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Alerte, sport en dérive
Publié dans El Watan le 13 - 05 - 2008

Ma passion pour le football me pousse à lancer un SOS à qui de droit, à travers votre honorable journal, que vous voudrez bien insérer dans la rubrique adéquate.
Pratiqué individuellement ou dans le cadre d'associations sportives, le sport s'adresse à tous, quel que soit l'âge, le niveau de vie et même l'état de santé. L'éventail d'activités sportives, très large, permet à tout individu d'exercer un sport. Parmi cet éventail, les sports collectifs contribuent à l'épanouissement des enfants, en développant chez eux diverses qualités telles que l'adresse, l'endurance, l'esprit d'équipe, etc. Ainsi, le football constitue le sport idéal et le plus populaire que l'enfant, dès son jeune âge, commence à le pratiquer dans la rue avec les moyens de bord. Le footbal devait être assimilé au bien, car l'exercice physique permet de conserver ou de retrouver une bonne santé. La notion d'effort physique est noble ; elle implique le dépassement de soi, l'engagement, le courage et l'abnégation. Même les valeurs de solidarité et d'amitié sont traditionnellement rattachées au football. Malheureusement, cette discipline a perdu presque toutes ses vertus, compte tenu de la souffrance des joueurs provoquée par les entraînements trop poussés, des problèmes musculaires et articulaires fréquents (la plupart des joueurs ne restent pas une saison sans blessure), auxquels il y a lieu d'ajouter le stress des compétitions qui sont préjudiciables à la santé. Cette discipline, qui a été depuis longtemps pratiquée comme un loisir, est devenue aujourd'hui une activité professionnelle à part entière. La notion de professionnalisme peut se définir comme l'exercice d'une activité sportive dans le but de gagner sa vie. Ce passage du footbal de sport loisir au sport professionnel a généré des scandales, tels que les affaires de corruption et les actes de violence pour ne citer que ces deux éléments. Le lien de ces dérives et l'apparition d'enjeux financiers sont incontestables. L'argent a donc transformé le football profesionnel, qualifié de ce fait de foot business, en produit commercial au même titre que les autres produits de consommation. La logique même de l'affrontement sprotif contient en elle les germes de la violence et de la tricherie, que les enjeux financiers exacerbent considérablement. Donc, le football est devenu un véritable produit qui obéit aux règles du marché, c'est-à-dire à la loi de l'offre et de la demande. Il se commercialise sous différentes formes : de la publicité au sponsoring en passant par les marchés des droits de transmission télévisée. C'est ainsi que les enjeux économiques de la commercialisation du football sont considérables. La présence d'argent dans le football n'est pas en elle-même critiquable, elle est une nécessité. Pourquoi un individu doué pour le footbal et qui s'entraîne (travaille) durement ne pourrait-il pas prétendre en faire son métier au même titre que les autres artistes, gagnant leur vie en exploitant leur talent ? Mais c'est la démesure financière qui caractérise le milieu footballistique qu'il y a lieu de condamner. Ainsi, le problème n'est pas que l'argent soit présent mais que le football soit gangrené par les enjeux financiers démesurés qui favorisent la violence et la corruption.
La violence
L'esprit d'équipe et le respect de l'adversaire sont généralement absents des stades, où ils ont laissé place à l'agression verbale et physique et au dénigrement de l'adversaire. Cette violence s'exprime principalement par les émeutes de supporters lors des rencontres sous forme d'invasions de terrain, d'agressions physique des joueurs, des arbitres, des forces de l'ordre et de bagarres entre bandes rivales, etc. Il est utile de souligner que les facteurs sociaux notamment le chômage, la crise des valeurs morales et l'individualisme contribuent énormément à la production de cette violence. Ainsi, l'avènement du foot business n'est pas exempt d'autres responsabilité telles que :
la transformation de joueurs en stars n'ayant comme attachement au club que leur contrat et leur salaire, sans racine socioculturelle ;
le versement de sommes exorbitantes aux entraîneurs (certains n'ont d'entraîneur que le nom) qui d'une manière générale n'ont aucune relation avec le club. La responsabilité des clubs est donc grande, puisqu'ils concentrent leurs efforts sur la compétition et les affaires en négligeant la dimension sociale et culturelle. Ils ne s'investissent pas dans les actions pour les jeunes (création d'écoles de formation) qui ne voient pas leur passion gratifiée et ne sont considérés que comme des consommateurs de produits. En outre, la violence ne concerne pas seulement les supporters mais également les joueurs et même les dirigeants ; parfois ce sont ces derniers qui la provoquent par leurs attitudes négatives. Les enjeux financiers des matchs créent dans le championnant une tension supplémentaire, la nervosité et l'agressivité des joueurs augmentent avec l'importance de la rencontre. Il est à noter aussi que la presion exercée sur l'arbitre par les joueurs, les supporters, les entraîneurs et les dirigeants n'est pas une pratique isolée ; elle constitue pour certains acteurs une véritable stratégie. Comparativement aux années 1960 et 1970 (la période où j'ai pratiqué le football dans une équipe algéroise), lorsque le football était encore un sport de loisir, on ne peut qu'être surpris et alarmé par l'ampleur de la violence et des préjudices causés au football, considéré comme un moyen d'éducation privilégié grâce aux valeurs qu'il véhicule. Le football, tel qu'il est géré aujourd'hui, est en contradiction flagrante avec l'esprit même du sport, alors prétendre qu'il contribue à la formation d'une société saine et pacifique relève de la démagogie.
