La vie de Maradona, le génie du ballon rond, l'Argentin le plus connu au monde est enfin sur les écrans des cinémas français depuis mercredi. Un documentaire du cinéaste bosniaque, Emir Kusturica, projeté récemment au Festival de Cannes. Paris. De notre bureau Le film raconte les joies et les vicissitudes de cet enfant terrible du football. Son enfance dans un bidonville de Villa Fiorito à Buenos Aires, son arrivée au firmament du sport grâce à ses talents de génie, mais aussi sa descente aux enfers, précipitée entre autres par la consommation de la drogue et de l'alcool. Emir Kusturica a suivi pendant plusieurs mois ce personnage aux multiples facettes. D'abord en Argentine, son pays natal puis à Cuba, pays de son cœur en passant par Naples (Italie), là où il a réalisé l'essentiel de ses exploits footballistiques. Il l'a également filmé en famille, à l'occasion de l'anniversaire de Dalma, sa fille aînée. On découvre alors un Maradona généreux, rieur et chaleureux. Un homme proche des gens comme le sont les Sud-Américains. La caméra s'est également baladée dans le quartier d'enfance de Diego à Villa Fiorita, où il a tapé dans ses premiers ballons, à la rencontre de ses anciens amis de galère. Sans craindre l'objectif, Maradona évoque sa vie. Ses réussites et ses échecs, sa vie, son enfance dans une famille pauvre, ses peurs et ses angoisses, mais surtout les pires moments de sa vie marqués par la consommation effrénée de la drogue et de l'alcool. Sans oublier sa lutte acharnée pour retrouver son poids normal qui lui permettrait de reprendre le football. Des confidences simples et chargées d'humilité, venant tout droit du cœur d'un homme qui a toujours refusé d'être embrigadé dans le « star system » et la « tour d'ivoire des gloires éphémères ». L'enfant de Buenos Aires évoque son amitié avec Fidel Castro, parle de Che Guevara comme son modèle absolu, fustige le capitalisme et milite contre l'impérialisme américain et la mondialisation. Un véritable homme plein de valeurs et d'humanisme avoue Emir Kusturica : « Maradona est une force de la nature. De lui émane de l'émotion, de la puissance, de l'enchantement. C'est un être unique. Je ne pensais pas que cette rencontre me marquerait aussi profondément. » Il ajoute : « Je suis un idéaliste. Pour moi, Maradona est un artiste. Etre un artiste à mon sens, c'est franchir ses propres barrières. En cela, je me reconnais en lui. » Le réalisateur bosniaque couvert de prix (lauréat déjà de 2 Palmes d'or à Cannes) voit en Maradona le héros de ses propres histoires. C'est pour cela qu'il a tenu à lui rendre un hommage révérencieux. L'Algérie sera le 3e pays à voir Maradona by Kusturica, le 7 juillet prochain.
