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L'Etat-nation face à la mondialisation
Publié dans El Watan le 12 - 12 - 2007

Les organisateurs du colloque sur l'Etat-nation face à la mondialisation ont retenu trois questions fondamentales à étudier :
Le rôle de l'Etat dans le processus de construction d'un système productif.
Le processus de construction de la nation après l'indépendance.
La forme de gouvernance de l'Etat et la démocratie. Pour traiter ces trois questions et en relation avec les caractéristiques de l'environnement national marqué par la double transition politique et économique et l'environnement international marqué par la globalisation, je vous propose le plan suivant : Révolution technologique et changement institutionnel : de l'Etat-nation à la globalisation/glocalisation. Il s'agit de proposer une lecture de la relation, à travers l'histoire, entre : la technologie, la civilisation dominante, la nature de l'Etat et de ses institutions, l'idéologie imposée. La dimension politique de la globalisation et les menaces sur l'Etat-nation.
Quelle extrapolation dans le cas algérien ?
1. Révolution technologique et construction institutionnelle : Pour simplifier admettons que la « technologie de la pierre » était présente à partir de l'arrivée de l'être humain sur terre jusqu'à il y a 6000 ans. C'est alors la naissance de la « technologie agraire » autour de la vallée du Nil, avec l'idée de l'exploitation de la terre pour nourrir l'être humain, grâce à la récolte des produits agricoles. La technologie agraire a atteint sa maturité au Moyen-âge et a conduit à l'instauration du système politique du féodalisme avec le principe admis : « la puissance appartient à celui qui possède la terre », donc au Seigneur ! Cette technologie et cette forme d'organisation institutionnelle se sont imposées jusqu'à la fin du XVIIe siècle, avant de commencer à être inquiétées par les découvertes scientifiques qui ont préparé l'avènement d'une nouvelle ère technologique, celle de la technologie industrielle appelée la « Révolution industrielle ». La technologie industrielle va imposer une organisation de la cité nouvelle. Les usines ont besoin de travailleurs disponibles autour du lieu de travail, ainsi que de consommateurs nombreux. C'est alors la construction des villes, des marchés, des écoles, des hôpitaux et... la délimitation des frontières. C'est l'apparition de l'Etat-nation. En 1648, le traité de Westphalie donne naissance à l'Etat-nation souverain sur un territoire bien délimité. C'est l'apparition des frontières et la souveraineté de l'Etat national sur un territoire, reconnue par ses pairs.C'est alors la naissance du nationalisme et du projet de construction de la nation avec la réalisation de l'unité nationale. Avec la technologie industrielle, la puissance appartient à celui qui contrôle les travailleurs et les consommateurs ; d'où le système de l'Etat-nation. La construction de l'Etat-nation se faisait autour de cinq principes :
le contrôle politique et militaire exclusif sur un territoire déterminé.
la défense de ce territoire contre les agressions éventuelles de l'extérieur.
la réalisation du bien-être matériel des citoyens à l'intérieur de ce territoire.
l'action pour assurer une légitimité politique.
l'action pour assurer un minimum de cohésion culturelle. La technologie industrielle va s'appuyer sur le capitalisme. Alors, le capitalisme et l'Etat-nation vont remplacer le féodalisme. Après deux siècles de domination de la révolution industrielle et du capitalisme, se dessine un nouvel environnement économique mondial marqué par la globalisation. La globalisation s'est imposée suite à deux changements significatifs intervenus dans le monde durant les deux dernières décennies :
un changement différencié et significatif dans la structure démographique.
