Les élections du 1er tour pour le renouvellement des 31 membres du barreau d'Alger, organisées jeudi au siège de la cour d'Alger, ont fait ressortir une percée de l'ancien staff drivé par maître Sellini, bâtonnier d'Alger et de l'Union des barreaux depuis 2001, mais ont également suscité des réserves de la part de ses concurrents. Le changement, tant revendiqué par les adversaires du Me Sellini, tarde encore à voir le jour. En effet, Me Sellini et Me Khiar, candidats sur la même liste, ont pu rafler chacun la majorité absolue fixée à 1223 voix (50% + 1). Le premier, tête de liste, a récolté 1248 voix, talonné par son poulain avec 1240 suffrages exprimés. Hormis ce duo, d'ores et déjà élu membre du conseil de l'Ordre des avocats d'Alger, l'ensemble des candidats vont devoir passer le test du 2e tour, jeudi prochain, pour pouvoir départager les 29 postes restants. Mais le scrutin n'est pas passé dans des conditions idéales puisque des réserves ont été émises et des dépassements ont été constatés par les rivaux de Me Sellini, notamment au niveau des bureaux de vote réservés aux stagiaires. En guise de réaction aux résultats, les têtes de liste se réuniront aujourd'hui au tribunal d'Alger pour décider des mesures à prendre et des éventuels recours à transmettre à la commission électorale avant le second tour. Me Lakhlef, tête de liste, accrédité de 826 voix, a avoué hier, dans un entretien téléphonique, qu'il « s'attendait à ces surprises puisque Me Sellini a utilisé des moyens cachés en recourant au vote des stagiaires en sa faveur ». Parmi les autres candidats sérieux, un grand nombre d'avocats a jeté son dévolu sur Me Bouchachi, qui a frôlé une majorité absolue avec 1205 voix. Ce dernier, approché le jour des élections, a jugé « négatif » le bilan des deux mandatures du Me Sellini. « Ils n'ont rien fait depuis 2001. La loi sur la profession reste la même. Pas d'évolution sur les principes des droits de la défense et de l'indépendance de la justice », relève Me Bouchachi, en considérant l'alternance à la tête du barreau comme un gage de sa crédibilité. Il a regretté des lacunes dans la préparation des élections par le conseil sortant. « On n'a pu avoir la liste de nos candidats que 6 jours avant le scrutin. Il n'y a pas d'égalité des chances », avoue-t-il. Parmi les candidats qui peuvent aussi se mettre en situation confortable, jeudi prochain, figurent Me Khaled Bourayou (liste Sellini) (659 voix), Ablaoui, tête de liste, (643 voix) et Seddouki M'hamed, candidat indépendant, (585 voix). D'ici là, il faut attendre la validation des résultats du 1er tour par la commission électorale.
