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La mémoire du dragon
Publié dans El Watan le 13 - 03 - 2008


Le grand voyageur vénitien Marco Polo (1254-1324) était-il un mystificateur ? C'est le doute qu'ont pu entretenir certains historiens qui se demandent comment Marco Polo a pu séjourner longuement en Chine sans évoquer, une seule fois dans ses mémoires, le phénomène du mascaret que les Chinois connaissent depuis la nuit des temps. Il s'agit d'une vague dont la force et l'ampleur sont destructrices au point d'avoir imposé la construction d'une digue de plusieurs centaines de kilomètres, faisant presque pendant à la muraille de Chine. Le mascaret a fait d'innombrables victimes au fil des siècles, voire des millénaires, et la population chinoise, dans les régions affectées, a appris à vivre avec le phénomène. Le mascaret, dans la tradition chinoise, était comparable à un dragon. L'émission Thalassa, sur France3, indique que les Chinois d'aujourd'hui tirent des dividendes du mascaret qui est devenu une attraction touristique malgré la constance de sa dangerosité. Les curieux sont nombreux à vouloir observer cette déferlante qui se produit cinq mois de l'année. Au-delà de la rentabilité économique, le mascaret reste d'abord partie prenante du patrimoine écologique et culturel de la Chine. A travers le phénomène, ce sont des pans entiers d'histoire qui surgissent avec leur lot de personnages typés, à l'image d'empereurs chinois qui ont consacré l'essentiel de leur règne à vouloir domestiquer la terrible vague. Le mascaret a imposé au génie humain d'inventer des parades appropriées à sa formidable violence. L'histoire du mascaret, en Chine, se confond avec celle des ouvrages d'art que des architectes ont conçus à la mesure de la capacité de nuisance de cette vague qui emporte tout sur son passage. Alors évidemment, la question pouvait être posée de savoir comment Marco Polo a pu ignorer ce puissant phénomène et ne jamais en faire mention dans ses livres. Le voyageur, de par ses origines, était un fin connaisseur de tout ce qui se rapporte à la mer, plus particulièrement de l'évolution des marées qui conditionne avec les vents le mouvement du mascaret. Le silence de Marco Polo est d'autant plus curieux qu'il est supposé avoir vécu dans la région de Chine où précisément le mascaret a fait d'énormes ravages. Est-ce que cela justifie pour autant la thèse de la mystification ? En fait, Marco Polo a bel et bien vécu en Chine pendant 17 ans et il y était devenu un personnage central de la cour, du fait de sa proximité avec l'empereur Koubilai Khan qui lui avait confié la charge d'enquêteur privé. A ce titre, Marco Polo était appelé à s'occuper de crimes d'Etat et le cas se présenta avec l'assassinat du Premier ministre de Koubilai Khan. Ce dignitaire avait été tué par des Chinois révoltés par ses agissements et ses exactions, alors que Koubilai avait cru à un crime politique. Marco Polo fut sommé par l'empereur de faire toute la lumière sur cette affaire qui avait outré Koubilai Khan. Au terme de ses investigations, Marco Polo apporta la preuve des forfaits du Premier ministre et Koubilai Khan, au lieu de les condamner à mort, ordonna leur libération. Il est probable qu'un homme aussi avisé que Marco Polo eût été parfaitement instruit des perturbations occasionnées par le mascaret dans la vie des Chinois. Mais ce phénomène n'entrait pas dans son domaine de compétence dans la mesure où Koubilai Khan en avait fait le premier policier de Chine. Il est surprenant en revanche que les effets du mascaret ne lui aient pas inspiré de réflexion dans son livre de mémoires qui est un témoignage capital sur la Chine à cette époque du XIIIe siècle. Il y a dans les critiques qui sont faites de son oeuvre littéraire autant que de son parcours une part de ressentiment qui ne peut pas écorner l'intégrité de sa légende. Il est par ailleurs possible aussi d'affirmer que Marco Polo était en mission commandée pour le compte du Doge qui entendait surveiller la Chine pour des raisons évidentes de maintien de la suprématie de Venise sur les voies commerciales connues en ces temps-là. S'il était l'espion de Venise à Pékin, il est peu sûr que Koubilai Khan n'ait pas été le premier à s'en apercevoir et à le neutraliser au lieu de le combler d'honneurs. Reste à savoir si ceux qui qui trouvent de la mystification dans le fait qu'il n'ait pas parlé du mascaret ont bien lu le livre de Marco Polo .

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