LA CORRUPTION
L'autre mal qui gangrène le football est la corruption. Jusqu'à preuve du contraire, le football reste le sport le plus touché par les affaires de corruption. Ce fléau qui ronge la société dans sa totalité ne devait pas toucher le sport s'il reste considéré en tant que loisir et moyen de divertissement pour l'être humain, quel que soit son âge. La gestion du club est caractérisée par des pratiques de corruption allant de l'achat des joueurs de l'équipe adverse aux arbitres. Ces derniers censés préserver le football de toute dérive en signalant toute anomalie et/ou irrégularité constatées et par conséquent respecter leurs engagements moraux vis-à-vis des supporters, contribuent au contraire à encourager ces pratiques honteuses et malhonnêtes. En jouant le jeu de la corruption, n'est-il pas honteux de la part d'un arbitre ou d'un dirigeant de tricher avec les supporters qui viennent avec l'intention d'apporter leur soutien au club, alors que le résultat est déjà fixé en dehors du terrain ? De grâce, cessez de faire supporter à ces innocents des charges supplémentaires et inutiles qui s'ajoutent aux difficultés quotidiennes du couffin qu'ils n'arrivent pas à résoudre. C'est le seul moment pour ce citoyen d'échapper aux multiples agressions de la vie. En plus de ces deux maux, il y a lieu d'ajouter le phénomène médiatique qui produit souvent des effets néfastes sur le milieu footballistique. L'importance accordée au football par les médias tend à la démesure au point où lorsque (à titre d'exemple) l'équipe nationale gagne une rencontre même amicale, certains journalistes ne lésinent pas sur les superlatifs pour qualifier le résultat d'exploit, les joueurs de héros, la victoire de grandiose, voire d'héroïque Qui ne se rappelle pas lorsque l'équipe nationale a gagné le match face à la RFA (2 à 1) au Mondial 1982, les médias sont allés trop loin en déclarant que cette victoire a redonné le moral aux Algériens, et pourtant, même si ces derniers s'intéressent au football à l'instar des autres peuples, ont certainement conscience qu'une victoire en coupe du Monde ne peut régler leurs problèmes quotidiens. Ce type de langage développe davantage un esprit de chauvinisme au point où le supporter n'acceptera plus de défaite de son équipe et en conséquence, il devient violent et ses réactions incontrôlables. A ces dérives, nous assistons en complices au gaspillage de l'argent public que l'Etat octroie annuellement sous formes de subventions aux clubs qui devraient être utilisées pour le financement des équipements nécessaires, de la formation des jeunes et du développement du club d'une manière générale.Cependant, il est inacceptable de voir ces sommes faramineuses dépensées dans les mêmes procédés de corruption et de tricheries et que les pouvoirs publics ne réagissent pas pour arrêter cette hémorragie. Il serait à ce moment plus équitable et judicieux d'injecter cet argent dans les actions sociales et économiques qui peuvent être profitables aux jeunes tentés du pire devant l'absence d'horizon. Enfin, les enjeux financiers ont des effets désastreux sur le football et on ne peut se tromper en diagnostiquant une situation pathologique présentant des menaces sérieuses. C'est pourquoi la nécessité d'une régulation par les politiques s'impose par l'élaboration d'une stratégie à même de réduire dans un premier temps les causes de la violence et de la corruption et de propulser notre football au niveau des plus performants. Pour atteindre cet objectif qui va redonner au football sa place originale, il suffit de confier ce dossier aux spécialistes ayant les compétences, le sérieux et surtout l'honnêteté.
L'auteur est : Ancien footballeur amateur


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