rives
L'autre obstacle à la création d'une union méditerranéenne réside, selon M. Saleheddine Ladjimi, président de la Banque internationale arabe de Tunisie (BIAT), dans la non-convertibilité de la monnaie. " Je ne comprends pas pour quelle raisons, pour venir en Algérie, je dois avoir des euros en poche ", a-t-il lancé. Le président de la BIAT préconise, pour la création de l'union méditerranéenne, la mise en place d'une base de données pour la région, la création d'un grand marché ainsi que le rapprochement des entreprises sans la volonté de l'Etat. Charles Mihaud, président du groupe Caisse d'épargne estime, pour sa part, que l'aboutissement du projet de l'union méditerranéenne passe par l'application des mêmes règles. D'autres intervenants mettent en avant les disparités entre les pays de la rive nord et ceux de la rive sud de la Méditerranée. Alors que le PIB dans les pays du sud est inférieur à 5000 dollars, il dépasse les 10.000 dollars dans les pays européens. Tandis que les pays du sud enregistrent un taux démographique de 2%, ceux du nord comptent à peine 0.4%. La puissance d'électricité est de l'ordre de 300 gigawatts dans le nord contre seulement 104 gigawatts dans le sud de la Méditerranée. Par ailleurs, 30% de la population active du sud de la Méditerranée dépend de la production agricole contre seulement 3% au nord. Les pays du sud dépendent ainsi commercialement et technologiquement du nord. Si certains estiment que ces différences devraient créer une complémentarité entre les pays des deux rives de la Méditerranée, d'autres considèrent que cela va encore creuser l'écart et créer une situation de " paternalisme " des pays européens envers les pays du sud.
Un partenariat à intérêts croisés
Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), craint que les entreprises perdent de leur " énergie créatrice ". " Nous sommes contre le fait de transformer notre pays en comptoir des produits qui viennent d'ailleurs. Le secteur des Pme-Pmi dans les trois pays du Maghreb reste faible. Il faudrait plutôt renforcer le partenariat ", plaide-t-il. Les divergences des pays méditerranéens (à l'exemple de l'Algérie et le Maroc sur la question du Sahara occidental) pourraient également représenter une pierre d'achoppement à l'union méditerranéenne. Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères, propose une approche différente de celles qui ont été faites jusque-là. " La porte est ouverte pour une approche par projet. Si un pays est en désaccord avec un autre pays, il peut ne pas participer au même projet ", tranche-t-il. C'est là l'esprit même de la phrase de Sarkozy selon laquelle " l'union méditerranéenne doit être à géométrie variable ". Pour M. Védrine, " le processus de Barcelone a été fait dans un moment d'optimisme lié au processus de paix entre Israël et l'Autorité palestinienne. Mais au dixième anniversaire du processus en 2005, personne n'est venu. C'était là une preuve d'échec indéniable ". Aujourd'hui, l'on estime que si la politique n'arrivait pas à unir les pays méditerranéens, peut-être que l'économique y réussirait. Des experts estiment néanmoins que le mal est également en nous. " Nous ne sommes pas dans le mouvement, nous subissons les répliques de ce mouvement ", a déclaré M. Hamrouche. Mourad Boukella, chercheur au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread), considère que " si l'Algérie ne fait pas une refondation (systèmes éducatif, bancaire…), nous aurons raté notre intégration ". Nassim Kerdjoudj, jeune opérateur, membre du cercle de réflexion autour de l'entreprise, estime que ce qui nous fait défaut est la position attentiste. " Au lieu d'attendre qu'on vienne nous offrir de l'aide, posons les jalons de cette union méditerranéenne ", assène-t-il. Optimiste, il considère que l'union méditerranéenne devrait instaurer entre les pays des deux rives de la Méditerranée une nouvelle façon de nous regarder au-delà du calcul des " risques pays ".
Les recommandations
Le CARE et le Cercle des économistes ont organisé en Algérie le 3 novembre 2007 une réunion sur les enjeux de l'Union méditerranéenne. Trois conclusions se dégagent de ces travaux : n Nous décidons de pérenniser nos travaux en proposant à d'autres centres de réflexion, issus des pays voisins de se joindre à nous. Nous nous fixons pour objectifs dévaluer régulièrement la qualité et la faisabilité des propositions issues des milieux politiques. n Nous sommes persuadés de la nécessité de la libre circulation des personnes et de la libération des échanges des biens et des services ainsi que des capitaux. n Nous proposons en tout premier lieu de créer une institution financière spécialisée euro-méditerranéenne permettant de renforcer la visibilité sur les projets de l'Union méditerranéenne, ainsi qu'un effet de levier pour un projet de développement.


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