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Ahmed Gasmia (Journaliste, écrivain)
Quand le personnage principal n'est pas le héros
Publié dans El Watan le 05 - 06 - 2008

Roman fantastique où un jeune Algérien d'aujourd'hui est plongé dans les intrigues de palais de la période ottomane.
Le passage du journalisme, métier auquel vous vous-êtes destiné, à la littérature s'est-il fait sans encombre ?
En ce qui concerne les styles journalistiques, j'ai toujours eu une préférence pour l'enquête et le reportage. Ce n'est pas forcement à prendre dans cet ordre là, car je placerai le reportage en première position. C'est un style qui permet au journaliste d'écrire plus librement et de révéler ses capacités rédactionnelles. Avant d'écrire Complot à Alger, j'avais certaines appréhensions, car écrire un roman n'a rien à voir avec la rédaction des articles de presse, du moins les plus basiques. Mais il est certain que le fait d'avoir fait et rédigé des reportages avant, m'a quelque peu encouragé et aidé à passer au roman. De ce point de vue Complot à Alger, dans certaines pages du moins, ressemble effectivement à un reportage.
Complot à Alger est votre premier roman. Dans quelles circonstances, l'idée de base vous en est venue ?
L'idée d'écrire Complot à Alger m'est venue dans un musée. Comme beaucoup de gens, je ne me rends que très rarement dans un musée. Un jour, suis allé visiter le Musée du Bardo, et en voyant une chambre décorée à l'ancienne, de la période ottomane, je me suis tout de suite demandé ce qui se passerait si je m'allongeais sur le lit qui s'y trouvait. La question m'est venue comme ça.
La période et le genre choisi - roman fantastique - peuvent-ils s'expliquer par une quelconque passion pour l'histoire, ou disons, la géographie, étant donné que vous êtes vous-même d'Alger ? Le présent vous agace-t-il au point de chercher refuge dans le passé, pas du tout récent celui-là.
Vos questions impliquent de longues réponses, mais j'essaierai de ne pas trop ennuyer vos lecteurs. En fait, je me suis toujours intéressé à l'histoire. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est une passion, mais c'est beaucoup plus ma curiosité qui m'a toujours poussé à en savoir plus sur le passé. J'ai justement constaté que l'on parle très peu de la période ottomane, du moins dans la littérature. Je pense que c'est une époque vraiment fascinante, mais elle l'est encore plus parce qu'elle est assez méconnue. D'un autre côté, le fait que je sois originaire d'Alger n'explique pas grand-chose à mon avis sur le choix du thème. A la limite, l'aventure que je relate pourrait être adaptée à n'importe quelle ville et à n'importe quelle culture. En pensant à écrire Complot à Alger, je me suis surtout demandé pourquoi est-ce qu'une ville algérienne ne serait pas le théâtre d'une aventure fantastique. Vous ne pensez pas qu'il est temps que les Algériens troquent leur rôle de spectateurs contre ceux d'acteurs ?
Avez-vous travaillé sur un plan préétabli du roman ou êtes-vous plutôt adepte de l'inspiration au jour le jour ?
En fait, lorsque j'ai décidé d'écrire le roman, j'avais déjà, disons 80% de l'histoire en tête. Cependant, certaines scènes me sont venues à l'esprit au fur et à mesure, pendant que j'avançais dans l'écriture. Je dirais la même chose de certains personnages qui n'étaient pas du tout prévus au début. Je ne pense pas être adepte de l'inspiration au jour le jour, du moins en ce qui concerne les événements les plus importants de l'histoire. Je crois que ce qui m'a poussé à écrire, c'est justement le fait que l'idée du roman ait mûrit dans mon esprit et que je la sentais assez élaborée pour commencer.
Comment avez-vous organisé pratiquement vos séances d'écriture, par rapport à votre travail de journaliste, mais aussi par rapport à votre vie privée ?
C'était le désordre total. J'écrivais pratiquement à n'importe quelle heure et dans n'importe quel endroit : à la maison, au travail ou dans des cybercafés. Je n'avais pas forcément besoin d'un endroit très calme pour écrire. C'est probablement dû à ma profession de journaliste, puisque je me suis retrouvé, plus d'une fois, obligé d'écrire dans des endroits très bruyants avec en plus l'obligation de remettre l'article avant une heure précise. En ce qui concerne le roman, je profitais du moindre moment libre pour avancer dans la rédaction. J'éprouvais un certain plaisir à avancer dans l'histoire. Ce qui me plaisait aussi, c'était de faire un roman dont le récit ne ressemble pas à ce qui se fait actuellement dans la littérature en Algérie. Une remarque qui m'a été faite, d'ailleurs, à plusieurs reprises après la publication de Complot à Alger. Après, bien entendu, c'est aux lecteurs d'en juger.
Adel Bounour, personnage central du roman, peut-il vous ressembler par certains côtés : le sens de la formule et une gouaillerie toute naturelle ?
