Représentant 34 pays étrangers, 811 firmes prendront part à la 41e édition de la Foire internationale d'Alger (FIA), dont l'inauguration est prévue samedi prochain. Le niveau de participation a ainsi baissé remarquablement par rapport à l'édition précédente où l'on avait noté une participation étrangère dépassant le millier d'entreprises. La Foire internationale reste un événement digne d'une attention particulière étant donné qu'il constitue une manifestation économique d'envergure. Mais l'est-il réellement pour l'Algérie ? Outre l'activité purement commerciale qui s'éteint avec la conclusion de contrats d'achat et de vente de produits, cette manifestation sert-elle tout compte fait les intérêts d'Alger ? Ce rendez-vous économique est-il susceptible de donner lieu à des opportunités d'affaires et de partenariat surtout industriel avec les firmes étrangères ? Rares en effet sont les projets de partenariat ou d'investissement qui ont été lancés en Algérie à la faveur de cette manifestation. Les statistiques officielles sont muettes sur le sujet, même s'il apparaît nettement que les réalisations les plus « spectaculairement » enregistrées sont les importations algériennes dont le montant ces dernières années avoisine les 25 milliards de dollars, contre un niveau d'exportation hors hydrocarbures bon an, mal an ne dépassant pas le milliard de dollars. La Foire d'Alger n'est en fait qu'une vitrine d'un vaste magasin où sont exposés des produits made in « étranger ». Dans une déclaration hier à l'APS, le PDG de la Safex, Gasmi Rachid, s'est contenté d'annoncer le retour prévu des Etats-Unis, de l'Iran, du Venezuela et de la Suède. Les exposants nationaux sont, quant à eux, au nombre de 449 entreprises représentant divers secteurs. Sur le calendrier de la Safex, quatre journées professionnelles sont au programme de cette foire dont « l'objectif primordial est de promouvoir les échanges et le partenariat ». Des conférences seront animées aussi par des experts, notamment sur les thèmes du développement du tourisme et la biotechnologie. M. Gasmi a insisté sur l'impact économique d'un tel événement et sa portée en tant qu'opportunité créant des emplois indirects. C'est à ce stade que s'arrête l'intervention de la société organisatrice qu'il dirige. Quant aux opportunités qui peuvent venir en aval, cela relève, d'après lui, de l'initiative personnelle des participants. Le PDG de la Safex a affirmé à ce propos que sa société « n'est qu'un créateur d'événement et qu'il appartient aux autres de suivre cet événement ». Autrement dit, c'est aux autres instances, celles en charge de l'économie et du « gros » dossier de l'investissement, d'entrer en jeu pour accomplir leurs missions en aval de cet événement. Traditionnellement, un tel événement doit être conçu de sorte à améliorer le niveau d'attractivité économique du pays organisateur. Il s'agit aussi d'améliorer le climat des investissements, rendre possibles et faciliter les échanges entre opérateurs, mais favoriser surtout la venue de nouveaux investisseurs. La question qui se pose et qui s'impose est celle de savoir si la Foire internationale d'Alger est en mesure de répondre à ce « cahier des charges » de type standard applicable à tous les pays. L'Algérie traîne toujours lamentablement le pas en matière de développement des opportunités d'affaires et de croissance. Il faut dire que les foires internationales se veulent être le point focal international des rencontres concertées des affaires. Le PDG de la Safex n'a justement pas hésité à dissimuler ses regrets quant au manque d'initiatives de la part des secteurs public et privé nationaux. La Safex, qui emploie 460 travailleurs, a réalisé un chiffre d'affaires de 970 millions de dinars en 2007, un montant qui a explosé par rapport à celui de 2000 où elle avait réalisé 20 millions de dinars. Selon le même responsable, plusieurs nouveautés sont au programme de cette 41e édition, comme l'ouverture d'un nouveau parking de 1000 places afin de renforcer les capacités des deux autres pouvant accueillir chacun 1500 voitures pour les visiteurs et celui destiné aux exposants. De plus, cette année, la Safex a aménagé des petites aires de stationnement, pour les exposants, mitoyennes à leurs stands. M. Gasmi a également évoqué « la généralisation de la télésurveillance dans l'ensemble du Palais des expositions », à l'intérieur et à l'extérieur des pavillons, afin « d'assurer une sécurité maximum ». En outre, les 15 pavillons qui composent le Palais sont climatisés et « des conditions de confort exceptionnelles sont assurées », selon ce même responsable. Ce n'est certainement pas la chose la plus importante de l'événement. En attendant les affaires, la Safex se contente de faire l'événement.
