Après avoir donné, durant deux semaines, plusieurs spectacles dans les camps saharouis de Tindouf, les clowns suédois sans frontières ont fait escale, vendredi après-midi, à la salle Ibn Zeydoun à Alger. Comme promis l'année dernière, les clowns sans frontières sont revenus en Algérie pour exhiber au jeune public leur dernier numéro. Les enfants étaient fort nombreux à ce rendez-vous. Dès 13h30, de nombreux gamins, accompagnés de leurs parents, s'étaient agglutinés devant l'entrée de la salle, alors que le spectacle était programmé pour 15h, façon singulière d'assurer une place assise. A 14h30', c'était la ruée. Les agents de sécurité avaient du mal à contenir la foule, d'autant plus que l'entrée était gratuite. Les organisateurs du 9e festival européen avaient donné pour instruction de ne refouler personne. A 15h passées, le spectacle avait du mal à commencer. L'ambassadrice de Suède a invité les enfants à investir le devant de la scène, les travées... et a demandé gentiment aux parents de libérer les sièges pour les bambins. Le coup d'envoi est tout de même donné, une demi-heure plus tard, sous des applaudissements nourris. Le spectacle est étrenné par un cocktail musical désarmant de vieux succès joués en live par des clowns. Quatre génies de la scène, à savoir Jan Unestam, Siri Hammari, Nandi Vileika, Mattias Andersson, Victor Lopez et Katja Kortström, font une apparition fracassante. Dotés d'un humour décapant et d'une gestuelle loufoque, ils ont offerts des acrobaties et des numéros de danse totalement époustouflants avec des rythmes échevelés de tubes musicaux. La troupe en question s'est caractérisée par une drôlerie et de la fantaisie à outrance. Le clou du spectacle a été, incontestablement, le numéro relatif à l'embryon. Dans une mise en scène impressionnante, —rehaussée par de grands éclats de rires — une immense bulle rouge se love sur le plancher sous une lumière tamisée. A l'intérieur, un embryon grandeur nature se démenait pour rejoindre l'extérieur. Après moult tentatives, il réussira à dégager sa tête suivie de tout son corps. Le spectacle s'est clôturé dans une pagaille indescriptible. Des nez de clowns et des boîtes d'assortissements de friandises ont été distribués dans l'anarchie la plus totale. Un bon geste de la part des organisateurs, à l'approche de la Journée internationale de l'enfance ; mais il est dommage que certains enfants aient été pénalisés, vu leur nombre en deçà des prévisions. Il est à noter que Clowns sans frontières est une organisation humanitaire non gouvernementale créée, animée par des clowns, des jongleurs, des musiciens, des acrobates et des amuseurs. Son objectif essentiel est l'amélioration des conditions de vie des enfants qui vivent des situations de crise, que ce soit les conflits armés, les désastres naturels, le désordre social ou autres, et ce, partout à travers le monde, sans aucune distinction d'origine, de naissance, de race, de couleur, de sexe, d'opinion ou de religion. Une seule chose est sûre, le sourire qu'ont affiché la majorité des enfants algériens mettra longtemps à s'effacer de leur mémoire, tant le spectacle était performant.