Il y a effectivement certaines similitudes entre Adel et moi, ne serait-ce que pour le fait d'arriver toujours en retard au boulot. Je saisi cette occasion, d'ailleurs, pour saluer mes anciens rédacteurs en chef. Si vous voulez, Adel c'est un peu tout le monde. Beaucoup de gens considèrent que leur vie est monotone et sans intérêt, comme c'est le cas pour lui. Beaucoup d'autres se considèrent et sont considérés comme des sortes de figurants dans la vie. Tous ces gens pourront s'identifier à Adel. Ils pourront également voir comment et de quelle manière il a évolué. Dans mon histoire, il y a un véritable héros : le genre d'homme qui assure dans toutes les situations et qui est, en plus, sage et intelligent. Pourtant, ce n'est pas lui le personnage principal du roman. Rares sont les personnes du roman qui peuvent s'identifier à un vrai héros. Mais on peut mieux se reconnaître dans quelqu'un qui essaie de s'améliorer au sens le plus large du terme. Je considère qu'il est plus intéressant de voir comment on peut devenir un héros que d'admirer les exploits d'un héros reconnu. S'améliorer, changer vers le mieux est une aventure qui mérite d'être vécue par tout le monde et le plus beau c'est que c'est possible à tout moment et à tous les âges, pour peu qu'on le décide.
D'aucuns ont perçu dans l'ouvrage des influences cinématographiques certaines. Vous êtes vous essayé auparavant à l'écriture cinématographique ou bien vous a-t-elle influencé ? Des propositions d'adaptation au cinéma vous ont-elle été faites ?
Ce qui est évident, c'est que je suis un amateur de films de fiction. Et ce goût et cette influence ressortent finalement dans mon roman. On m'a fait plusieurs fois la remarque et il paraît que ce n'est pas une tare. Le style, teinté d'influences cinématographiques que j'ai adoptées, m'a permis de m'amuser en écrivant Complot à Alger, car il m'a surtout permis de donner beaucoup d'importance à « l'image » au sens littéraire du mot. Ceci dit, je n'ai jamais écrit de scénario. D'un autre côté, aucune proposition ne m'a été faite quant à l'adaptation de mon roman au cinéma. Je dois dire aussi qu'adapter mon roman au cinéma serait une opération assez coûteuse en raison de la nature des événements que je décris, de l'aspect fantastique du récit.
Une certaine facilité dans le verbe caractérise les propos de vos personnages, surtout le plus en vue d'entre eux, Adel. Peut-on dire à cet effet que l'Algérois de l'époque ottomane a des ressemblances avec celui que l'on fréquente tous les jours ?
Non, pas du tout. En fait, ce que je voulais mettre en évidence, c'est justement le contraste qui existe entre les deux époques, qu'il s'agisse de la façon de parler ou même de penser. J'ai trouvé que ce serait drôle de mettre face à face un jeune d'aujourd'hui avec un homme qui parle un langage très châtié et de confronter leurs langages et leurs comportements.
Nous constatons que l'élément féminin est quasi inexistant dans votre roman. Comment expliquez-vous cela ?
Il est vrai que Complot à Alger est un roman où la femme est très peu présente. En fait, je n'ai même pas une réponse intelligente à vous donner à ce propos. Je pense que l'histoire, elle-même, n'impliquait pas la présence de femmes, c'est tout. Il n'y a aucun a priori dans ce fait, ni préjugé d'aucune sorte.
Des projets d'écriture en vue ? Un scénario ou bien un autre roman dont le décor serait éventuellement le futur ?
Je pense effectivement écrire un deuxième roman, mais ce sera le présent cette fois-ci. Il faut respecter la chronologie. Non, je plaisante. En réalité, je pense me lancer dans un autre roman mais qui n'aura rien à voir avec le premier. Je ne peux pas en dire davantage pour le moment car les choses s'élaborent encore.
Repères
Né à Alger, en 1973 Ahmed Gasmia est diplômé en journalisme de l'Institut des Sciences de la communication d'Alger. Avant la parution de Complot à Alger, son premier roman, il a travaillé dans plusieurs journaux algériens (La Tribune, Le Jeune Indépendant, L'Authentique ) avec une prédilection pour les enquêtes et reportages. Un de ses domaines d'intérêt est celui des technologies, de la communication et de l'informatique, sur lequel il s'est longtemps penché en tant que journaliste. Il a été également directeur de publication du mensuel économique. Actuellement, il préfère exercer le journalisme en free-lance, sans doute pour mieux poursuivre la carrière d'écrivain qu'il vient d'entamer. Complot à Alger, publié aux Editions Casbah (Alger, 2007, 250 p.) s'inscrit dans le genre fantastique et met en scène un jeune A lgérien d'aujourd'hui qui se trouve plongé dans le temps passé et mêlé aux intrigues de pouvoir de la Course algéroise, avec ses deys, janissaires et autres personnages.


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