l'accélération du progrès technologique dans les nouvelles technologies de l'informatique et des communications (NTIC). En effet, l'espérance de vie s'est allongée de façon notable dans les pays développés, alors que dans les pays à revenu intermédiaire, c'est la croissance élevée de la population active qui prévaut. L'allongement de l'espérance de vie d'un côté et l'avancement de l'âge de départ à la retraite de l'autre ont imposé une restructuration et un développement importants des fonds chargés de gérer les retraites. De même que l'accumulation de l'épargne qui a été dirigée vers le financement des investissements dans la révolution technologique. D'où le phénomène de la globalisation des marchés financiers et l'accélération du progrès technologique. Il faut rappeler qu'avec l'avènement de la révolution industrielle et la construction de l'Etat-nation, les économies ont vécu, durant tout le XIXe siècle et une bonne partie du XXe siècle, comme des économies bien protégées derrière des frontières étanches, contrôlant sévèrement les mouvements du commerce et de l'investissement en direction ou en provenance du « reste du monde ». Mais l'économie mondiale enregistre, aujourd'hui, un changement fondamental. Cette nouvelle révolution technologique qui a généré la globalisation va appeler des changements dans la construction institutionnelle de l'Etat. Pour anticiper ces changements, il faut considérer la logique de la relation entre la révolution technologique et le changement institutionel. On constate, à travers l'histoire de l'être humain, une relation remarquable entre la technologie dominante et l'organisation de l'Etat, et le mode de vie des citoyens et les choix économiques. Quelle est la logique de cette relation : nouvelle technologie-changement institutionnel ? La nouvelle technologie va impliquer une reconfiguration de tout le système productif. D'où : changements socioéconomiques dans le mode de consommation. D'où : inadéquation fondamentale des modes de gouvernance aux nouvelles conditions. D'où : tensions politiques et sociales. D'où : crise d'ajustement. D'où : redéfinition des facteurs de compétitivité. Alors : changements institutionnels avec une nouvelle structure institutionnelle de gouvernance de l'Etat dans son ensemble. C'est cette logique qui nous autorise à anticiper un changement fondamental de l'Etat et de ses institutions. Ne parle-t-on pas déjà de globalisation et glocalisation ?
2. La dimension politique de la globalisation : La globalisation se manifeste aussi par l'affaiblissement de l'Etat national au niveau de la perméabilité des frontières physiques et technologiques ou leur quasi disparition dans certains cas ; aussi parle-t-on d'Etat global, d'Etat régional ou d'Etat local et la naissance de deux concepts : la globalisation et la glocalisation. La globalisation se manifeste notamment par les entreprises transnationales qui transcendent les frontières par les demandes qu'elles créent dans les préférences des consommateurs grâce à leur programme publicitaire global et par les exigences qu'elles imposent aux gouvernements qui cherchent les investissements directs étrangers. La glocalisation se manifeste par les communautés locales, à savoir groupes de proximité, syndicats, universités, fondations caritatives, associations d'usagers, ONG, associations de quartiers… qui prennent de plus en plus d'importance et qui demandent des ressources et un pouvoir de décision. Effectivement, l'intégrité de l'Etat-nation est fragilisée : Elle est fragilisée au niveau global par (1)- Le pouvoir des grands groupes transnationaux ou mégasociétés internationales ou sociétés globales qui imposent leurs conditions pour les gouvernements désirant les investissements directs étrangers (IDE) et qui façonnent les comportements des personnes et des groupes par leurs programmes publicitaires. (2)- La globalisation des marchés au niveau de la production, du commerce et de la finance avec les dangers de la marginalisation et de la contagion. (3)- Les organisations non gouvernementales (ONG) par le biais de la lutte pour les droits de l'homme par exemple, et les organisations intergouvernementales (OIG) par le biais de l'intégration régionale (voir Union européenne). (4)- Le crime organisé devant lequel certains Etats sont devenus de simples façades. (5)- Le cartel de la drogue. (6)- Le réseau financier mondial et sa nouvelle capacité de déstabiliser des économies relativement développées (cas de la Russie en 1998 et de l'Argentine en 2001)… Elle est fragilisée au niveau local par : (1)- les minorités, les groupes ethniques, les questions de culture locale. (2)- le séparatisme et les mouvements radicaux. Cette nouvelle Révolution technologique qui a généré la Globalisation va appeler des changements dans la construction institutionnelle de l'Etat.
