La violence qui commence à émailler chaque fin de match de football a suscité une grande inquiétude chez les présidents de club qui préconisent des solutions en urgence. Qualifiant d'emblée cette violence de phénomène social, le président du MCA, Messaoudi, n'a pas caché son appréhension devant l'ampleur des actes de violence qui gagnent même les divisions inférieures. Aussi appelle-t-il à une réaction dans les plus brefs délais afin de contenir cette colère juvénile. Rappelant qu'un match de football n'est qu'un spectacle, Messaoudi plaide pour des réunions en urgence entre les services de l'ordre et les responsables des clubs. Dans la même perspective, il suggère la réanimation des comités des supporters et la mise à la disposition des clubs de moyens pour sensibiliser leurs fans. Selon le président du MCA, la Ligue nationale de football (LNF) a aussi un grand rôle à jouer devant cette situation. De son côté, le président de l'Usm Annaba, Meribout, souligne qu'un match de football se joue sur le terrain et qu'il y a toujours un vainqueur et un perdant. Meribout déclare ainsi qu'il est anormal de faire sortir le match en dehors du stade. A Annaba, témoigne-t-il, il y a des mécontentements, mais sans la violence. Considérant le sport comme une éthique, le responsable de l'Usm Annaba affirme l'existence d'éléments parasitaires qui infiltrent les supporters pour déstabiliser les clubs. Pour sa part, le président du Cabba (Bordj Bou Arréridj), Remache, estime que l'arbitrage est en partie responsable de cette violence. A ce sujet, il cite l'exemple du dernier match qui a opposé son club à l'Es sétif. « Tout allait bien jusqu'aux dernières minutes où l'arbitre a offert un penalty à Sétif », dira-t-il, ajoutant que les affrontements entre les deux camps ont fait 20 blessés. Corroborant les dires de Meribout, le responsable du Cabba indique que des adolescents de moins de 14 ans accèdent aux tribunes et sèment le désordre dans les rues. En guise de remède, il recommande l'interdiction aux mineurs d'entrer aux stades et le renforcement d'éléments de vigilance. Quant au président du CRB, Lefkir, il rassure qu'aucune violence n'est signalée au sein des supporters de son club. Pour les autres clubs, il confirme également que des énergumènes sont là pour déstabiliser les clubs. « Au lieu des insultes et de la casse, que ces gens viennent aider leurs équipes », conseille-t-il. Pour lui, la responsabilité de mettre fin à ces actes de vandalisme incombe aux APC. « Si elles sont incapables d'accomplir leur tâche, qu'elles donnent de l'argent aux clubs », demande Lefkir en appelant à responsabiliser les clubs pour gérer les matchs, l'organisation dans les tribunes et des supporters.
