Boudjemâa Haïchour, ministre de la Poste et des TIC, a saisi hier l'occasion de la cérémonie d'installation de Ahmed Kehili comme nouveau PDG d'Algérie Télécom Internet (Djaweb), en remplacement de Houria Atif, pour souligner la nécessité « d'amorcer une nouvelle phase dans le développement d'internet ». Selon lui, « l'accélération et les exigences du rythme de développement des technologies de l'information et de la communication dans le monde, comme en témoigne l'internet qui est devenu, aujourd'hui, un instrument indispensable de la gestion de notre vie quotidienne, requièrent la nécessité de réunir toutes les conditions pour aspirer à répondre aux préoccupations et aux espérances de notre population, d'une part, et faire face aux changements et aux mutations qui s'opèrent dans le monde, d'autre part ». Constatant que le secteur a besoin d'un souffle nouveau, il a décidé de doter les filiales du groupe Algérie Télécom de moyens et d'une autonomie de gestion plus large et de permettre aux responsables (les PDG) d'être membres du conseil d'administration. « On ne peut plus se permettre de disperser nos efforts entre différentes entités en ce qui concerne l'internet. C'est pour cette raison que nous allons dans les prochaines semaines unifier Fawri et Easy dans une seule filiale pour donner plus de volume à Djaweb », a annoncé le ministre. Après le bas débit qui s'est rapidement généralisé grâce à l'apparition de nombreux ISP et à la profusion des cybercafés (6200), le haut débit connaît un développement appréciable en termes de capacités et de nombre de connexions, mais le retard reste immense. L'Algérie ne pourra pas envisager une société de l'information sans haut débit. Pour aller plus vite dans le développement, le ministre propose de « s'insérer dans la perspective du management et de la qualité de la prestation offerte aux clients ». Ahmed Kehili connaît bien le marché algérien des télécoms, et dès sa nomination officielle, il refuse d'user de la langue de bois ou d'éluder la réalité. Il déclare : « Il faut donner une visibilité au groupe. Il est grand temps qu'il migre d'une vision purement internet au haut débit. Nous ne disposons pas de terminaux qui devraient répondre à la demande. Nous devons transformer le backbone et développer le haut débit, il y a aussi la nécessité d'aller vers les services. Il y a beaucoup à faire. » Si Haïchour insiste tant pour passer la vitesse supérieure, c'est qu'il sait pertinemment que le groupe est confronté à une rude concurrence et qu'il doit se préparer à l'ouverture du capital d'Algérie Télécom qui, dira-t-il, « est inéluctable ». Djaweb a été lancé en 2001 sous forme d'un service d'accès via le réseau téléphonique commuté (RTC). D'un simple projet du ministère de la Poste et des Télécommunications en 1998, elle s'est muée en une entreprise performante. Le 1515 a été une sorte de porte de sésame pour accéder à internet à travers 7000 accès simultanés, répartis sur le territoire national. Plus besoin d'abonnement ni de mot de passe. Djaweb lève les contraintes pour accéder au web. Cet engouement a incité le fournisseur d'accès à proposer une autre offre, le 1533 lancé en 2005. Il permet d'accéder à internet grâce à un système de carte prépayée. Le dernier service est Anis avec ses 300 000 accès dont 129 192 opérationnels et qui ont été commercialisés. « L'ADSL 2+ Anis est la concrétisation d'un vieux rêve », dira Houria Atif. Slimane Khireddine, PDG du groupe Algérie Télécom, affirme : « Nous avons estimé nécessaire d'impulser une dynamique nouvelle au projet de société porté par le groupe à travers ses filiales qui ont besoin, désormais, de mettre l'innovation au centre de leurs préoccupations cardinales. » Djaweb va développer de nouvelles « niches » dont le e-learning qui fait partie des produits innovants qui seront mis sur le marché en partenariat avec un leader mondial de la formation sur internet. Ce service propose un catalogue de 4000 cours dans différentes spécialités (management, comptabilité, informatique) et la formule Microsoft Office Spécialiste, accessible grâce à une carte prépayée qui comprend 16 modules (Word, Excel, PowerPoint, Access).
