L'Opep a finalement décidé de maintenir inchangé son niveau de production à 27,25 millions de barils par jour lors d'une réunion extraordinaire tenue hier à Abu Dhabi. Les ministres des treize pays membres de l'organisation n'ont pas mis beaucoup de temps à trouver un consensus pour maintenir inchangé le niveau actuel de production. Mais ils ont décidé de tenir une autre réunion extraordinaire le 1er février 2008 à Vienne. Deux facteurs ont concouru à cette décision marquée par la prudence. Le recul la semaine dernière d'environ 10 dollars le prix du baril de pétrole en quelques jours et les prémices d'une baisse de la demande sur le principal marché du pétrole dans le monde qui est celui des Etats-Unis. Dans ce cadre, les effets de la crise des crédits hypothécaires aux Etats-Unis ont beaucoup joué puisque beaucoup de prévisions indiquent une poursuite des effets négatifs sur le marché immobilier aux Etats-Unis durant l'année 2008. Cet aspect, qui pourrait influer sur la demande de pétrole aux Etats-Unis dans le sens de la baisse, n'a pas dû laisser indifférente l'Opep. De plus la baisse de la demande à la fin de l'hiver qui se situe généralement autour de 2 millions de barils par jour crée un excédent qui aura une influence sur les prix. Pour l'année 2008, les analystes de l'Opep évaluent la baisse à 1,2 million de barils par jour durant le deuxième trimestre. Le 1er février 2008, les pays membres de l'Opep disposeront d'une meilleure visibilité sur le marché avec la fin de l'hiver. La décision de maintenir le plafond de production inchangé a été prise après l'examen du rapport du comité de surveillance du marché de l'Opep. Sur cette base, la conférence a considéré que le marché était bien approvisionné et que les stocks étaient à un niveau confortable. Pour l'Opep, ce qui perturbe le marché ce sont des facteurs qui n'ont rien à voir avec les fondamentaux et notamment la spéculation ainsi que les problèmes géopolitiques. Ce sont ces deux facteurs qui rendent le marché volatil, selon l'Opep. Par ailleurs, les deux nouveaux membres de l'organisation se sont vu attribuer un quota de production. L'Angola a été doté de 1,9 million de barils par jour tandis que l'Equateur disposera d'un quota de 520 000 barils par jour. Avec ces nouveaux quotas, le plafond de production des treize pays membres va être de 29,67 millions de barils par jour. Hier dans la matinée, le marché a réagi à la décision de maintien du plafond de production. Le light sweet crude a pris environ deux dollars à 90,30 dollars le baril, tandis que le brent à Londres a pris plus de deux dollars à 91,84 dollars le baril.
