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Un cinéma qui éclaire le monde
Publié dans El Watan le 10 - 01 - 2008


S'il fallait désigner un chef-d'œuvre du cinéaste américain Nicholas Ray (1911-1979), la tâche serait ardue tant sa filmographie compte de titres impérissables. La question se pose en fait de savoir comment la part des choses devant des monuments tels que Johnny Guitar, La fureur de vivre, A l'ombre des potences, Le roi des rois ou Les 55 jours de Pékin, dont les thématiques éloignées — entre westerns flamboyants, drame social et reconstitution historique — montrent à quel point Nicholas Ray excellait dans tous les genres. En 1958, il réalise La forêt interdite (Across the Everglades), un plaidoyer d'une profonde actualité sur les enjeux de l'environnement. La forêt interdite, difusé sur Arte, est un film qui milite ouvertement pour le défense de la nature et dénonce le massacre d'espèces animales rares dans l'Amérique du début du 20e siècle. L'action du film se situe dans un Miami encore à l'état vierge jusqu'à l'arrivée intempestive de migrants attirés par le décor unique de la Floride et la présence d'une faune dont ils entendent bien tirer profit. La chasse aux oiseaux, dont les plumes servent à décorer les chapeaux des élégantes Américaines, devient une véritable course au trésor sous la houlette d'aventuriers sans foi ni loi. Walter Murdoch, jeune professeur de sciences naturelles, arrive à Miami au moment où le trafic bat son plein. Le carnage des oiseaux le révolte mais il se heurte à l'agressivité des chassurs et de leurs commanditaires. Servi par un scénario habile de Budd Shculberg — également producteur du film— Nicholas Ray donne libre cours à un lyrisme convaincant qui rappelle les épopées admirables de Jack London et la poésie élégiaque du grand auteur américain David Thoreau sur l'amour de la nature. La forêt interdite peut absolument rendre compte des débats d'aujourd'hui sur l'écologie devenus importants au point d'interpeller désormais les dirigeants de la planète. Nicholas Ray a tourné ce film peu après La rivière sans retour (1954) dans lequel Otto Preminger esquissait cette tendance forte de la célébration de la nature. La forêt interdite est par ailleurs proche du film Les racines du ciel adapté du roman de Romain Gary et réalisé par John Huston, avec comme argument central la dénonciation du massacre des éléphants en Afrique. Ces œuvres exceptionnelles témoignent que l'art a accompagné la prise de conscience sur les atteintes à l'environnement et à la nature. Il serait juste de dire que des films comme Les racines du ciel ou La forêt interdite sont des œuvres prémonitoires et largement en avance sur leur temps. Ce courant du cinéma américain, à la même période que La forêt interdite, avait fourni le poignant film de John Sturges, Le vieil homme et la mer (1957) d'après le roman d'Ernest Hemingway. Cette dimension humaniste démontre dans ces films de qualité d'une vocation pédagogique avérée du cinéma quand il se consacre à de grandes causes. Pour autant, Nicholas Ray ne fait pas valoir son immense talent que dans ce beau film. Il est impossible d'oublier le retentissement de Johnny Guitar (1954) qui le consacre comme le cinéaste qui a su renouveller l'inspiration du western en l'élevant au rang de la tragédie. Entreprise de prime abord risquée pour un réalisateur qui s'attaquait à un genre si outrageusement dominé par un John Ford ou King Vidor. Son immense culture a permis à Nicholas Ray de donner une aura universelle à ses films en les démarquant d'un ancrage strictement américano-américain. Les jeunes du monde entier pouvaient ainsi se retrouver dans La fureur de vivre qui n'est d'ailleurs pas sans résoannances actuelles également, tant il met le doigt sur des effets de violence qui ne proviennent pas uniquement d'une rupture générationnelle. Cette modernité de Nicholas Ray se retrouve tout au long de sa filmographie et de ses trante ans de carrière cinématographique. Unréalisateur de cette envergure ne peut pas faire l'objet d'un oubli injustifié, car ses films proposent des éclairages qui aident à comprendre le monde. La forêt interdite est inconstestablement de ceux qui ont leur place dans le cœur et la mémoire des cinéphiles. Certainement aussi dans leur présent.

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