Au plan social et économique, le programme de relance économique, lancé par la présidence de la République, ne paraît pas être d'un grand secours pour la wilaya de Annaba. Après avoir espéré un quelconque impact sur leur quotidien, la population a dû se rendre à l'évidence. Les finances, plus de 80 milliards de dinars, déversés par l'Etat au Trésor public local, ne lui profiteront pas. Elles ont servi à d'autres, dont les poches étaient déjà pleines. Le mécontentement des citoyens de Annaba et les manifestations des jeunes chômeurs de Sidi Amar ne semblent pas inspirer les décideurs locaux à procéder au changement nécessaire. L'unanimité est totale auprès de la population et les animateurs des secteurs socioprofessionnels, quant à une très mauvaise représentation de leurs élus de l'assemblée populaire de wilaya, malgré l'existence d'un des plus importants potentiels économique et social du pays. Bien qu'attrayante, sous tous ses aspects, Annaba rejette les investisseurs et les sources de revenus qu'ils pourraient représenter pour le budget des communes. En effet, plus d'une centaine d'investisseurs attendent, depuis des mois, la nomination d'un responsable de l'agence foncière intercommunale pour régulariser leur occupation de terrain dans les zones industrielles de Berrahal, El Hadjar, Aïn Berda, Sidi Amar et Annaba. Ils attendront toujours. Entre temps, les nouveaux élus de la wilaya s'occupent, chacun en ce qui le concerne, à tailler au mieux sa part lors de ce mandat. Du côté de Chétaïbi, Oued El Aneb, Tréat et Séraïdi, les populations, en majorité démunies, sont confrontées aux difficultés de la vie. La courbe du chômage est toujours ascendante, et les fléaux sociaux se multiplient. Hier, wilaya attrayante, de par ce qu'elle représentait comme rêve de modernisme et de bien-être social, Annaba s'est transformée, aujourd'hui, en une wilaya laide, par ses baraques, l'état de ses routes défoncées et bien sûr par la mauvaise gestion qui la caractérisait durant plusieurs années. Pourtant, elle mérite mieux.
