Lors de son meeting tenu dans la matinée d'hier devant le siège de son parti au chef lieu de daïra de Naciria, Karim Tabbou, premier secrétaire du FFS, est revenu sur « les cas d'injustice dont fait l'objet son parti depuis le début de la campagne électorale », en prévision des prochaines élections municipales du 29 novembre. « A Ouargla, notre meeting devant se tenir à la salle omnisports a eu lieu à la dernière minute dans une kheima », déclare-t-il devant un auditoire impressionnant. M. Tabbou n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger le ministère de l'Intérieur, lequel est considéré comme le seul responsable de tous les dépassements signalés. « Nous avons lancé un grand défi au ministre qui se comporte comme un commissaire dans la gestion du dossier des élections », assène-t-il avant de souligner les cas d'« atteinte à la réglementation en vigueur dans la confection des listes APW du FLN et du RND de Relizane ainsi que la liste APW du RND de Béjaïa ». S'agissant des listes présentées par le plus vieux parti de l'opposition pour les échéances électorales du 29 novembre, l'intervenant dira : « En s'acharnant contre nos listes APW de Chlef, de Jijel, de Skikda et d'Oran, le pouvoir veut nous fixer dans la seule région de Kabylie en faisant en sorte que ce soit le fief de notre formation politique. » « Néanmoins, le fief des Algériens est le pétrole de Hassi Messaoud », rétorque-t-il. Réagissant aux manipulations et aux rumeurs qui circulent au sujet de la crise qui secoue le parti, M. Tabbou fera remarquer que ce genre de crise n'est qu'une sorte de transition et une réorganisation des fonctions des dirigeants du parti en fonction des besoins constatés sur le terrain. Par ailleurs, tout en admettant qu'il est difficile aujourd'hui de convaincre les gens d'aller voter, l'orateur estime que plus on organise des élections plus la démocratie se rétrécit en Algérie. Selon lui, ce problème ne relève nullement de la responsabilité des partis politiques. Pour justifier le boycott de son parti des législatives d'avril 2007, le premier secrétaire national du FFS qualifie « l'APN de lieu où se rencontrent les bandits et les mafieux et trouve illogique le boycott de certains partis (allusion faite au RCD) des débats de l'Assemblée ». « Aujourd'hui, il n'y a aucune organisation qui peut faire une enquête sur les revenus du pétrole. » En analysant la scène politique, le représentant du FFS pense qu'il y a des « partis migrateurs porteurs de grippe aviaire, dangereux pour la démocratie en Algérie ». Pour conclure, l'orateur exhorte la population et notamment la frange des jeunes à aller voter pour les candidats de son parti. « Nous pensons que nous avons présenté les meilleurs, et je souhaite que ces élections soient une occasion d'éviter le scénario des législatives passées », a-t-il conclu. Après Naciria, Tabbou s'est rendu à Bordj Ménaïel où il devait animer un discours en prévision des prochaines élections communales.
