Les conditions de scolarisation dans l'école de Nouara, quartier périphérique de M'sila, ont continué à se dégrader depuis notre visite de janvier dernier. Ils s'accentuent depuis que les travaux de restauration piétinent. Ceux-ci, engagés depuis septembre, traînent dans le temps, par le fait que l'entrepreneur bénéficiaire du marché n'a pas trouvé mieux que de rétrocéder le projet à un sous-traitant, qui ne semble pas être, par manque de qualification nous dit-on, en mesure d'achever les travaux dans les délais. Le mouvement de protestation, enclenché le 1er décembre par les enseignants de cette école, à cause des ordures et des restes de nourriture abandonnés la veille après l'opération de vote, est venu remettre sur le tapis les insoutenables conditions de scolarité des 394 élèves. Des conditions mises en relief dans une correspondance adressée au directeur de l'éducation par les enseignants qui évoquent l'inexistence de chauffage, la prolifération de l'insalubrité et l'encombrement des classes par les matériaux de construction. En effet, cette école est en plein chantier. La cour est profondément décapée et constitue un danger permanent pour les élèves qui sont contraints de se passer de récréation, assis à même le sol avant de reprendre les cours. Dans les classes, se mêlent briques, carrelages et sable sur lequel, nous informera un enseignant, les élèves n'hésitent pas de s'asseoir pour être plus confortables en comparaison à l'armature des chaises. Les estrades, présentées par des surélévations en béton sommairement confectionnées, accentuent l'hostilité des classes. Et cerise sur le gâteau, les élèves travaillent dans des classes dépourvues de chauffage. En attendant que les services en charge de la fonction contrôlant les travaux de restauration s'y mettent sérieusement, les élèves continuent à supporter les dures conditions de scolarité jusqu'au jour où ils ne pourront plus le faire et se lancer précocement dans la vie active.
