Vingt-deux marins ont été sauvés d'une mort certaine et leur navire ramené à bon port grâce à l'intervention de la capitainerie du port de Skikda qui a permis d'épargner par la même occasion la côte skikdie d'un énième encombrement. Le navire l'Alkitis, battant pavillon panaméen, a été donc sauvé in extremis. Selon Laïdi Lemrabet, PDG de l'entreprise portuaire de Skikda (EPS) : « Le navire a enregistré un problème de propulsion alors qu'il se trouvait à 4 miles nord-ouest et s'est retrouvé carrément sans machine. Poussé par une houle et des courants assez puissants, il voguait à la dérive et allait percuter les rochers du cap de Fer. » Il reviendra par la suite sur le film du sauvetage en rapportant : « Un appel de détresse a été lancé par le navire à 22h dans la nuit de lundi à mardi, aussitôt le remorqueur Righa II qui était dans les parages dans le cadre des opérations de renflouement du remorqueur Skikda parviendra à accrocher l'Alkitis qui était déjà à moins d'un mile d'une zone connue pour être extrêmement dangereuse. Nous estimons que si nous n'avions pas intervenu à temps, le navire se serait carrément brisé contre les immenses rochers du cap. Heureusement, le Righa II est parvenu à remorquer quatre heures durant le navire pour le ramener à la rade où il mouille encore en attendant d'apporter les réparations nécessaires et aussi l'aboutissement des négociations encore en cours au sujet des frais d'assistance. » Le Sophia a été abandonné Cet épisode est venu donc remettre la question de la sécurisation de la côte locale à l'ordre du jour. Du moins, c'est là le vœu du PDG de l'EPS qui a tenu lors d'un entretien à révéler la volonté du port de Skikda d'amorcer déjà une réflexion sérieuse quant aux spécificités de navigation dans le couloir allant de Ras Bougarouni (Collo) au cap de Fer (la Marsa). A ce sujet, il dira : « Nous envisageons sérieusement de lancer l'idée de création d'une société spécialisée dans le sauvetage. Il va sans dire que notre côte se caractérise par plusieurs facteurs climatiques et naturels qui la rendent assez dangereuse et on n'a qu'à revenir aux innombrables échouages de navires pour s'en rendre compte. C'est là une réalité à prendre au sérieux et nous allons bientôt lancer un avis à manifestation d'intérêt visant à créer dans le cadre d'un partenariat une société de sauvetage maritime. Elle sera la première au niveau national et l'une des rares au niveau de la rive sud de la Méditerranée. » Revenant par la suite au sujet des opérations de renflouage du navire le Sophia et du remorqueur Skikda, M. Lemrabet dira : « L'armateur du Sophia vient de manifester sa volonté d'abandonner son navire. Cependant, les autorités maritimes ont pris attache avec son assureur P and I club pour engager les opérations de dessoutage qui sont actuellement en cours. Le fuel à récupérer lors de cette opération devra être repris par Naftec. Les autorités maritimes ont également adressé une mise en demeure aux assureurs leur intimant l'ordre de procéder dans les meilleurs délais de continuer les opérations de renflouage du Sophia. »
