Terrible ! L'enfance, cette merveilleuse tranche de vie, ou plutôt de rêve – pour certains poètes et penseurs, c'est la seule qui vaille la peine d'être vécue – n'est que souffrance en Algérie. Souffrances au foyer, souffrances à l'école et, bien sûr, souffrances dans la rue. Dur, très dur d'être un enfant dans notre pays. Entre la démission des parents, le statut – ç'en est désormais, malheureusement, un de taille – de cobaye des multiples réformes du système scolaire et la maltraitance, en passant par le manque de structures adéquates et appropriées, sans parler de cette période de violence inouïe, jamais égalée, l'enfant, chez nous, vit tout, sauf son enfance ; en fait, il respire mais ne vit pas. Au loin, l'épanouissement et la saine évolution. Plus que cela : il est la victime, le souffre-douleur, la proie, la cible… toute trouvée de beaucoup d'adultes qui ont perdu leur enfance. Viol, rapt, mort par noyade, meurtre et même, quel malheur, suicide… Voilà où en est l'enfance en Algérie, ballottée, enlisée, martyrisée ! L'innocence, à peine née, déjà trahie, blessée, perdue à jamais ! Une scène quotidienne terrible : les enfants déambulent dans les rues, livrés à eux-mêmes, exposés à toutes les dérives, à tous les dangers : drogue, délinquance et autres traquenards et fléaux. Accusés, pardon, adultes, levez-vous ! Faut-il vraiment souligner la gravité de ce qui se passe ? La démission des parents est bien entendu sans excuse et sans appel ; la maltraitance des enfants est ignoble, c'est le paroxysme de l'ignominie ; et les auteurs doivent être sévèrement punis. Comme dit le poète, malheur à celui qui fait du mal à un enfant ! Ce dernier, on le prend par la main. Et dans des lieux royalement, féériquement, aménagés et réservés pour lui, il doit, le moins qu'on puisse dire, s'éclater ! L'enfant est en danger, c'est un truisme, tout un chacun le voit, le remarque. Au rythme où vont les choses, cet homme de demain pourrait ne pas l'être ou, pis encore, pourrait devenir un monstre ! Aussi, la responsabilité de tous, de toute la société, est-elle vivement interpellée. Tant il est vrai qu'on ne fait jamais assez pour la protection et l'épanouissement de l'enfant.
