Le président sortant du MSP, Bouguerra Soltani, est au pied du mur. Le conseil consultatif du parti vient d'adopter une proposition qui ne l'arrange plus. « La candidature du président actuel du MSP à un deuxième mandat à la tête du parti est conditionnée par sa démission de son poste de ministre d'Etat », exige le conseil consultatif lors de sa réunion extraordinaire, tenue le week-end dernier à Alger. Il s'agit là de la dernière réunion de l'instance suprême du parti entre deux congrès, avant l'ouverture dans neuf jours des travaux des 4e assises du MSP. Un rendez-vous devant se tenir du 29 avril au 1er mai à la coupole du complexe olympique du 5 Juillet, avec la participation de 1400 congressistes. Adoptée à la majorité par les membres du conseil consultatif, cette proposition sera soumise, selon Mohamed Djemouaâ, porte-parole du MSP, à l'approbation du congrès. En attendant la décision des congressistes qui auront à trancher la question à l'ouverture des travaux du congrès, le sérieux rival de Bouguerra Soltani, en l'occurrence Abdelmadjid Menasra et ses partisans remportent une première victoire. Ces derniers, rappelons-le, ont toujours reproché à Bouguerra Soltani « sa mauvaise gestion des affaires internes du parti, due notamment à son engagement dans le gouvernement ». Sans remettre en cause la participation du parti dans le gouvernement, les opposants estiment que l'implication du président dans l'Exécutif influe négativement sur « son autonomie et son rendement » à la tête du MSP. En sus de cette proposition, le conseil consultatif a adopté une suggestion concernant toujours le poste du président du parti. « Il y a eu deux propositions : la première porte sur l'élection du président par les congressistes et la deuxième suggère de revenir à l'ancien système, à savoir la désignation du président par le conseil consultatif », déclare Mohamed Djemouaâ. Les membres du conseil consultatif ont, ajoute-t-il, adopté la deuxième option. Majoritaires au sein de cette instance, les partisans de Abdelmadjid Menasra semblent vouloir cerner Bouguerra Soltani et ne lui laisser aucune chance de prendre à nouveau les rênes du parti. Ceci est plus plausible, d'autant que l'actuel président du MSP ne compte, selon ses déclarations, que sur la base pour briguer un deuxième mandat. Son avenir dépend, de ce fait, de la décision des congressistes qui examineront aussi cette proposition à l'ouverture des travaux du congrès. L'autre bataille perdue par Bouguerra Soltani est la désignation du président et du bureau du congrès. Le conseil consultatif a rejeté sa liste, conduite par Mohamed Djemouaâ, et a adopté celle de Abdelmadjid Menasra, que préside l'ancien député du MSP, Mohamed Salah Mahdjoubi. En effet, l'instance suprême du MSP veut confier la présidence du congrès à une équipe composée de 7 membres, à leur tête Mohamed Salah Mahdjoubi. Mais Mohamed Djemouaâ se montre confiant à ce sujet. « Cette équipe sera fort probablement rejetée par les congressistes », dit-il.
