Face à une demande récurrente pour une augmentation des tarifs de l'électricité et du gaz et le refus du gouvernement d'accéder à cette demande, le PDG de Sonelgaz a jugé hier « inéluctable » cette augmentation sur le court terme. Intervenant lors d'une conférence de presse tenue à Alger pour la présentation du bilan 2007, Nourredine Boutarfa a indiqué que Sonelgaz se doit de trouver des solutions pour financer le plan de développement du groupe, lesquelles solutions passent, entre autres, par l'augmentation des tarifs. A partir de 2010, Sonelgaz aura à faire des remboursements importants suite à des emprunts et prêts bancaires, qui ont permis de lancer un important plan d'urgence pour renforcer le réseau de plus de 2000 MW dès l'année 2009 », a-t-il indiqué, précisant que le plan de développement, lancé en 2004, place le groupe parmi les premiers investisseurs du pays. Pour M. Boutarfa, la décision finale reviendra à l'Etat, car, selon ses dires, « la politique sociale, tout comme Sonelgaz appartiennent à l'Etat ». C'est dire qu'au sein de Sonelgaz, l'on considère toujours que les tarifs sont en deçà des prix réels du marché, alors que les clients ne cessent de considérer les prix pratiqués d'excessivement chers, d'autant que le pouvoir d'achat de l'Algérien ne cesse de s'éroder. Cela dit, il semblerait qu'au sein de Sonelgaz, l'on pense déjà à l'après- monopole. Le groupe semble ne plus lésiner sur les moyens, financiers notamment, pour pouvoir se préparer à la concurrence. Et le PDG de Sonelgaz l'a fait savoir hier en déclarant que l'opérateur national se devra d'être au rendez-vous de 2011, délai prévu par le texte sur la concession. « L'Etat nous demande d'améliorer nos performances et nous y travaillons pour ne pas perdre des concessions. » « Aujourd'hui, on a le beau le rôle, mais demain, ce n'est pas évident », a t-il estimé, non sans souligner la nécessité d'un saut qualitatif pour une meilleure qualité de service. Et d'expliquer que Sonelgaz compte constituer une réserve d'ici 2009 et penser à l'exportation, précisant que l'opérateur national dispose actuellement de 2 millions d'euros d'exportations. M. Boutarfa a fait savoir qu'après avoir transformé Sonelgaz en holdings de société, trois activités doivent être filialisées : l'engineering, les systèmes d'information et certains sites de patrimoine immobiliers. Comme il est attendu, selon M. Boutarfa, un texte pour fixer la relation entre l'opérateur et la clientèle. « Le texte doit être déposé cette année, et c'est le plus important qui reste à faire », a-t-il tenu à préciser. Par ailleurs, le PDG de Sonelgaz a déclaré que l'Etat leur a confié son programme sur les énergies renouvelables. « Nous allons proposer le développement d'une petite industrie des renouvelables. Le gouvernement compte traiter notre proposition dans les meilleurs délais », a-t-il annoncé. L'an 2007 aura été, selon M. Boutarfa, une année clé dans la construction d'un véritable groupe industriel. Sonelgaz est désormais un holding, un groupe constitué d'une société mère, dont la mission est d'élaborer les politiques et les axes stratégiques à l'échelle du groupe, et de 34 sociétés dont elle est propriétaire. Le groupe a réalisé en 2007 un plan d'investissement de l'ordre de 140 milliards de dinars, pour un chiffre d'affaires de 125,85 milliards de dinars.