3. Quelle extrapolation dans le cas algérien ? Dans le cas de l'Algérie, se pose la question suivante : comment passer d'une politique économique caractéristique du mode de gouvernance de l'Etat-nation et de l'économie de rente, c'est-à-dire des avantages comparatifs basés sur la dotation initiale de la nation en ressources de base ; à savoir les ressources naturelles, le climat, la position géographique, la démographie vers une politique économique basée sur les ressources avancées caractéristiques des avantages compétitifs ; à savoir les infrastructure de communication, la qualification de la main-d'œuvre, les facilités dans la recherche et développement, les caractéristiques de la demande, la concurrence, la qualité des services de soutien ? Ces ressources avancées sont les résultats des investissements réalisés par les individus, les entreprises ou le gouvernement dans l'éducation, la généralisation de la qualification et le niveau de savoir dans la population. Il est utile de rappeler que les populations ayant énormément souffert des inégalités et des humiliations, durant la période coloniale, ont appelé à un Etat omniprésent, après l'indépendance.Les conditions d'accès à l'indépendance et les caractéristiques de l'environnement international au début de la décennie 1960 ont créé un climat favorable à « un contrat social » très fortement orienté vers la redistribution et l'intervention de l'Etat. Mais la relance économique forte et durable n'a pas été au rendez-vous. La stabilité politique recherchée a vite tourné à la stagnation et à la récession économique. D'où le blocage des perspectives pour les classes moyennes nées de l'exode rural et de l'expansion de l'enseignement supérieur. Alors, on assiste au creusement du fossé qui sépare gouvernants et gouvernés. Aujourd'hui, la question est de réfléchir aux nouvelles formes de construction de l'Etat et de ses institutions face aux changements qui vont être imposés par la globalisation, d'un côté, et en s'inspirant des succès économiques remarquables des pays asiatiques, notamment le miracle de l'Asie de l'Est(1), de l'autre. Ce miracle consiste en une croissance économique rapide et une amélioration de l'équité. En effet, comme conséquence d'une croissance rapide et partagée, le niveau de bien-être a connu une amélioration spectaculaire. Durant la période 1960-1990, les pays de l'Est Asiatique(2) ont enregistré les chiffres suivants en termes de croissance annuelle moyenne du revenu par habitant : 2% pour les Philippines ; 3 à 5% pour la Chine, l'Indonésie, le Japon, la Malaisie et la Thaïlande ; plus de 6% pour les quatre tigres : Hong Kong, Corée du Sud, Singapour et Taïwan. Ce succès économique s'explique par une combinaison judicieuse de politiques fondamentales et d'interventions sélectives. Parmi les politiques fondamentales, on peut citer(3) :« Un taux supérieur d'accumulation. L'investissement privé interne joint à un capital humain en croissance rapide ont été les principaux moteurs de la croissance. Des niveaux élevés d'épargne interne ont généré des niveaux élevés d'investissement... les taux d'accroissement de la population ont baissé plus vite... une croissance de la productivité exceptionnellement élevée... la stabilisation macroéconomique a été exceptionnellement bonne, fournissant ainsi à l'investisseur privé l'environnement stable qui lui est indispensable. » Les interventions sélectives « ont pris de nombreuses formes : crédit ciblé et bonifié à certaines industries ; faible taux créditeur et plafonnement des taux d'emprunteurs pour accroître les bénéfices et les revenus non distribués ; protection des industries de substitution de productions locales aux importations ; versement des subventions à des industries en difficultés ; création de banques d'Etat et apport d'un soutien financier à ces banques ; réalisation d'investissements publics en recherche appliquée ; fixation d'objectifs d'exportation par entreprise et par industrie ; création d'organismes de commercialisation des exportations et large partage de l'information entre secteur public et secteur privé. » La haute qualité et la nature autoritaire des institutions ont été proposées comme explication au succès... « des Etats voués au développement, dans lesquels de puissantes bureaucraties technocratiques conçoivent et appliquent, à l'abri des pressions politiques, des interventions mûrement réfléchies ». Mais... il y a aussi « le rôle central de la coopération entre l'Etat et le secteur privé. Si les dirigeants de ces pays ont bien eu tendance à être autoritaires ou paternalistes, ils ont également accepté de reconnaître voix au chapitre et véritable pouvoir de décision à une élite technocratique et à des éléments-clés du secteur privé ». Par