Depuis trois semaines, jusqu'à la première dizaine du mois en cours, aucune goutte d'eau n'a coulé dans les foyers se trouvant dans la commune de Beni Maouche. La cause de cette pénurie qui intervient au moment où le ciel a été généreux en neige, grêle et pluies, est l'éclatement d'une conduite au niveau des forages. Cette conduite d'une vétusté avérée n'a pu résister à la pression et a cédé au grand dam de la population. Pris au dépourvu, les citoyens se sont rabattus sur les divers moyens de locomotion leur permettant d'acheminer le précieux liquide des fontaines et des puits. Une vraie ruée vers l'eau : brouettes, charrettes, tracteurs, véhicules légers et baudets se croisent sur les chemins des fontaines publiques. A Trouna, chef-lieu de la commune, la fontaine située sur le côté de la RN74 a été prise d'assaut par des personnes de tous les âges munies de leurs jerricans. Quand on sait que ces points d'eau ne bénéficient d'aucune surveillance ni d'aucune aseptisation, on craint fort l'apparition d'une quelconque épidémie. Par ailleurs, le village de Tala Tinzar, dans la même commune, s'est retrouvé du jour au lendemain sans aucune goûte d'eau potable. La raison est que les deux pompes assurant l'approvisionnement de la population ont été volées il y a quelques jours. D'une valeur de plus de 400 000 DA, les deux pompes ont été subtilisées, paraît-il, par les membres d'un réseau spécialisé qui serait derrière le vol qui s'est produit durant la même nuit dans la localité d'Aït Djellil et ce n'est guère la première fois que ce gang opère dans la région en privant des milliers d'habitants d'eau potable. Selon le premier vice-président de l'APC, la commune procèdera à l'installation de portes blindées à l'entrée des les structures abritant les pompes hydrauliques. Vu les moyens financiers dérisoires de la municipalité, les citoyens appréhendent le retard que pourrait prendre l'opération de remplacement des pompes subtilisées.
