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Dans la lucarne
L'ombre de Marco Polo flotte sur la lagune
Publié dans El Watan le 06 - 07 - 2006


Venise est une cité qui échappe aux approches réductrices. Et pas seulement parce qu'elle est vraiment unique au monde. Au-delà de tous les clichés, Venise est déjà définie comme une ville futuriste, d'ores et déjà soustraite aux périls de la pollution des engins roulants. De par sa nature géographique, Venise est par excellence la ville des piétons. Un remarquable documentaire, sur Arte, a rappelé comment Venise a conjuré tout le long de son histoire la fatalité des eaux. C'est une cité qui a toujours manqué de peu d'être noyée, engloutie par la montée des courants marins, mais elle a toujours survécu. En son temps, le grand poète allemand Goethe, fasciné par la saisissante beauté vénéneuse de Venise, avait prédit mille ans de rayonnement pour cette ville sublime. Il parlait certainement de rayonnement intellectuel car Venise est en elle-même un site de culture, une cité qui a nourri sans jamais les épuiser tous les débats d'idées, depuis la Renaissance, la contre-réforme et jusqu'à nos jours. Cette beauté flamboyante de Venise ne se retrouve nulle part ailleurs et c'est le fait des architectes qui l'ont construite à tous les âges de sa vie. L'un des plus connus d'entre eux, Palazio, a dessiné avec une sorte de détachement hautain les plus sublimes édifices qu'un esprit humain puisse concevoir. Mais il y aussi la Venise populaire, celle des quartiers ouvriers dont l'emprise est si forte qu'on a pu parler de Venise « rouge ». Car, c'est évident depuis l'époque des Doges, Venise doit aussi sa prospérité au travail de ses citoyens. Mais c'est l'aspect de ma ville qu'on montre le moins, comme le soulignait l'écrivain italien Toni Negri. Venise, depuis le début du XXe siècle, est tombée sous le contrôle de grands industriels dont le souci est de maintenir Venise à flot et c'est vraiment le cas de le dire. Venise, ce n'est pas seulement une carte postale chatoyante, un haut lieu incontournable et révéré de l'imaginaire universel. Elle ne nourrit pas que des phantasmes ou des lieux communs, mais aussi de rudes enjeux de survie dans lesquels les lobbies industriels ont une part agissante. En fait, il y a encore plus que cela car si on la regarde bien, Venise appartient au patrimoine de l'humanité car son existence, le défi qu'elle constitue depuis ses origines témoigne de la puissance du génie humain. Cela explique cette extraordinaire solidarité universelle envers une ville que son voisinage dangereux avec l'eau rend fragile tous les instants. La mémoire universelle ne peut évidemment pas envisager l'effacement de la place Saint Marc, des gondoles, de ces vaporettos qui longent des canaux chargés de mystères et du formidable poids de l'histoire. L'ombre de Marco Polo plane sur cette extraordinaire lagune qui s'étend au-delà des limites du rêve pour atteindre au retentissement de l'épopée. Personne n'ose imaginer l'effondrement d'un tel mythe car il fonde l'imaginaire. Venise a survécu aux atteintes du temps et des éléments qui lui ont été souvent hostiles. C'est une cité résistante au sens physique et matériel du mot. On comprend mieux la profession de foi de Goethe lorsqu'il voyait Venise vivre encore mille ans. Et c'est bien vrai, les pilotis qui la soutiennent ne sont pas près de s'écrouler. Le miracle de Venise est alors bien celui d'entretenir sa magnifique légende. Venise n'est pas si triste que le dit la chanson et on se demande pourquoi cette cité s'est tournée vers la vie ou a inspiré l'idée de la mort y compris au grandiose Thomas Mann.

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