ailleurs, « le principe de partage des fruits de la croissance n'allait pas sans soulever de complexes problèmes de coordination. Tout d'abord les dirigeants ont dû convaincre les élites économiques d'apporter leur caution à des politiques de croissance. Ils ont ensuite dû persuader les élites de partager les fruits de la croissance avec la classe moyenne et les pauvres. Enfin, pour s'assurer la coopération de la classe moyenne et des pauvres, ils ont dû leur montrer qu'ils allaient effectivement bénéficier de la croissance future ». Une administration performante s'est avérée nécessaire. « La première chose à faire a été d'engager un corps de technocrates compétents et relativement probes et de les mettre à l'abri des ingérences politiques... des technocrates spécialisés en économie ont aidé les dirigeants à mettre sur pied une stratégie économique crédible. » Voilà des pays qui ont démarré leur processus de développement avec des perspectives moins prometteuses que l'Algérie et dont les populations jouissent, aujourd'hui, d'un niveau de bien-être bien supérieur aux Algériens. Quelles sont les leçons de ce succès ? Les leçons se situent au niveau de l'organisation du travail, des institutions et de la coopération entre les différents agents économiques. Au niveau de l'organisation du travail, ce sont :
le travail d'équipe, la qualité consciencieuse et la flexibilité ;
la création de banques publiques et l'apport d'un soutien financier à ces banques ;
les subventions aux industries en difficultés ;
les investissements publics dans la recherche appliquée ;
le puissant engagement du gouvernement dans la formation des gestionnaires et la croissance du capital humain. Au niveau des institutions, ce sont :
un Etat fort, adéquat et interventionniste, mais cet interventionnisme a été capable de rester en harmonie avec les valeurs et les croyances de la société ;
une responsabilisation des ménages ;
une augmentation de l'autorité des responsables locaux et des gestionnaires des entreprises ;
une haute qualité et une nature autoritaire des institutions ;
une administration performante. Au niveau de la coopération entre les différents agents économiques, ce sont :
l'alliance entre le secteur privé et l'Etat ; l'augmentation du partenariat entre les autorités locales et le secteur privé ;
des interventions sélectives ;
le partage des fruits de la croissance. Au moment où nous fêtons le 53e anniversaire du 1er Novembre 1954, il est légitime d'évaluer le niveau d'accomplissement de l'objectif principal du déclenchement de la guerre de Libération nationale, à savoir le projet de construction de l'Etat national. Ceux qui avaient pris la responsabilité d'engager le peuple algérien dans une guerre où le rapport des forces était bien loin de lui être favorable, avaient diagnostiqué la situation de l'époque comme suit : « Aujourd'hui, les uns et les autres sont engagés dans cette voie, et nous, relégués à l'arrière, nous subissons le sort de ceux qui sont dépassés. C'est que notre mouvement national, terrassé par des années d'immobilisme et de routine, mal orienté, privé du soutien indispensable de l'opinion populaire, dépassé par les événements, se désagrège progressivement à la grande satisfaction du colonialisme qui croit avoir remporté la plus grande victoire de sa lutte contre l'avant-garde algérienne. L'heure est grave. » Proclamation du FLN, diffusée le 1er Novembre 1954. Plus d'un demi-siècle de combat du peuple algérien marqué par une Révolution prestigieuse et victorieuse qui a chassé le colonialisme, le sacrifice de plus d'un million de martyrs, la perte de dizaines de milliers de victimes innocentes dans les actes de violence durant plus d'une décennie, l'exil de milliers de compétences nationales, l'extraction d'une partie importante de la dotation du pays en ressources naturelles non renouvelables ; peut-on dire que :
nous ne sommes pas dépassés par les uns et les autres ?
nous ne sommes pas relégués à l'arrière ?
notre pouvoir qui se réclame encore du Mouvement national n'est-il pas terrassé ?
n'est-il pas en voie de désagrégation ?
quel niveau d'accomplissement du projet de construction de l'Etat national ?
quelles perspectives pour l'Etat algérien ? C'est le moment d'engager les compétences nationales dans une union d'efforts d'analyses et d'études pour répondre à ces questions. La tenue de tels colloques est un premier pas dans cette direction.
(1) Voir l'étude réalisée par la Banque mondiale en 1993, sous le titre : Le Miracle de l'Asie de l'Est.
(2) Il s'agit de 10 pays : Chine, Hong Kong, Indonésie, Japon, Corée du Sud, Malaisie, Les Philippines, Singapour, Taïwan, et la Thaïlande.
(3) Voir étude de la Banque mondiale, déjà citée.


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