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Les conflits en Afrique
L'ethnie, le chef et le diamant
Publié dans El Watan le 24 - 11 - 2004

L'Afrique sortira-t-elle de l'âge des conflits sans fin et des coups d'Etat à répétition ? Les nouvelles initiatives plaidant « la bonne gouvernance » dans le continent semblent butter sur un état d'esprit hérité de l'ère coloniale.
La récente crise en Côte d'Ivoire est la parfaite caricature de l'Afrique « folklorique » : un général puissant règne sur la capitale et ses environs et une guérilla, armée jusqu'aux dents par on ne sait qui, qui domine une partie du pays. Et une ex-puissance coloniale, la France, présente dans le pays pour y « maintenir » la paix. Après la reprise « curieuse » des hostilités ces derniers temps, le Conseil de sécurité est - comme d'habitude - intervenu tardivement pour décréter un embargo sur les armes pour la Côte d'Ivoire. « Décision juste et équilibrée », a estimé la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH). L'embargo concerne autant le gouvernement que les rebelles. Mais est-ce suffisant ? « Toutes les questions cruciales (nationalité, éligibilité pour les élections et désarmement) abordées en vue de restaurer la paix et l'unité nationale en Côte d'Ivoire et de conduire le pays aux élections présidentielles d'octobre 2005, sont actuellement figées. Aucun acteur politique de taille n'a fait preuve d'une volonté manifeste de sortir de l'impasse », estime l'International Crisis Group (ICG).
« DÉMONS DE LA DIVISON »
L'ICG, qui suit de près l'évolution des conflits dans le monde, épingle au passage la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dont la diplomatie est réputée molle. Devant la crise ivoirienne, les mécanismes de l'Union africaine (UA) n'ont pas bien fonctionné. Les Africains peinent à se prendre en charge. « De l'intervention des casques bleus au Katanga en 1960 à celle de la MONUC en 2000, les conflits africains n'ont jamais cessé d'être un objet d'intervention de la communauté internationale (...). Après l'immobilité consécutive aux interventions en Somalie et au Rwanda, on observe cependant un regain d'interventionnisme des occidentaux (France en Ituri et en Côte d'Ivoire, Grande-Bretagne à Sierra Leone), mais aussi africains en (Afrique du Sud au Burundi, Nigeria au Liberia), qu'il s'agit d'interpréter. S'agit-il d'un néo-néocolonialisme ? », s'interroge une étude établie par la Fondation du roi Baudoin (Belgique) et par Médecins sans frontières. Grande interrogation surtout que les Etats-Unis, depuis que les néoconservateurs tracent les grandes lignes de la politique extérieure, s'inventissent dans l'Afrique sans barrière linguistique. Sauf que les Etats-Unis ne s'impliquent pas « à découvert » dans la gestion des conflits ou dans l'entretien de la paix. A la mi-novembre, l'ONU a organisé en Tanzanie une conférence sur la région des Grands lacs. Autant dire que l'instance onusienne a « osé ». Puisque c'est la première fois que les problèmes de cette riche région sont posés avec sérénité. Les participants ont fait un plaidoyer simple : « Tourner le dos aux démons de la division. » En juin 2005, un pacte sur « la paix et la démocratie » doit être scellé à Nairobi. Un luxe ? La République démocratique du Congo (RDC) tente de sortir d'une guerre qui a duré cinq ans. Résultat : trois millions de morts. Et ce n'est pas fini. A en croire Human Rights Watch (HRW), organisation de défense des droits de l'homme, l'embargo de l'ONU sur les armes à l'est de la RDC aurait été violé. « Les responsables locaux ont distribué des armes aux civils à Masisi, au Nord Kivu, le long de la ligne de conflit entre les différents groupes politiques et militaires. D'autres cargaisons ont été livrées en Ituri, une autre région du nord-est du Congo qui est également le théâtre de troubles persistants », estime HRW. Aux yeux de cette ONG, les armes et la haine ethnique forment un cocktail effroyable. Le monde se rappelle toujours les images effroyables du génocide rwandais qui a fait plus de 800 000 morts. Pendant dix ans, et de l'autre côté de l'Afrique, la Sierra Leone, qui dépense chaque année presque 11 milliards d'euros pour l'achat d'armement, a été déchirée par une guerre sans commune mesure. Les conclusions de la commission vérité et réconciliation installée dans le pays sont claires : « La guerre est due la mauvaise administration, à la mauvaise gouvernance, la corruption généralisée et au non-respect des droits humains. » La Sierra Leone et le Liberia, autres pays dévorés par la violence, ont cette « tare » d'être riches en diamants et pierres précieuses. « Pour atteindre le cœur des problèmes de la Côte d'Ivoire, il convient de mettre en exergue leur dimension économique (...). Des figures importantes du gouvernement sont accusées d'utiliser les deniers de l'Etat, surtout ceux émanant des institutions labyrinthiques (type Enron) de la filière cacao, à des fins d'enrichissement personnel, pour l'achat d'armes et l'engagement de mercenaires », remarque l'ICG. « Le Soudan, le plus grand pays d'Afrique, souffre de multiples divisions religieuses, ethniques et socioéconomiques : entre musulmans et chrétiens, Arabes et Africains, nomades et sédentaires. Le triple conflit soudanais reflète ces fractures, accentuées par des luttes pour les ressources naturelles », écrit le même organisme. La plaie du Darfour, qui, au-delà de la crise humanitaire, cache d'autres maux. Les seigneurs de la guerre, les trafiquants d'armes et les potentats ne peuvent pas - c'est évident - évoluer dans un climat pacifié. Les « poudrières » sont souvent alimentées. « De l'Angola au Congo, du Burundi à la RCA (République centrafricaine), de la RDC au Rwanda, et du Soudan à l'Ouganda, des conflits meurtriers ont eu lieu, certains ont duré des années, d'autres se poursuivent encore aujourd'hui. Les économies de ces pays ont été complètement détruites et restent paralysées, tout comme les infrastructures économiques et sociales. Les quelques ressources financières disponibles ont été englouties dans l'effort de guerre (...), et la pauvreté y est devenue endémique », constate l'Algérien Saïd Djinnit, commissaire de l'Union africaine en charge de la paix et de la sécurité, dans une récente intervention en Tanzanie.


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