A la veille du stationnement au Mont Arafa, le siège de la mission a eu droit à l'arrivée de deux invités de marque. Deux figures politiques qui ne sont pas en odeur de sainteté auprès du pouvoir. Ahmed Benbitour et Mokdad Sifi, deux anciens chefs de gouvernement, ont, en effet, enfilé la tenue du ihram pour aller faire leurs prières autour de la Kaâba. Des prières qui pourraient être toutes particulières pour deux hommes politiques algériens qui rêvent de briguer la magistrature suprême. Et pour exaucer un tel vœu, il n'y a pas meilleure direction que La Mecque pour prier et supplier directement le Maître Suprême de l'univers. Peut-être qu'avec le titre de « hadj » sur leur CV, nos deux anciens Premiers ministres pourraient trouver grâce aux yeux des décideurs. Cela étant dit, la présence de Benbitour et de Sifi au siège de la biâtha est presque un non-événement. Bien que logés dans cette résidence officielle, – aux frais de Bouteflika !–, les deux anciens chefs de l'exécutif passent, séparément, inaperçus. Après avoir « pointé » chacun de son côté dans une parfaite indifférence des gens, quelques instants dans la cour au siège de la mission, ils se sont éclipsés. Normal, chez nous, quand un responsable n'est plus aux affaires, il n'est pas recommandable pour un officiel en activité de « s'acoquiner » avec lui au risque de subir les représailles des maîtres du moment. C'est sans doute la raison pour laquelle les gens de la biaâtha n'ont pas témoigné plus d'égards à nos deux ex-responsables en se limitant à « adaâf el imane ». Benbitour et Sifi, deux figures de l'opposition « interne » au pouvoir de Bouteflika, ont dû comprendre la situation. Il ne leur reste qu'à accomplir ce pourquoi ils sont ici : prier pour un lendemain qui chante. Et pourquoi pas à partir de 2009 !
